lun. 30 juin 2025
Selon les nouveaux chiffres d’Eurostat, le taux de chômage harmonisé belge a fortement augmenté depuis l’été 2024. En avril 2025, il a même dépassé le taux de la zone euro pour la première fois depuis près de 20 ans. À première vue, cette évolution semble indiquer que la situation du marché du travail, qui avait bien résisté aux crises précédentes, se détériore sérieusement. Cependant, elle contraste avec d’autres indicateurs récents du marché du travail qui, dans l’ensemble, restent bons. Par exemple, la création nette d’emplois s’est quelque peu accélérée au cours des derniers trimestres. Ce contraste s’explique par le fait que, outre le taux de chômage, les taux d’activité et d’emploi se sont également redressés en Belgique au cours des derniers trimestres. Le taux d’activité a augmenté davantage que le taux d’emploi, ce qui a alimenté la hausse du taux de chômage. L’augmentation de la participation au marché du travail est une bonne chose en soi et constitue un objectif de politique publique. Mais pour cela, il faut créer suffisamment d’emplois et, compte tenu du taux d’inoccupation toujours élevé, réduire l’inadéquation entre l’offre et la demande de main-d’œuvre.
1. Introduction
La rédaction de ce rapport de recherche est motivée par la récente mise à jour des chiffres d’Eurostat sur le taux de chômage harmonisé. Ceux-ci ont montré que, en partie en raison d’une révision à la hausse des chiffres mensuels précédents, le taux belge a considérablement augmenté depuis l’été 2024. Après avoir enregistré environ 5,5 % pendant un certain temps, le taux de chômage a atteint 6,4 % en avril 2025 (dernier chiffre disponible). Le taux belge était ainsi supérieur à celui de la zone euro et de l’UE27 pour la première fois depuis près de 20 ans (voir figure 1). Par rapport à l’année précédente, la hausse du taux de chômage dans l’UE27 n’a été plus importante qu’au Danemark (voir figure 2).


La hausse du taux de chômage harmonisé suggère que la situation du marché du travail belge, qui avait globalement bien résisté à la dernière pandémie et à la crise énergétique, se détériore à présent. Dans ce rapport, nous apportons plus de clarté sur l’augmentation observée et examinons également d’autres indicateurs du marché du travail, y compris des mesures alternatives du chômage et des données concrètes et d’enquête sur les tendances (récentes et attendues) de l’emploi.
2. Les indicateurs du marché du travail d’Eurostat
Le taux de chômage d’Eurostat est basé sur l’enquête sur les forces de travail (EFT). Il se réfère aux personnes qui répondent à la définition du chômage de l’OIT, à savoir toutes celles qui ne travaillent pas, qui sont immédiatement disponibles pour un emploi et qui le recherchent activement. Un chômeur doit remplir les trois conditions simultanément, sinon il fait partie des actifs occupés ou des inactifs. Les chiffres d’Eurostat présentent l’avantage de permettre des comparaisons entre pays et d’être corrigés des variations saisonnières. La série étant basée sur une enquête, il ne s’agit pas d’une mesure “exacte”. En outre, des problèmes se posent dans la mise en œuvre pratique de chacune des conditions de l’OIT. Par exemple, on peut discuter de ce qui est considéré comme “travailler”, de la période qui correspond à “immédiatement” et de la signification exacte de “recherche active”. En outre, les données publiées précédemment font l’objet de révisions régulières. Tout cela signifie que la mesure doit être interprétée avec prudence et complétée par d’autres indicateurs du marché du travail.
Outre les chiffres relatifs au taux de chômage harmonisé (disponibles sur une base mensuelle), Eurostat publie également des données trimestrielles sur le taux d’activité et le taux d’emploi, également basées sur l’enquête sur les forces de travail. Le premier indicateur concerne la population active (souvent aussi appelée force de travail) en pourcentage de la population âgée de 15 à 74 ans. Le second concerne la population employée en pourcentage de la population âgée de 15 à 74 ans. La figure 3 présente les deux indicateurs ainsi que le taux de chômage (chômeurs en pourcentage de la population active, cette fois sous la forme d’une série trimestrielle). Il est à noter que, outre le taux de chômage, les taux d’activité et d’emploi ont récemment augmenté de manière substantielle. Entre le premier trimestre 2024 et le premier trimestre 2025, la hausse du taux d’activité (+1,2 point de pourcentage) a été plus forte que celle du taux d’emploi (+0,8 point de pourcentage), ce qui a alimenté la hausse du taux de chômage (+0,5 point de pourcentage). Exprimée en chiffres absolus, la population âgée de 15 à 74 ans a augmenté de 46.000 personnes au cours de la période. Cette évolution s’est accompagnée d’une diminution de 78 000 personnes de la population inactive et d’une augmentation de 124 000 personnes de la population active. 91 000 personnes supplémentaires sont entrées sur le marché du travail et 33 000 ont été mises au chômage.

3. Taux de chômage administratif
Outre les chiffres d’Eurostat basés sur des enquêtes, il existe également des chiffres relatifs au taux de chômage résultant d’un comptage administratif du nombre de chômeurs. L’ONEM/RVA (Office national de l’emploi) calcule le taux de chômage comme le rapport entre le nombre de bénéficiaires d’allocations de chômage (les “bénéficiaires d’allocations en situation de chômage complet”, en néerlandais : “uitkeringsgerechtigde volledig werklozen”, UVW) et le nombre de personnes assurées contre le chômage. Il s’agit d’une mesure étroite, car elle n’inclut que les chômeurs indemnisés. Il existe également un taux de chômage qui rapporte les inscriptions auprès des services régionaux de l’emploi (VDAB, Forem et Actiris) à la population active. Il s’agit essentiellement de ce que l’on appelle les “demandeurs d’emploi non actifs” (en néerlandais : “niet-werkende werkzoekenden”, NWWZ), qui comprennent un certain nombre de catégories supplémentaires de demandeurs d’emploi (par exemple, les demandeurs d’emploi librement inscrits, les demandeurs d’emploi aux frais des CPAS (Centres publics d’aide sociale), les demandeurs d’emploi exclus des allocations, etc.
Dans la pratique, le taux de chômage basé sur les recensements administratifs diffère souvent de manière significative de celui calculé selon la définition d’Eurostat, tant en termes de niveau que de tendance. Cela est principalement dû à des différences de définition, mais aussi au fait que le premier n’est pas corrigé des variations saisonnières alors que le second l’est. La figure 4 montre le taux de chômage basé sur la définition de l’ONEM et de la RVA. Il est frappant de constater que la forte hausse récente qui était visible dans les chiffres d’Eurostat n’apparaît pas ici, ni pour la Belgique dans son ensemble, ni pour les trois régions (Flandre, Wallonie et Bruxelles).

La figure 5 montre le taux de chômage administratif publié par les services régionaux de l’emploi (non disponible pour l’ensemble de la Belgique). Une fois de plus, aucune augmentation significative n’est perceptible au cours de l’année écoulée. Seule la Wallonie a connu une augmentation globale du taux. Entre mai 2024 et mai 2025, selon cette définition (plus large), le taux a augmenté de 0,9 %, alors qu’il s’est stabilisé en Flandre (+0,0 %) et à Bruxelles (+0,1 %). Une image relative similaire se dégage de la dynamique du nombre absolu de demandeurs d’emploi sans activité (NWWZ).

La figure 6 montre l’évolution de ce groupe d’une année sur l’autre, en éliminant les influences saisonnières. En Wallonie, ce nombre était en mai 2025 supérieur de 9,9% à celui de l’année précédente, tandis qu’en Flandre et en Wallonie, il n’était que de 1,2% et 0,7% respectivement. Le fait que le taux de chômage en Wallonie n’ait pas augmenté selon les demandeurs d’emploi indemnisés (UVW, figure 4) semble indiquer que l’augmentation concerne principalement les catégories supplémentaires de chômeurs.

L’évolution de la situation du chômage est également illustrée par les chiffres relatifs au nombre de travailleurs concernés par l’annonce d’une intention de licenciement collectif. Il y en a eu 12 354 en 2024, ce qui est nettement plus que les années précédentes et supérieur à la moyenne à long terme (quelque 8 500 entre 2010 et 2024). Il convient toutefois de relativiser ce chiffre, car il s’agit de quelques grandes entreprises (dont Van Hool à Lier et Audi à Forest Brussels). En nombre d’entreprises touchées, le chiffre de 2024 (103) n’est pas beaucoup plus élevé que la moyenne à long terme (97 sur la période 2010-2024). En outre, au cours du premier trimestre 2025, la situation des travailleurs concernés semblait déjà ne pas se détériorer davantage (voir figure 7). En effet, ” seuls ” 1 656 travailleurs ont été affectés par l’annonce d’un licenciement collectif. Cela représente environ la moitié de la moyenne des quatre trimestres de 2024 et également la moitié de la moyenne des premiers trimestres de la période 2010-2024.

4. Dynamique de l’emploi
Le chômage n’est qu’une mesure, certes importante, du marché du travail. Pour obtenir une vue d’ensemble de la situation actuelle du marché du travail, nous devons également examiner les tendances de l’emploi. Les données de l’enquête sur les forces de travail susmentionnées (qui examinent la situation du point de vue des citoyens) indiquaient déjà qu’un certain nombre de personnes supplémentaires ont commencé à travailler l’année dernière, ce qui a entraîné une hausse du taux d’emploi. Du point de vue des entreprises, il est également notable que la dynamique de la création nette d’emplois s’est accélérée au cours des derniers trimestres, après un ralentissement antérieur (voir figure 8, données des comptes nationaux). Les services ont à nouveau créé plus d’emplois au premier trimestre 2025, la construction a cessé de perdre des emplois et l’industrie manufacturière en a perdu moins.

Le taux de vacance est un autre indicateur de l’offre de main-d’œuvre. Il indique le nombre de postes vacants non pourvus par rapport au nombre total d’emplois disponibles (c’est-à-dire la somme des emplois pourvus et des postes vacants non pourvus). La figure 9 montre que le taux d’inoccupation, bien qu’il ait dépassé son pic, est encore bien supérieur au niveau prépandémique malgré le déclin. Au premier trimestre 2025, le taux d’emploi vacant en Belgique était encore de 4,1 %, soit le deuxième taux le plus élevé de l’UE27 après les Pays-Bas. En chiffres absolus, il s’agissait d’environ 170.000 postes vacants, soit 15.000 de moins qu’au cours de la même période de l’année précédente. Le taux d’inoccupation structurellement élevé est en partie dû aux tendances démographiques. La population en âge de travailler augmente moins fortement, ce qui rend la recherche de travailleurs plus difficile pour les entreprises.

5. Attentes du marché du travail
Outre l’enquête EFT qui mesure la situation actuelle des citoyens (actifs occupés, chômeurs, inactifs), nous disposons également d’enquêtes qui fournissent des informations sur l’évolution attendue du marché du travail. Les enquêtes de la BNB sur la confiance des consommateurs et des producteurs contiennent une sous-composante qui évalue les perspectives de chômage des consommateurs (pour les 12 prochains mois) et les perspectives d’emploi des entreprises (pour les 6 prochains mois), respectivement. La figure 10 montre que les perspectives de chômage des consommateurs se sont dégradées au cours de l’année 2024, mais qu’elles sont revenues à des niveaux légèrement plus optimistes au cours des derniers mois. Du côté des entreprises, les perspectives d’emploi se sont dégradées dans le secteur des services aux entreprises, bien que cette série de données ait récemment connu une nouvelle amélioration. Dans les autres secteurs, les perspectives étaient relativement moins favorables depuis un certain temps, mais elles sont restées assez stables dans l’ensemble, indépendamment des fluctuations à court terme.

Plus généralement, tous les prévisionnistes économiques (CE, FMI, OCDE, BNB, Bureau fédéral du Plan,…) tablent également sur une augmentation tout au plus limitée du taux de chômage belge en 2025, suivie d’une nouvelle baisse en 2026 et/ou 2027. La croissance de l’emploi resterait également positive, bien que limitée en 2025, mais également suivie d’un renforcement par la suite. KBC Economics estime également que le taux de chômage harmonisé pourrait encore augmenter de manière limitée, passant de 6,4 % en avril à 6,6 % à la fin de 2025, mais qu’il diminuera ensuite quelque peu, en partie en raison de la pression démographique sur la population en âge de travailler.
Encadré – Impact de la réduction de la durée des allocations de chômage sur le taux de chômage
Les chiffres du taux de chômage pourraient également être influencés, à partir de début 2026, par la réduction de la durée des allocations de chômage à deux ans. De nombreux chômeurs disparaîtront alors des chiffres officiels du chômage. L’ampleur de l’impact sur le taux de chômage n’est pas claire a priori et dépend principalement de sa définition. Le taux de chômage administratif basé sur les bénéficiaires d’allocations de chômage (UVW), tel que calculé par la RVA/NEO, diminuera au fur et à mesure que les personnes concernées trouveront du travail. Toutefois, si elles restent inactives, le nombre de demandeurs d’allocations de chômage (numérateur) ainsi que le nombre d’assurés contre le chômage (dénominateur) diminuent. Dans ce cas, le taux de chômage RVA/NEO diminue moins.
Certains de ceux qui perdent leurs allocations de chômage seront obligés de compter sur un salaire de subsistance. Au moins une partie d’entre elles resteront à la recherche d’un emploi, ce qui réduira l’UVW mais pas la NWWZ. Ils deviendront demandeurs d’emploi au détriment du CPAS et resteront dans la population active. Cela signifie qu’en principe, ils ne réduiront pas le taux de chômage tel qu’il est calculé par les services régionaux de l’emploi. Ce n’est le cas que pour la partie qui réclame un revenu d’intégration mais qui (pour diverses raisons) n’est plus disponible pour le marché du travail. Ce groupe tombe dans l’inactivité et sort alors à la fois du numérateur et du dénominateur du taux de chômage calculé par les services régionaux de l’emploi.
Le taux de chômage d’Eurostat, qui est basé sur l’enquête sur les forces de travail, pourrait être moins affecté par la réforme des allocations de chômage. Dans la mesure où les personnes qui perdront leurs allocations ont également indiqué plus tôt dans l’enquête qu’elles ne recherchaient pas (ou plus) activement un emploi (au cours des quatre semaines précédant l’enquête selon la définition du BIT), rien ne change : elles ne faisaient déjà pas partie de la population active et des chômeurs d’Eurostat et n’en sortiront donc pas. S’ils ont précédemment indiqué qu’ils recherchaient activement un emploi, l’effet sur le taux de chômage d’Eurostat dépendra de leur nouvelle situation (ils ont trouvé un emploi, ils sont toujours à la recherche d’un emploi, ils ont fini par être inactifs).
Dans l’ensemble, nous pouvons dire que le marché du travail belge connaît une période plus faible, mais pas de détérioration dramatique, ce qui correspond à la croissance modérée du PIB (attendue à 0,8 % par an en 2025 et 2026). Cette dernière est liée à l’augmentation du commerce international et à l’incertitude géopolitique. Outre la capacité à créer des emplois supplémentaires, la mesure dans laquelle le taux de chômage augmente encore dans un tel scénario économique dépend également de facteurs comportementaux et de mesures politiques (voir également l’encadré ci-dessus). Si l’augmentation de la participation au marché du travail se poursuit à un rythme encore plus élevé (ce qui est une bonne chose en soi), il faudra créer suffisamment d’emplois supplémentaires et, ce qui est au moins aussi important, réduire l’inadéquation entre l’offre et la demande de main-d’œuvre qui subsiste.
Source : Johan Van Gompel, Senior Economist - KBC Group
Chaque jour, nous vous offrons un aperçu des titres les plus négociés chez Bolero sur Euronext. Idéal pour prendre la température du marché boursier et pour découvrir les actions ou les titres que les autres investisseurs s'arrachent !
Dans le top 10 aujourd'hui : Gimv, Sofina, Melexis, ING, Argen-x, ASML, Exor, Lotus Bakeries, Umicore, D'Ieteren.
Publication : le 30 juin 2025 à 8h58
La présente communication n’a pas été établie conformément aux dispositions relatives à la promotion de la recherche indépendante en investissement et n’est pas soumise à l’interdiction de négoce avant la diffusion de la recherche.
Insidieusement, l’économie américaine montre, par petites touches, des signes de ralentissement, et les chiffres sur le marché de l’emploi vendredi devraient confirmer cette tendance.
Ralentissement
Vendredi, en plus de la publication du chiffre d’inflation, celui des dépenses de consommation a également été publié et ces dernières ont chuté de manière inattendue.
Elles ont en effet reculé de 0,1 % en mai contre une hausse de 0,2 % le mois passé, avec en particulier une forte chute des achats de voitures.
Ce chiffre est en phase, ou bien c’est l’inverse, avec l’indice de confiance de l’Université de Michigan qui a montré que le moral des consommateurs était certes remonté, mais qu’il n’était pas du tout revenu à son niveau de décembre.

Résultat, les dépenses de consommation ont augmenté de 0,5 % en taux annuel, soit le taux le plus faible depuis le deuxième trimestre 2020.
L’indice des prix des dépenses de consommation personnelle (PCE) a augmenté de 0,1 % en mai, soit un taux annuel qui est passé de 2,2 % à 2,3 %.
Hausse somme toute modérée, et qui s’explique par le fait que les entreprises vendent encore les stocks accumulés avant l’entrée en vigueur des droits de douane.
Si l’on exclut les composantes volatiles que sont l’alimentation et l’énergie, l’indice des prix PCE a augmenté de 0,2 % le mois dernier, soit un taux annuel qui est passé de 2,6 % à 2,7 %.
Toute la question maintenant est de savoir si la hausse des prix va fortement s’accélérer ou bien si les dépenses vont fortement ralentir freinant alors les hausses de prix, mais avec comme conséquence de ralentir les embauches.
Les chiffres qui seront publiés vendredi devraient déjà donner une première indication puisque l’on attend un taux de chômage à 4,3 % contre 4,2 % le mois passé et 129 000 créations d’emploi.
La pression sur la FED pour baisser ses taux devrait encore augmenter, et par effet de ricochet sur le dollar également qui devrait continuer de se déprécier.
Cela cale
En Chine avec un climat des affaires qui reste morose selon les résultats de l’enquête officielle.
L’indice manufacturier est resté en territoire négatif pour le troisième mois consécutif en juin, avec des nouvelles commandes à l’exportation faibles.
En effet, le sous-indice des nouvelles commandes à l’exportation est resté en contraction pour un 14ème mois consécutif en juin, passant de 47,5 en mai à 47,7 en juin.
L’indice PMI non manufacturier, qui comprend les services et la construction, est passé de 50,3 à 50,5, restant juste au-dessus du seuil des 50.

L’économie chinoise demeure fragile et l’atonie des exportations met à mal tout le modèle de croissance, alors que la demande intérieure n’a pas encore pris le relais malgré les mesures de soutien des autorités.
Mais cela n’empêche pas le yuan de se renforcer par rapport au dollar, mais c’est plutôt parce que le dollar s’affaiblit par rapport à la majorité des devises.

Pourquoi ce revirement ?
Un de plus de la part de l’administration américaine, vous allez me dire.
Je parle de la décision, annoncée par le secrétaire au Trésor Scott Bessent, qu’il avait demandé au Congrès de retirer la mesure de protection section 899 contre les intérêts étrangers aux Etats-Unis.
Cette décision n’a pas été prise, pour tout d’un coup se montrer amicale, mais parce que, et je cite Bessent, « les taxes OCDE du deuxième pilier ne s’appliqueront pas aux entreprises américaines, et nous travaillerons coopérativement pour mettre en œuvre cet accord dans l’accord-cadre OCDE-G20 au cours des prochaines semaines et des prochains mois « .
En clair, cela signifie que les multinationales américaines seront épargnées et qu’elles vont échapper au taux d’imposition minimum effectif de 15 %. Ce qui veut dire que ces dernières ne devront pas payer environ 100 milliards de dollars aux pays où elles sont présentes au cours de la prochaine décennie.
Hausse de l’inflation
L’inflation en Belgique est légèrement repartie à la hausse en passant de 2,01 % à 2,15 %, et l’inflation sous-jacente de 2,59 % à 2,63 %.

La hausse n’est pas spectaculaire, mais il faut rester attentif à la forte hausse des prix des produits alimentaires qui sont passés de 2,04 % à 3,14 %.
Par contre, l’électricité a exercé une pression à la baisse sur l’inflation, aidée par la baisse du prix du pétrole et du gaz.

Source : Bernard Keppenne, Chief Economist - CBC Banque & Assurances