ven. 27 juin 2025

16:19

« Un impact un peu moindre ! » - Les perspectives économiques de CBC (juin 2025)

La politique commerciale erratique des États-Unis reste une source majeure d’incertitude au niveau mondial. Le mois dernier, M. Trump a menacé d’imposer des droits de douane de 50 % à l’UE, menace qu’il a suspendue jusqu’au 9 juillet.

16:17

« Le paradoxe des chiffres de croissance »

On peut prouver n’importe quoi avec des chiffres”, affirme-t-on parfois (mais pas tout à fait à juste titre). Ou, pire encore, “Les chiffres ne peuvent pas mentir, mais les menteurs peuvent chiffrer”.  Et parfois, des chiffres apparemment très neutres et innocents, manipulés avec les meilleures intentions du monde, déforment ce qui se passe réellement. C’est ce qui arrive actuellement à KBC Economics (et à de nombreux autres prévisionnistes) avec ses perspectives de croissance économique dans la zone euro.

La mise à jour de juin des perspectives économiques de KBC, qui vient d’être publiée, relève les prévisions de croissance du PIB réel de la zone euro pour 2025 de 0,9 % (prévision précédente) à 1,2 % (nouvelle prévision). La prévision de croissance pour 2026 reste inchangée à 0,9 %. Cela donne l’impression que KBC Economics s’attend à un ralentissement de la croissance pour 2026. Or, c’est exactement le contraire qui se produit. Et pourtant, étrangement, les chiffres sont “corrects” !

En effet, les chiffres ci-dessus sont présentés selon la mesure la plus courante de la croissance économique annuelle, qui compare le niveau moyen du PIB réel d’une année à la moyenne de l’année précédente. Mais il existe d’autres façons de rendre compte ou de mesurer la croissance, même en utilisant les mêmes données de base (le niveau réel du PIB).

Dans le graphique, la ligne bleue en pointillés indique le niveau trimestriel du PIB réel dans la zone euro sur la base des chiffres historiques disponibles auprès d’Eurostat (jusqu’au premier trimestre 2025 inclus) et des prévisions de KBC Economics jusqu’à la fin de 2026. Les lignes rouges indiquent le niveau moyen du PIB pour chacune des trois années indiquées.

Le graphique montre que la ligne rouge (attendue) de 2025 sera supérieure de 1,2 % à celle de 2024, et que celle de 2026 devrait être supérieure de 0,9 % à celle de 2025. Il s’agit des taux de croissance annuels moyens du PIB réel utilisés dans les tableaux de presque tous les prévisionnistes de la croissance économique, y compris ceux de KBC Economics.

La ligne bleue en pointillé montre également les différences de niveau par trimestre. La comparaison de ces taux de croissance trimestriels donne en quelque sorte une meilleure image de la dynamique à court terme de l’économie. Le graphique montre que le niveau du PIB réel aux deuxième et troisième trimestres 2025 devrait être à peine plus élevé qu’au premier trimestre, et seulement légèrement plus élevé au quatrième trimestre. Il n’y a donc pratiquement pas de croissance attendue pour les trimestres restants de 2025. Toutefois, le quatrième trimestre 2025 marque une reprise de la croissance, qui devrait s’accélérer en 2026.

Cette accélération attendue de la croissance est évidente si l’on compare le niveau du quatrième trimestre 2026 à celui du quatrième trimestre 2025 : il est supérieur de 1,2 %. En revanche, au quatrième trimestre 2025, le PIB réel n’est (attendu) que de 0,9 % supérieur à celui de l’année précédente. De plus, les deux tiers de cette croissance ont été réalisés au cours du premier trimestre 2025.

La dynamique de croissance tout au long de l’année est donc mieux représentée en comparant la situation de fin d’année avec celle de l’année précédente. Il s’agit des chiffres de la croissance du PIB en glissement annuel au quatrième trimestre. C’est logique car, comme dans toute comptabilité d’une variable de flux (par exemple le profit), en comptabilité nationale, le compteur du PIB est remis à zéro au début de chaque année. Toutefois, la comparaison basée sur les niveaux moyens annuels est plus courante et constitue la norme utilisée dans le monde entier pour exprimer les projections de croissance.

Cependant, elle reflète moins précisément le pouls de l’économie, car elle peut également être influencée – parfois fortement – par ce qui s’est passé au cours des derniers trimestres de l’année précédente. Par exemple, le niveau du PIB moyen en 2025 est largement dû à la croissance des troisième et quatrième trimestre de 2024. Cela aplatit le taux de croissance moyen de 2025. Inversement, la faible croissance des troisième et quatrième trimestre de 2025 tire vers le bas le taux de croissance moyen de 2026.

On assiste donc à un paradoxe : malgré un taux de croissance moyen en 2026 inférieur à celui de 2025, la croissance en 2026 sera plus forte, du moins selon les prévisions actuelles !

Source : Lieven Noppe, Senior Economist - KBC Group

14:05

Les titres les plus négociés sur Bolero

Chaque jour, nous vous offrons un aperçu des titres les plus négociés chez Bolero sur Euronext. Idéal pour prendre la température du marché boursier et pour découvrir les actions ou les titres que les autres investisseurs s'arrachent !

Dans le top 10 aujourd'hui : Sofina, WDP, X-Fab, Basic-Fit, ASML, Montea, Ackermans & van Haaren, UCB, Exail, Proximus.

10:17

Actualités des entreprises du Benelux

  • ASML voit un ancien employé poursuivi pour espionnage et vol de secrets commerciaux.
  • Akzo Nobel vend la majorité de sa filiale indienne à JSW Paints.
  • Ease2pay s'attend à une forte croissance des transactions et à la poursuite de la tendance positive de l'EBITDA.
  • DGB fixe cinq objectifs d'impact pour les 12 prochains mois.
  • DSM-Firmenich double son programme de rachat d'actions pour le porter à 1 milliard d'euros.
  • Flow Traders profite de l'augmentation de la volatilité et des volumes d'ETP.
  • IMCD acquiert la société indienne Trichem et renforce sa position dans le secteur de la santé.
  • Ontex rembourse par anticipation les 297 millions d'euros d'obligations restantes.
  • UCB enregistre un succès de phase 3 avec Fintepla dans une maladie épileptique rare.
10:15

Actualités des entreprises européennes

  • Mediobanca augmente la rémunération de ses actionnaires pour contrer une offre hostile.
  • Unilever acquiert Dr Squatch et élargit son portefeuille de produits de soins pour hommes.
  • Novo Nordisk conclut un partenariat avec WeightWatchers pour vendre Wegovy.
  • BNP Paribas vend sa filiale argentine à Revolut.
  • Siemens Energy étend sa production aux États-Unis avec une nouvelle usine de transformateurs.
10:13

Actualités des entreprises américaines

  • Apple met à jour sa politique en matière d'App Store sous la pression de l'UE.
  • Tesla perd un cadre supérieur en raison de la baisse de la demande.
  • Nike réduit sa production en Chine et surprend avec ses résultats trimestriels.
  • Amazon voit partir son responsable de l'IA dans sa lutte pour les talents.
  • Walmart ferme un centre de distribution et réorganise sa logistique.
  • Walgreens dépasse ses prévisions de bénéfices et accélère sa restructuration.
  • Blackstone achète des prêts immobiliers et renforce sa position sur le marché de la construction immobilière.
10:10

Actualités des entreprises asiatiques

  • Xiaomi lance le YU7 et dépasse les attentes avec un nombre record de commandes.
  • SoftBank investit des milliards dans l'IA et renforce son partenariat avec OpenAI.
9:21

Nouvelles recommandations pour les actions

Publication : le 27 juin 2025 à 9h21

La présente communication n’a pas été établie conformément aux dispositions relatives à la promotion de la recherche indépendante en investissement et n’est pas soumise à l’interdiction de négoce avant la diffusion de la recherche.

9:14

Le blog de Bernard Keppenne : « Sous les feux de la Bourse, l’économie brûle en silence »

Il y a trois jours, je titrais « petit rallye boursier avant les vacances ? », et je ne pouvais pas mieux dire avec les niveaux records atteints pour les indices américains hier soir.

Petit rallye

Ce dernier se confirme ce matin, avec un indice Nikkei qui repasse au-dessus des 40 000 points pour la première fois depuis cinq mois et des futures en Europe en hausse de 0,50 %.

L’élément déclencheur a bien évidemment été le cessez-le-feu entre l’Iran et Israël avec en toile de fond la chute du prix du baril.

Mais ce n’est pas la seule raison, cet optimisme s’explique aussi par le fait que Washington est parvenu à un accord avec Pékin sur la manière d’accélérer les expéditions de terres rares vers les États-Unis.

Et dernier élément, le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, a déclaré, hier, qu’il avait demandé aux républicains du Congrès de supprimer la proposition de taxe de rétorsion de la section 899 de leur projet de loi sur les impôts et les dépenses.

Petit rallye ne veut cependant pas dire euphorie excessive, et les écueils restent nombreux.

La tension entre Trump et Powell n’est pas retombée, et manifestement au sein de la FED on commence à observer une forme de schisme entre les partisans d’une baisse des taux en juillet, et ceux qui s’inquiètent des risques de hausse de l’inflation.

Parmi ceux-ci, le président de la FED de Richmond, Thomas Barkin, a déclaré « je pense que nous assisterons à une pression sur les prix », même si « à ce jour, ces augmentations (des droits de douane) n’ont eu que des effets modestes sur l’inflation mesurée, mais je m’attends à ce que la pression augmente ».

Et de conclure, « compte tenu de la vigueur de l’économie actuelle, nous avons le temps de suivre patiemment l’évolution de la situation et de permettre à la visibilité de s’améliorer ».

Parmi les indices à suivre, il sera, comme ses collègues, particulièrement attentif à la publication de l’indice Core PCE, indice phare de la FED pour l’inflation, attendu à 2,6 % contre 2,5 % en avril cet après-midi.

Même si les données ont été faussées par les anticipations de hausse des tarifs douaniers, les membres de la FED ont aussi pris connaissance de la révision négative des chiffres de croissance au premier trimestre.

En effet, le PIB a reculé, en taux annualisé, de 0,5 % contre une première estimation de -0,2 %, suite à une forte baisse des dépenses de consommation qui n’ont augmenté que de 0,5 % au lieu de 1,2 % estimées précédemment.

Ce recul du PIB est clairement lié à une explosion des importations au premier trimestre pour anticiper les hausses des tarifs douaniers, ce qui signifie qu’au deuxième trimestre elles se sont calmées.

Selon la FED d’Atlanta, le PIB devrait rebondir de 3,4 % au deuxième trimestre, mais pour autant ce chiffre ne doit pas être interprété comme un rebond vigoureux de l’économie américaine, car totalement faussé par l’impact du recul des importations. Car les données sur les ventes au détail, le marché du logement et le marché du travail ont suggéré un ralentissement de l’activité économique.

Baisse de taux

La Banque centrale du Mexique a abaissé son taux de référence de 0,50 %, comme prévu, ce qui porte ce dernier à 8 %, son plus bas niveau depuis août 2022.

Cette baisse intervient alors que l’inflation est restée, avec un taux de 4,51 %, en dehors de la fourchette cible de la Banque centrale de 3 % plus ou moins un point de pourcentage.

Et même si elle a relevé ses prévisions pour cette année à 3,7 % contre 3,3 % précédemment, elle a maintenu son estimation d’un taux de 3 % au troisième trimestre de 2026.

Pour justifier sa décision, son communiqué souligne que la baisse des taux a été prise « en tenant compte du comportement du taux de change, de la faiblesse de l’activité économique et de l’impact possible des changements dans les politiques commerciales au niveau mondial ».

Elle pourrait encore baisser ses taux d’ici la fin de l’année, d’autant plus que le peso mexicain s’est renforcé par rapport au dollar, comme elle le souligne dans son communiqué.

Dépenses militaires

La décision des membres de l’OTAN d’augmenter les dépenses militaires à hauteur de 5 % du PIB m’amène à formuler trois remarques.

D’abord se pose clairement la question de la capacité pour un certain nombre d’Etats à assurer ce financement compte tenu de l’état de leurs endettements. C’est le cas de la France, de l’Espagne qui s’est frontalement opposée à cette hausse, et de la Belgique évidemment. Je vous renvoie à l’article publié sur le site de la RTBF qui est une très bonne analyse des enjeux et pour lequel j’ai été interrogé.

Deuxième remarque, évidemment que Trump avait de quoi être satisfait, quand on observe d’où provient le matériel militaire acheté par les pays de l’UE, comme le montre le graphique.

Ce qui m’amène à ma troisième remarque, ces dépenses qui vont peser sur les déficits ne vont avoir que peu d’effet retour sur la croissance de l’économie européenne. Ce ne sont pas des dépenses d’investissements qui ont un effet démultiplicateur, et surtout elles vont prioritairement profiter à l’économie américaine. Cela aura bien un impact positif pour les entreprises européennes de la défense, mais avec un effet assez limité.

Et pour terminer, quatrième remarque, tout cela ne dispense pas l’UE d’une véritable Europe de la défense qui impliquera des achats groupés, des concentrations industrielles européennes, des achats privilégiant des acteurs européens et une véritable force armée européenne.

Source : Bernard Keppenne, Chief Economist - CBC Banque & Assurances