lun. 11 sept. 2023

13:41

Le blog de Michel Ernst "Les brevets, trésors des sociétés souvent méconnus des investisseurs!"

De nombreuses sociétés protègent leur savoir-faire en se dotant de brevets…

Rappelons d’abord, qu’un brevet est un droit exclusif, une protection, sur une invention, qui peut être un produit ou un procédé, et qui constitue en général une nouvelle façon de faire quelque chose ou apporte une nouvelle solution technique à un problème. Pour obtenir cette protection, il faut, paradoxalement, d’abord divulguer au public les informations techniques concernant l’invention dans une demande de brevet. Notons que dans le bilan d’une société le brevet se trouve sous la rubrique "immobilisations incorporelles".

Le titulaire du brevet peut autoriser des tiers à exploiter l’invention à des conditions convenues d’un commun accord ou leur concéder une licence. Il peut aussi vendre son droit sur l’invention à un tiers, qui devient alors le nouveau titulaire du brevet. À l’expiration du brevet, la protection prend fin. L’invention tombe dans le domaine public, pouvant alors être librement exploitée par des tiers sans porter atteinte au brevet.

Quelle est la durée de protection d’un brevet et est-il valable dans tous les pays?

La protection d’un brevet est conférée pour une durée limitée, en général 20 ans à compter de la date de dépôt de la demande. Quant aux pays où un brevet s’applique, il faut savoir qu’un brevet est un droit territorial. En règle générale, les droits exclusifs ne sont applicables que dans la région ou le pays dans lequel une demande a été déposée et un brevet octroyé, conformément à la législation de cette région ou de ce pays. D’ailleurs actuellement, il n’existe pas de “brevet mondial” ou de “brevet international” ayant une portée universelle… Les brevets sont délivrés par les offices nationaux de brevets ou par des offices régionaux qui effectuent le travail pour plusieurs pays, comme par exemple l’Organisation Européenne des Brevets (OEB) ou l’Organisation Eurasienne des Brevets (OEAB).

Quels sont les pays qui délivrent le plus de nouveaux brevets?

Chaque année, l'Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI) des Nations unies recense des centaines de milliers de brevets dans tous les secteurs d'activité. Le nombre de brevets accordés varie considérablement d'un pays à l'autre. Lorsque l'on examine l'origine géographique du déposant de chaque brevet, on constate que seulement une poignée de pays dominent certaines industries. Concrètement, 88% des brevets octroyés ont été émis par seulement 6 pays…

Dans le tableau ci-dessous on voit ainsi que l’Asie domine largement, la Chine, le Japon et la Corée du Sud comptant ainsi pour près de 64% des brevets délivrés dans le monde, dont environ 38% uniquement pour la Chine! Les Etats-Unis, terre d’accueil de nombreux géants technologiques représentent près de 18% des brevets. Par contre l’Europe fait figure de parent pauvre, les pays les plus représentés (Allemagne et Royaume-Unis) ne déposant par exemple que 5.5% des brevets mondiaux…

Les brevets sont plus nombreux dans certains secteurs d’activité

En examinant les domaines que les inventeurs ont privilégié en 2021, il n'est pas surprenant de constater que le secteur informatique domine clairement les dépôts de brevets:

Certains domaines plus surprenants, à priori, font l’objet de brevets, donc de nouvelles inventions comme le transport ou le génie civil. Mais des secteurs d’avenir sont aussi de plus en plus protégés par des brevets comme les jeux vidéo (2.3% du total des brevets déposés), la biotechnologie (2.1%), les technologies environnementales (1.6%), la chimie alimentaire ou encore les nanotechnologies (0.2%). Il existe également de nombreux brevets accordés principalement dans des domaines liés aux infrastructures, devenus d'autant plus importants suite à la pandémie de COVID-19 et à l'accent mis l’e-commerce en particulier…

Les brevets peuvent représenter une valeur importante, méconnue des investisseurs!

Par exemple, l'attache textile Velcro, une fermeture facile notamment pour enfants, est largement utilisée dans les industries de la chaussure et de l'habillement. Cette invention a de multiples applications et a été désignée comme l'un des brevets les plus précieux de l'histoire! Hors une forte hausse du chiffre d’affaires de la société Velcro Limited qui a lancé la production, les seuls droits de licence ont déjà rapporté plus de 100 millions de dollars… Plus récemment, la technologie sans fil Bluetooth, développée en 1994 par le Dr Jaap Haartsen, a permis de connecter n'importe quel appareil disposant du protocole Bluetooth pour communiquer entre eux. Et l’application du brevet Bluetooth a été évaluée à plus d’1 milliard de dollars!

Enfin notons que selon une étude de PatentVector publiée début 2022, les brevets américains sont les plus valorisés au monde sur le plan commercial: ils valent plus de 3.000 milliards de dollars! En comparaison, les brevets chinois, certes plus nombreux, vaudraient "seulement" 488 milliards de dollars. Bref, dans la valorisation d’une société, un brevet peut constituer un "plus" souvent méconnu, mais un seul brevet stratégique peut être beaucoup plus valorisé qu’une kyrielle de brevets de moindre importance…

Source : Michel Ernst - Stratégiste Actions Senior chez CBC Banque & Assurance 

11:27

Les titres les plus négociés sur Bolero

Chaque jour, nous vous offrons un aperçu des titres les plus négociés chez Bolero sur Euronext. Idéal pour prendre la température du marché boursier et pour découvrir les actions ou les titres que les autres investisseurs s'arrachent !

Dans le top 10 aujourd'hui : Ageas, KBC Groep, Anheuser-Busch, GIMV, Telenet Group, D'Ieteren Group, Ackermans V. Haaren, Retail Estates, ASML Holding et Adyen.

9:06

Actualités des entreprises du Benelux

  • La Flandre donne son feu vert à une sortie complète de Gimv

  • Exmar a déclaré un chiffre d'affaires de 200,2 millions de dollars

  • Mithra envoie un état des lieux

8:58

Actualités des entreprises européennes

  • Carlisle Companies s'oppose au rapprochement du groupe Kingspan
  • Exor nie que la Juventus soit à vendre
  • Motor Fuel Group en discussion sur le rachat de 340 stations-service
  • Strabag va procéder à une réduction de capital
  • Covestro en discussion sur un éventuel rachat par Adnoc
  • SocGen veut lancer un fonds de dette privée avec Brookfield
8:55

Actualités des entreprises asiatiques

  • Le PDG de la division cloud d'Alibaba s'en va
  • Prix ​​par action Arm égal ou supérieur aux prix attendus
  • Didi Chuxing voit ses ventes augmenter à 6,65 milliards de dollars
8:52

Actualités des entreprises américaines

  • Instacart vise une introduction en bourse de 8,6 à 9,3 milliards de dollars
  • Meta travaille sur un nouveau système d'IA
  • Kroger apporte une portion mixte
  • J.M. Smucker est sur le point d’acquérir Hostess Brands
  • Walmart envisage d'acquérir ChenMed
  • Une grève possible chez les constructeurs automobiles américains
8:31

Le blog de Bernard Keppenne "L’inflation pourrait perdurer…à cause de Taylor Swift"

La semaine sera marquée par la publication, ce mercredi, du chiffre d’inflation aux Etats-Unis, et commence avec celui en Chine.

Effet Taylor Swift ?

Le président de la FED de New York, John Williams, déclare « il y a clairement un effet Taylor Swift sur les dépenses des consommateurs parce que les gens ont dépensé pour le concert, l’hôtel, tout cela a été un important phénomène ».

Phénomène important et dès lors inflationniste, car sa tournée, avec 146 dates, pourrait rapporter 1 milliard de dollars de recette et représenterait un effet de quelque 4.6 milliards de dollars d’activité économique.

Et comme le soulignait toujours Williams, « la demande est forte. Nous constatons cette rotation (des dépenses) des biens vers les services dont nous parlions il y a un an. Les gens voyagent davantage, vont au restaurant, vont à des spectacles ».

Toute la question sera dès lors de savoir si l’inflation dans les services montre des signes d’accalmie, ou si l’effet Taylor Swift se fait encore sentir.

Stabilisation

En tout cas, les prix à la consommation en Chine sont redevenus positifs et les prix à la production se redressent, signes d’une petite stabilisation de l’économie, mais avec encore un secteur immobilier sous forte pression.

Après un taux de -0.3% en juillet, l’inflation est repassée en territoire positif à 0.1%, éloignant  le risque d’une déflation. Et l’indice des prix à la production affiche une baisse de 3% en taux annuel contre un recul de 4.4% en juillet.

Graphe 1 - BK - Taylor Swift

Mais ce rebond de l’inflation ne peut masquer les problèmes dans le secteur immobilier, dont l’indice est en forte baisse ce matin en l’absence de réelle stabilisation du marché.

La remontée des prix à la production est aussi, en partie, la conséquence de la hausse du prix du baril après l’annonce par l’Arabie Saoudite qu’elle prolongeait jusqu’à la fin de l’année sa réduction de production. Et d’ailleurs, le prix du Brent continue d’être soutenu et se négocie au-delà des 90$ le baril, et pourrait même aller vers 100$ comme je le soulignais dans l’interview que j’ai donné pour Canal Z vendredi.

Prévisions du Bureau du Plan

Dans cette interview, j’évoquais d’abord les prévisions du Bureau du Plan pour la croissance en Belgique pour cette année et l’année prochaine. Même s’il a revu à la baisse ses prévisions, le Bureau du Plan se montre cependant confiant, en estimant que la Belgique devrait échapper à la récession, à contrario de l’Allemagne ou des Pays-Bas.

Il table sur une croissance de 1% cette année et de 1.3% en 2024, soutenue par la consommation intérieure, essentiellement, pour les deux années, et avec l’appoint des exportations en 2024.

Concernant l’inflation en Belgique, elle a été révisée à la hausse car, et je cite la note du Bureau du Plan, « l’inflation belge est retombée à 4,1% en août 2023, venant d’un pic à 12,3% en octobre 2022. Cette baisse se poursuivrait jusqu’en octobre. En raison de l’augmentation récente des prix internationaux du pétrole et du gaz, l’inflation repartirait à la hausse en novembre pour ne refluer qu’au second semestre de 2024 ». Soit un taux d’inflation attendu à 4.4% cette année et 4.1% en 2024.

Changement en vue

La BOJ va-t-elle mettre un terme à sa politique monétaire ultra-accommodante ? C’est ce que donne à penser, les propos de son gouverneur, Kazuo Udea, qui a estimé que la Banque centrale pourrait mettre fin à sa politique de taux d’intérêt négatifs lorsque la réalisation de son objectif d’inflation de 2 % sera en vue.

Et selon lui, elle pourrait disposer de suffisamment de données d’ici la fin de l’année et à ce moment-là « une fois que nous serons convaincus que le Japon connaîtra une hausse soutenue de l’inflation accompagnée d’une croissance des salaires, nous pourrons prendre différentes options. Si nous estimons que le Japon peut atteindre son objectif d’inflation même après avoir mis fin aux taux négatifs, nous le ferons ».

Résultat, ces propos ont entrainé une forte hausse du taux japonais à 10 ans, même si le changement de taux n’est pas encore pour tout de suite, comme l’a souligné Udea.

Graphe 2 - BK - Taylor Swift

« Nous ne pouvons pas exclure la possibilité d’obtenir suffisamment d’informations et de données d’ici la fin de l’année », ce qui ouvrirait la porte à un changement de politique au début de l’année prochaine.

La semaine sera aussi marquée par la réunion de la BCE ce jeudi avec la question cruciale de savoir si elle va encore augmenter ses taux compte tenu du ralentissement très net de l’économie européenne.

Graphe 3 - BK - Taylor Swift

Source : Bernard Keppenne - Chief Economist CBC Banque & Assurance