ven. 9 févr. 2024
Année après année, Warren Buffett surprend par les performances de sa holding très connue et reconnue, Berkshire Hathaway. Mais cela n'enlève en rien à la fierté que nous, les Belges, pouvont ressentir par rapport à nos holdings, qui ont enregistré des performances exceptionnelles au fil des ans. Ou que dire des rendements suivants au cours de la dernière décennie :
Ackermans & van Haaren : + 92 %
Sofina : +150 %
Brederode : + 290 %
D'Ieteren : +395 %
En comparaison, le BEL 20 : +24 %, Euronext 100 : +77 % et Berkshire Hathaway : +246 %
Il est donc logique que Bolero soit également un grand fan de nos holdings. C'est la raison pour laquelle nous partageons chaque mois le point de vue de notre analyste spécialisé dans les holdings, Sharad Kumar S.P, CFA. Analyste chez KBC Securities, si quelque chose bouge dans le petit monde des holdings, Sharad est le premier à le savoir. Il est donc la personne idéale pour vous tenir au courant chaque mois.
Pour votre information : Sharad ne suit pas toutes les holdings du Benelux. Après tout, il n'est qu'humain ! Il a donc fait une sélection de holdings, appelée son « Holding Universum » (HU).
L'HU de Sharad comprend les « holdings ordinaires » suivantes : Ackermans & van Haaren, Brederode, Compagnie du Bois Sauvage, D'Ieteren Group, GBL, Gimv, HAL Trust, Quest for Growth, Sofina, Texaf et Tinc ainsi que quelques « monoholdings » (des holdings n'ayant qu'une seule participation) : Heineken Holding (dont la seule participation est Heineken), KBC Ancora (KBC), Solvac (Solvay) et Financière de Tubize (UCB).
Performance des participations
Au cours du mois passé, ces holdings ont réalisé un rendement de +1,2 %, les monoholdings étant le principal moteur de cette évolution (+2,0 %) contre un gain de +0,5 % pour les holdings ordinaires. Les 3 meilleures performances ont été pour D'Ieteren (+6,1 %), Tubize (+7,5 %) et Brederode (+7,5 %), tandis que Gimv (-2,4 %), Ackermans & van Haaren (-2,5 %) et Solvac (-4 %) ont enregistré les 3 moins bonnes performances.
Depuis le début de l'année 2024, le HU a progressé de 1,2 %. Pour le moment, il surperforme donc le BEL20 de 2,4 %, alors que le Stoxx50, le S&P500 et le MSCI World enregistrent pour le moment de meilleures performances, en surperformant le HU de, respectivement, 1,6 %, 0,4 % et 0,01 %.
Traditionnellement, la plupart des holdings sont cotées avec une décote par rapport à leur valeur réelle. La décote a diminué de 3,5 % en septembre pour atteindre une moyenne de 22,7 %. En décembre, la décote a le plus diminué chez D'leteren Group (-19,4 %), Brederode (-14,7 %) et Sofina (-9,8 %) et a le plus augmenté chez Tubize (+3,5 %), Gimv (+3,2 %) et Ackermans & van Haaren (+3,1 %).
Le tableau ci-dessus montre le rendement des participations au cours du dernier mois (1M), des six derniers mois (6M), depuis le début de l'année (YTD) et au cours des douze derniers mois (1Y).
La différence de rendement par rapport à l'indice de référence, en l'occurrence l'indice Euronext 100 (N100 dans le tableau), est également indiquée (Relative Total Return = Rendement total relatif), pour les mêmes indices de référence. Un exemple : KBC Ancora a surperformé l'indice Euronext 100 de 0,7 % depuis le début de cette année.
L'indice Euronext 100 représente une moyenne pondérée des cours des 100 plus grandes actions négociées sur les bourses Euronext, reprenant les bourses d'Amsterdam, de Bruxelles, de Paris et de Lisbonne. Au sein de la zone euro, l'indice Eurostoxx 50 joue le rôle d'indicateur avancé. Il comprend les 50 sociétés ayant la plus forte capitalisation boursière de la zone euro.
Vous trouverez ci-dessous un tableau préparé par Sharad avec ses recommandations d'investissement et ses objectifs de prix pour les titres belges.
Le choix de Sharad
Début septembre, le groupe mère de Carglass (Belron) a surpris le marché avec des résultats semestriels très solides. Ceux-ci ont été tirés par les résultats de D'Ieteren Auto et de Parts Holding Europe (PHE), bien qu'ils aient été partiellement annulés par l'impact de la cyber-attaque chez TVH. Mais le bilan est resté positif, D'Ieteren ayant pu relever ses prévisions de bénéfices (avant impôts) pour 2023 d'environ 900 à au moins 960 millions d'euros. Même après correction et normalisation, ce chiffre laisse encore un nouvel objectif intrinsèque de 910 millions d'euros.
Grâce à ses excellentes performances au premier semestre et à ses perspectives traditionnellement conservatrices, Sharad continue de penser que D'leteren est particulièrement bien placé pour atteindre ses récents objectifs. En outre, le groupe est bien en avance sur ses ambitions pour 2025. Mais l'action est cotée aujourd'hui avec une décote de 27 % par rapport à sa valorisation globale de 246 euros par action. Cette décote devrait idéalement pouvoir se réduire à 10 %, et même si ce n'est pas le cas, il reste plus que suffisamment de valeur intrinsèque pour justifier une recommandation « Acheter » et un objectif de cours de 225 euros.
Sharad pense que le marché ne peut pas (ou ne veut pas ?) apprécier les initiatives actuelles de GBL visant à simplifier et à réorganiser ses activités. Ces initiatives comprennent la rotation du portefeuille, des rachats d'actions importants et une nouvelle stratégie visant à donner plus de poids au private equity et aux actifs alternatifs dans le portefeuille.
Et ce sont justement ces actifs non cotés qui tirent leur épingle du jeu, puisque GBL devrait être en mesure de réaliser une croissance du chiffre d'affaires de plus de 10 % dans son portefeuille de private equity, ainsi que des cash-flows opérationnels (EBITDA) plus élevés. Par ailleurs, l'objectif de GBL se situe aujourd'hui à 40 % du portefeuille total, mais ce chiffre est plutôt contrarié par les fluctuations du marché boursier. En effet, environ 65,0 % du portefeuille est constitué d'actifs cotés.
Sharad estime que le portefeuille de capital-investissement est de grande qualité. Le portefeuille parvient à faire croître le chiffre d'affaires et le flux de trésorerie d'exploitation (EBITDA) de plus de 10 % dans des conditions économiques incertaines. Il ne s'attend pas à ce que le portefeuille subisse une forte dépréciation.
Actuellement, GBL se négocie avec une décote de 35 % et plus, alors qu'une décote de 20,0 % serait beaucoup plus justifiée. Sharad émet une recommandation « Acheter » et un objectif de cours de 91 euros.
Depuis le début de l'année 2023, les sociétés du portefeuille d'A&vH ont publié des résultats solides. Sharad s'attend à ce que le bénéfice net dépasse le niveau record de 354,4 millions d'euros atteint en 2022.
Malgré les résultats macroéconomiques incertains, le branche bancaire (Banque Delen et Banque J. van Breda) a effacé plus de 3,4 milliards d'euros tandis que les actifs sous gestion sont restés stables à 62,4 milliards d'euros. Dans le même temps, le faible coefficient d'exploitation de 51 % a pu être maintenu, contre une moyenne européenne de 71 %, et les commissions brutes sur les actifs gérés ont augmenté à 1,05 % (moyenne européenne : 0,71 %). Le rendement des fonds propres s'est donc élevé à 12,9 %.
DEME a quant à elle porté son carnet de commandes à un niveau record de 7,8 milliards d'euros, tandis que le rendement des fonds propres s'est établi à 12,9 % et que les perspectives annuelles ont été maintenues. AvH a utilisé une partie de ses liquidités excédentaires en acquérant une partie de Camlin Fine Sciences et d'IQIP.
Sharad s'attend à ce que les plus-values de sortie (le cas échéant) soient réinvesties dans le portefeuille, ce qui devrait favoriser la création de valeur pour l'actionnaire à long et à plus long terme. En outre, il estime que les principales sociétés du portefeuille sont suffisamment protégées sur le plan opérationnel et géographique et qu'elles ne seront donc pas gravement affectées par les tendances économiques générales. La holding anversoise reste donc très résistante et devrait surperformer les indices boursiers pertinents. Sharad a un objectif de cours de 200 euros, assorti d'une recommandation « Acheter ».
Chaque jour, nous vous offrons un aperçu des titres les plus négociés chez Bolero sur Euronext. Idéal pour prendre la température du marché boursier et pour découvrir les actions ou les titres que les autres investisseurs s'arrachent !
Dans le top 10 aujourd'hui : X-Fab, Solvay, Onward Medical, Adyen, L'Oréal, Syensqo, KBC, Melexis, Barco, ING.
Publication : le 9 février 2024 à 9h25
La présente communication n’a pas été établie conformément aux dispositions relatives à la promotion de la recherche indépendante en investissement et n’est pas soumise à l’interdiction de négoce avant la diffusion de la recherche.
Compliqué ce matin de trouver une certaine cohérence dans les différents mouvements sur les marchés financiers et cela donne le sentiment de partir un peu dans tous les sens, comme une poule sans tête.
Le yen
Commençons par le yen et le Nikkei. Pour faire simple, plus le premier baisse, plus le deuxième augmente.
Le yen est de nouveau sous pression par rapport au dollar, suite à des doutes sur la rapidité avec laquelle la Banque du Japon va relever ses taux. Ces derniers jours, nous avons eu droit à une série de déclarations d’officiels japonais, qui au lieu de clarifier les choses ont encore un peu plus distillé le doute.
Et pour encore rendre la situation plus touffue, le gouverneur de la BOJ, Kazuo Ueda, a déclaré, ce matin, qu’il y avait de fortes chances que les conditions monétaires souples persistent, même après que la Banque centrale ait mis fin à sa politique de taux d’intérêt négatifs.
Ce qui rejoint des propos de son adjoint, Shinichi Uchida, qui avait déclaré, le jour précédent, qu’il était « difficile d’imaginer que les taux augmenteraient rapidement ».
Le marché a réagi à ces propos en poussant le yen à la baisse, tout en sachant qu’une baisse excessive sera assez rapidement sanctionnée par une intervention sur le marché des changes. Il n’y a que le Nikkei qui s’est réjoui de cette situation et qui a également profité de la hausse de la bourse américaine.
Il faut souligner aussi que le dollar est globalement ferme par rapport à toutes les devises depuis que la porte d’une baisse des taux en mars a claqué au nez des investisseurs après les chiffres du chômage et les propos de Powell et consœurs.
Hausse de taux ?
De nouvelles hausses de taux seraient-elles encore possible en Australie et en Nouvelle-Zélande ?
A première vue, la question pourrait paraitre saugrenue, et pourtant le doute s’est installé après la publication de données montrant que le marché de l’emploi en Nouvelle-Zélande est plus solide que prévu.
Ce qui a amené la banque ANZ à s’interroger sur la possibilité d’une hausse de taux ou en tout cas de voir la Banque centrale retarder très nettement la première baisse de taux. En tout cas, le taux néo-zélandais à 2 ans a réagi fortement à la hausse.
Le doute s’est aussi installé en Australie, après que la gouverneure de la Banque centrale ait averti qu’il restait du chemin à parcourir pour atteindre le point médian de la fourchette d’inflation de 2 à 3 %.
Et Michele Bullock d’évoquer même la possibilité d’une hausse des taux, si nécessaire, car « il n’est pas bon de revenir dans (la fourchette) et d’en ressortir ensuite. Nous devons être convaincus que nous sommes de retour dans la fourchette autour du point médian ».
Ses propos, ce matin, ont fait retomber la probabilité d’une baisse des taux en mai à 20 % contre 50 % la semaine passée, et une baisse de taux n’est plus attendue avant le mois de septembre.
Et encore, ce scénario pourrait être trop optimiste, car Bullock a prévenu, « même si l’économie évolue sur la trajectoire centrale, l’inflation sera restée en dehors de la fourchette cible pendant quatre ans ».
Tension sur le prix du baril
Le prix du baril est reparti à la hausse en raison de fortes inquiétudes sur le prolongement du conflit au Moyen-Orient et même de son extension.
Deux éléments expliquent ces craintes. D’une part, le rejet catégorique par Netanyahu d’un cessez-le-feu, et même au contraire son intention de continuer de poursuivre les combats. Et d’autre part, la mort par un drone américain d’un haut responsable du Hezbollah Kataib à Bagdad, ce qui fait craindre un conflit entre l’Iran et les Etats-Unis.
Si le prix du baril a augmenté, logiquement, par contre les rendements obligataires ont aussi augmenté, ce qui est contraire à la logique qui veut qu’en cas de tension elles servent en général de valeur refuge, ce qui fait baisser les rendements.
En cause, le peu d’empressement des banquiers centraux de baisser les taux.
Ecoutons sur ce point les propos de notre gouverneur, Pierre Wunsch, qui estime que la BCE devrait attendre davantage de données sur les salaires avant de réduire les taux d’intérêt.
Mais il a reconnu que « soyons honnêtes, nous n’obtiendrons pas un confort total dans un délai raisonnable. Je pense donc qu’il est utile d’attendre d’avoir plus de détails sur les salaires, mais à un moment donné, nous devrons parier sur l’évolution de l’inflation ».
Et que jusqu’à présent, la croissance des salaires montrait une décélération, mais, selon Wunsch, « pas très forte ». Ce qui signifie qu’il faudra attendre le mois de mai pour y voir plus clair.
Deux stratégies différentes …
Entrainent des réactions différentes des devises.
D’un côté, le gouverneur de la Banque centrale polonaise, Adam Glapinski, a déclaré, hier, que si rien d’inattendu ne se produisait, il pensait que les taux d’intérêt resteraient à leur niveau actuel jusqu’à la fin de l’année. Résultat, le zloty polonais est resté très ferme par rapport à l’euro.
D’un autre côté, la Banque nationale tchèque a surpris en réduisant son taux de 0,50 % pour le porter à 6,25 %, après une baisse de 0,25 % en décembre. Et son gouverneur a clairement laissé entendre que de nouvelles baisses de taux suivront. Résultat, la couronne tchèque a fortement reculé par rapport à l’euro.
Source : Bernard Keppenne, Chief Economist - CBC Banque & Assurances