lun. 25 sept. 2023

12:00

La règle de 72 ou quand doubler son capital selon le type d’investissement…

Qu’est-ce qui se cache sous l’appellation mystérieuse « règle de 72 » ?

La règle dite « de 72 » est une méthode pour estimer le temps de doublement d'une chose croissante (par exemple un capital, des revenus immobiliers ou une population). Historiquement, cette règle aurait été énoncée pendant la Renaissance italienne, par le moine franciscain Luca Pacioli qui en fait mention dans un traité de mathématique et de comptabilité publié en 1494.

Et en quoi cette règle de 72 est-elle intéressante en finance ?

Les conseillers financiers, les spécialistes en placements sont régulièrement confrontés à la question suivante de la part de leurs clients-investisseurs : « comment mon patrimoine peut-il augmenter et à quel rythme » ? La règle de 72 permet ainsi d'estimer le retour sur investissement (le fameux ROI) selon différentes stratégies d’investissements (actions, obligations, comptes à terme...) et plus concrètement le nombre d'années nécessaires pour doubler un investissement donné sur la base d'un rendement annuel donné.

Principe de fonctionnement de cette règle

La méthodologie est assez simple. Pour commencer, il faut calculer (ou connaître) le taux de rendement annuel d’un investissement. En pratique, la méthode de calcul fonctionne donc mieux pour les investissements à taux fixe, comme des obligations ou des comptes à terme par exemple. Sachant par contre que le rendement des actions variant chaque année, il faut alors utiliser un rendement moyen estimé.

Pour résumer, on peut dire que la règle de 72 est une version simplifiée des intérêts composés. Et la « magie » des intérêts composés peut s’expliquer simplement : les intérêts d’un investissement sont réinvestis ou, autrement dit, les intérêts composés sont les intérêts sur les intérêts... Légende ou vérité, on attribue au célèbre savant Albert Einstein la phrase suivante : « Les intérêts composés sont la 8ème merveille du monde. Celui qui comprend cela s’enrichit, celui qui ne le comprend pas, le paie ».

Exemple de la règle de 72 appliquée à un investissement

Il suffit de diviser le nombre 72 par le rendement annuel d’un actif financier. Prenons l’exemple suivant : on investit 20 000 euros dans un fonds via lequel on espère générer un rendement de 6 % par an, ce pourcentage étant le rendement annuel moyen du fonds au cours des dernières années. 72 divisé par 6 = 12. Selon la règle de 72, l’investissement dans ce fonds doublerait alors en 12 ans pour atteindre 40 000 euros.

Dans le tableau suivant est calculé, pour différents taux de rendement, le nombre d’années qu’il faudrait pour doubler son capital. À noter que, bien que la règle de 72 serve de guide simple pour estimer le moment où l’investissement va doubler, la manière la plus précise d’arriver à ce nombre consiste à utiliser une équation logarithmique.

La valeur 72 est effet un choix de numérateur pratique, car elle comporte de nombreux petits diviseurs : 1, 2, 3, 4, 6, 8, 9 et 12. Mais pour des calculs plus précis, en fonction du rendement et de la formule logarithmique, les puristes utiliseront plutôt les valeurs 69, 69,3, 70 voire 78.

Concrètement, que montre la règle de 72 par rapport à différents types d’investissements ?

Sur les 10 dernières années (2014-2023), BlackRock a calculé que les actions américaines avaient procuré un rendement annualisé de 12,7 % contre 5,8 % pour les actions japonaises, 5,6 % pour les actions européennes et 2,7 % pour les actions chinoises. Comparativement, les obligations à haut rendement n’avaient procuré que 3,5 % et le cash 1,1 %.

Et donc, selon la règle de 72, à rendement à venir équivalent, un investissement dans les actions américaines permettrait de doubler son capital en moins de 6 ans contre, comparativement, 12 à 13 ans pour les actions européennes ou japonaises. Par contre, un investissement en obligations à haut rendement n’aurait permis, selon les chiffres des 10 dernières années, de doubler son capital qu’en 20 ans environ. Mais on sait que les taux extrêmement bas des dernières années n’ont pas été favorables à ce type d’investissement, un phénomène qui a changé depuis 2 ans...

À plus long terme, le Crédit Suisse a calculé que, de 1900 à 2022, le rendement moyen réel (donc hors inflation) des actions mondiales avait été de 5 % : sur base de ce rendement sur très longue période, il faudrait donc en moyenne un peu plus de 14 ans pour doubler son capital…

En résumé :

La règle de 72 donne une estimation intéressante de doublement de capital selon un rendement donné ou estimé. Mais selon l’adage bien connu, « les performances passées ne garantissent pas les résultats futurs »... Et compte tenu de l’évolution constante des conditions de marché, des taux d’inflation et des performances économiques, les rendements réels ont tendance à varier considérablement d’une année à l’autre.

Et on voit clairement, sur le tableau suivant que si les actions mondiales, selon JP Morgan (« Les principes de l’investissement à long terme »), ont progressé d’un peu plus de 8 % par an en euros entre 2004 et 2022, devançant clairement les obligations – sans parler du cash... –, le risque est évidemment aussi plus élevé pour les actions que pour les autres actifs… ! Bref, plus que jamais, diversifier son portefeuille et tenir compte du couple risque-rendement sont des règles de base !

Source : Michel Ernst, Stratégiste Actions Senior - CBC Banque Privée

11:33

Les titres les plus négociés sur Bolero

Chaque jour, nous vous offrons un aperçu des titres les plus négociés chez Bolero sur Euronext. Idéal pour prendre la température du marché boursier et pour découvrir les actions ou les titres que les autres investisseurs s'arrachent !

Dans le top 10 aujourd'hui : Bpost, Aperam, Elia, ING, Umicore, Cofinimmo, Colruyt, Biosenic, Ageas, Barco.

9:25

Actualités des entreprises du Benelux

  • Sofina lance un deuxième programme de rachat d'actions.
  • Bpost a terminé ses enquêtes sur les malversations.
  • Ekopak publie ses résultats semestriels et voit ses ventes augmenter de 91 % au premier semestre 23.
  • Euronav fait savoir que le retour de l'Iran serait « sismiquement positif » pour le secteur.
  • Montea augmente le dividende attendu à au moins 3,69 euros par action.
9:22

Actualités des entreprises européennes

  • Stellantis investit jusqu'à 508 millions de dollars dans son usine de Rio de Janeiro.
  • SBB vend une partie d'EduCo.
  • Entain s'attend à une baisse des revenus des jeux en ligne.
  • L'action Renk vaudra entre 15 et 18 euros lors de l'introduction en bourse.
  • Aldi va porter ses investissements au Royaume-Uni à 1,4 milliard de livres sterling.
9:12

Actualités des entreprises américaines

  • Le syndicat des scénaristes d'Hollywood a conclu un accord de principe avec les grands studios.
  • Ford Motor progresse dans les négociations sociales.
  • Seagen annonce des résultats positifs pour une étude sur le cancer de la vessie.
  • Amazon pourrait se retrouver devant la justice dans une affaire antitrust..
  • Les chances qu'Activision se retrouve dans les mains de Microsoft augmentent à nouveau.
  • La Commission européenne inflige une amende à Intel pour abus de position dominante.
  • Canaccord Genuity revoit à la baisse l'évaluation de Deere.
9:10

Actualités des entreprises asiatiques

  • Qantas Airways met en garde contre une hausse potentielle de ses tarifs.
  • Toyota accélère la production de véhicules électriques.
  • La Chine envisage d'assouplir les règles relatives aux investissements étrangers dans les sociétés nationales cotées en bourse.
  • Vingroup continue d'accumuler les pertes.
8:38

Le blog de Bernard Keppenne : « La France bat de l’aile »

Après l’Allemagne, c’est au tour de la France de montrer des signes d’un très net ralentissement de l’activité économique.

Indices PMI

Il faut dire que les indices PMI, publiés vendredi, n’étaient pas à la fête, ni en zone euro, ni en Grande-Bretagne.

Mais le cas de la France inquiète particulièrement, car c’est l’indice des services qui a fortement reculé en passant de 46 en août à 43.9 en septembre, soit son niveau le plus bas depuis 34 mois.

A la différence de l’Allemagne, le secteur des services a toujours été le moteur de la croissance en France et ce moteur a connu de sérieux ratés, avec une hausse assez marquée de l’épargne qui éloigne les consommateurs.

Mais soyons honnête, c’est l’ensemble de la zone euro qui navigue en eaux troubles et qui pourrait se contracter au troisième trimestre, si on prend en compte l’indice PMI composite qui se situe à 47.1 en septembre contre 46.7 en août.

Jusqu’à présent, c’était l’Allemagne qui était pointée du doigt, et accusée de tirer vers le bas la croissance, mais elle a été rejointe par la France.

A côté de l’industrie et des services, le secteur immobilier montre aussi des signes de ralentissement en zone euro, et en particulier en Allemagne. Pour preuve, les prix de l’immobilier résidentiel ont chuté de 9.9 % en taux annuel, la plus forte baisse depuis le début de la collecte des données en 2000, en Allemagne.

La chute a été particulièrement marquée dans les grandes villes avec, dans des villes comme Berlin, Hambourg et Munich, les prix des appartements qui ont baissé de 9.8 % et les prix des maisons individuelles et bi familiales qui ont chuté de 12.6 % sur l’année.

L’association allemande de l’industrie du logement (GdW) a averti « la crise de la construction en Allemagne s’aggrave de jour en jour et touche de plus en plus les couches moyennes de la société ».

En Grande-Bretagne, les indices PMI ne sont guère plus encourageants et expliquent peut-être pourquoi la Banque centrale n’a pas augmenté ses taux la semaine passée.

Et là également, c’est le secteur des services qui a reculé en passant de 49.5 à 47.2, soit son niveau le plus faible depuis janvier 2021.

Le recul du PIB au mois de juillet était clairement un signal avant-coureur de la dégradation de la situation et le troisième trimestre devrait connaitre une contraction, si on se base sur les indices PMI.

C’est dans ce contexte assez déprimé que seront publiés cette semaine les taux d’inflation en Belgique, en Allemagne et en zone euro, qui devraient légèrement reculer. Mais pas suffisamment pour infléchir la position de la BCE, comme je le soulignais ce matin dans le Brief de l’Echo, car l’inflation mettra du temps à revenir.

Les bourses continuent d’encaisser

Le message très ferme des Banques centrales continue de faire des vagues dans les marchés boursiers et la situation en Chine continue de poser beaucoup de questions.

Preuve de ces inquiétudes sur la Chine, S&P a abaissé ses prévisions de croissance économique pour 2023 de 5.2 % à 4.8 %, indiquant que les mesures d’assouplissement budgétaire et monétaire étaient restées limitées. Et cela alors que seront publiés cette semaine les indices PMI.

Et la perspective de connaitre des taux inchangés l’année prochaine continue de maintenir la pression sur les taux obligataires, ce qui ne fait pas du tout les affaires des bourses.

Et pour corser le tout, le prix du baril reste ferme avec en toile de fond l’interdiction temporaire des exportations de carburant décrétée par Moscou la semaine passée.

Cette décision prise pour stabiliser le marché intérieur a cependant ravivé les inquiétudes quant à la faiblesse de l’offre de produits, en particulier pour le fioul de chauffage, à l’approche de l’hiver.

Le Nikkei par contre profite du maintien de la politique ultra accommodante de la BOJ vendredi, alors que le yen demeure sous pression par rapport au dollar avec une très forte probabilité de voir la Banque centrale intervenir sur le marché des changes si on approche du niveau des 150.

Source : Bernard Keppenne, Chief Economist - CBC Banque & Assurances