ven. 19 sept. 2025

14:04

« De grandes différences d’évaluation sur les marchés du logement de l’UE »

Après la publication par Eurostat des prix de l’immobilier au premier trimestre 2025, la BCE a également publié en août ses indicateurs d’évaluation des marchés de l’immobilier dans les 27 pays de l’UE au cours de ce trimestre. Selon la moyenne des quatre indicateurs calculés par la banque centrale, le ralentissement des prix sur le marché du logement de l’UE a réduit la surévaluation à partir de l’automne 2022. Mais avec la reprise de la dynamique des prix, la surévaluation dans l’UE au cours des derniers trimestres a de nouveau augmenté pour atteindre 11 % au premier trimestre 2025. De grandes différences subsistent entre les États membres, à la fois en termes de niveau et d’évolution de la surévaluation. Dans les pays où le refroidissement s’est transformé en une forte correction des prix (en particulier au Luxembourg, en Allemagne, en Suède et en Autriche), la surévaluation a fortement diminué. Au Luxembourg, la surévaluation est restée élevée au premier trimestre 2025, mais elle est tombée en dessous de 10 % dans les trois autres pays mentionnés. Dans les pays qui n’ont pas connu de refroidissement et où les prix ont continué à augmenter fortement ces dernières années (notamment le Portugal, la Grèce, l’Espagne, la Croatie et la Bulgarie), la surévaluation sur le marché du logement a augmenté (parfois fortement). En Belgique, où le refroidissement est resté relativement modéré, la surévaluation a quelque peu diminué et s’est établie en moyenne à 9 % pour les quatre indicateurs de la BCE au premier trimestre 2025. Toutefois, selon l’approche d’évaluation basée sur un modèle économétrique (une des mesures de la BCE), le marché belge est assez correctement évalué.  

Paramètres d’évaluation BCE

La BCE calcule quatre mesures de surévaluation ou de sous-évaluation. Deux d’entre elles concernent les ratios statistiques simples prix/revenu et prix/loyer. Le premier consiste à rapporter l’évolution des prix des logements à celle du revenu des ménages. La valeur la plus récente de ce ratio est ensuite comparée à sa moyenne de long terme, supposée correspondre à un niveau d’équilibre. Si le ratio dépasse trop fortement sa moyenne de long terme, cela indique que la capacité des ménages à financer l’achat d’un logement est compromise et que les prix de l’immobilier ont dépassé le niveau d’équilibre. Le second ratio met en relation l’évolution des prix des logements et celle des loyers. À long terme, les deux devraient évoluer en parallèle. En effet, lorsque les prix des logements augmentent plus que les loyers, la location devient relativement attrayante, et inversement. Ici encore, la valeur la plus récente du ratio est comparée à sa moyenne à long terme et un écart indique une surévaluation ou une sous-évaluation.

Les deux autres mesures d’évaluation sont basées sur des modèles. L’un d’eux adopte l’approche du prix des actifs et examine l’évolution du ratio prix/loyer par rapport aux taux d’intérêt à long terme. Il s’agit de comparer le rendement d’un investissement immobilier (approximé par l’inverse du ratio prix/loyer) à celui d’une autre possibilité d’investissement, à savoir une obligation d’État à 10 ans. Dans la seconde approche de modélisation (ci-après dénommée « modèle économétrique »), les prix des logements sont régressés en fonction du revenu des ménages, des taux d’intérêt, de la population et du parc de logements. La mesure dans laquelle le prix effectif du logement à un moment donné s’écarte de la valeur d’équilibre estimée par la régression économétrique (c’est-à-dire le terme d’erreur dans l’équation de régression) est considérée comme une mesure de la surévaluation ou de la sous-évaluation. La spécification de l’équation de régression ainsi que les variables utilisées varient entre les pays de l’UE et dépendent en partie de la disponibilité des données.

De grandes différences entre les pays de l’UE

La figure 1 classe les 27 pays de l’UE en fonction de l’état de leur marché immobilier, du plus surévalué au plus sous-évalué, tel qu’il ressort de la moyenne des quatre mesures de la BCE. Parmi les quatre mesures, la BCE ne publie que celle basée sur un modèle économétrique. Cette mesure est la plus complète et est représentée dans la figure 1 par un astérisque noir. Outre la moyenne et la quantification basée sur un modèle économétrique, la BCE publie le minimum et le maximum des quatre mesures, qui correspondent respectivement à la quantification la plus faible et la plus élevée (les points bleus et roses dans la figure 1).

Si l’on considère la moyenne des quatre indicateurs de la BCE, on constate qu’au premier trimestre 2025, le marché du logement était encore surévalué de plus de 10 % dans environ la moitié des pays (c’est-à-dire 13 sur 27) (de plus de 5 % dans 20 pays). Ceci est frappant, étant donné la tendance au refroidissement de la plupart des marchés du logement à partir de l’automne 2022. La figure montre toutefois qu’il existe de grandes différences d’évaluation entre les États membres. Le Luxembourg (+37 %) et la Slovaquie (+35 %) sont les deux pays de l’UE où la surévaluation est la plus forte au premier trimestre 2025, tandis que le marché du logement en Finlande (-11 %) et en Roumanie (-22 %) semble tout à fait sous-évalué. Le Luxembourg et la Finlande se distinguent particulièrement. Dans ces deux pays, le refroidissement passé s’est traduit par une forte correction des prix de l’immobilier, avec plus de 10 % entre le pic et le creux. Au Luxembourg, cela n’a pas éliminé la surévaluation et le marché du logement reste cher, tandis que le marché finlandais est devenu bon marché.

La figure 2 compare, pour la moyenne des quatre indicateurs de la BCE, la valeur la plus récente (T1 2025) avec celle qui se situait juste avant le début de la période de refroidissement (T2 2022). Dans un certain nombre de pays ayant connu un fort refroidissement (voire une correction des prix), notamment le Luxembourg, l’Allemagne, la Suède et l’Autriche, la surévaluation a fortement diminué. Dans d’autres pays qui n’ont pas connu de refroidissement et où les prix ont continué à augmenter fortement (Portugal, Grèce, Espagne, Croatie et Bulgarie), la surévaluation du marché du logement a fortement augmenté au cours de la période examinée. Des facteurs spécifiques à certains pays ont parfois joué un rôle, comme l’intérêt accru des investisseurs pour l’immobilier bulgare en raison de l’adhésion imminente du pays à la zone euro. La BCE ne publie pas de chiffres d’évaluation pour le marché immobilier de l’UE dans son ensemble. Une moyenne (non pondérée) des 27 États membres montre que la surévaluation dans l’UE (basée sur la moyenne des quatre paramètres) est passée d’un pic de 12,4 % au premier trimestre 2022 à 8,1 % au troisième trimestre 2023 en raison du refroidissement des prix, mais a ensuite rebondi à 11,2 % au premier trimestre 2025.

Une autre observation de la figure 1 est qu’il y a souvent de grandes différences entre les quatre approches d’évaluation de la BCE pour la plupart des pays de l’UE. Cela suggère que les données de surévaluation ou de sous-évaluation comportent beaucoup d’incertitude et doivent donc être interprétées avec prudence. En effet, en Slovaquie, en Croatie, en Lettonie et au Portugal, la différence entre le calcul d’évaluation le plus élevé (maximum) et le plus bas (minimum) est supérieure à 40 points de pourcentage. Cette différence est particulièrement importante en Slovaquie (74 points de pourcentage). Pour un certain nombre de pays, la valorisation estimée par le modèle économétrique correspond au calcul le plus bas (minimum). Selon cette approche d’évaluation la plus complète, le marché du logement serait surévalué de plus de 10 % dans beaucoup moins de pays (seulement 6 sur 27).

Marché immobilier belge

Selon la moyenne des quatre mesures de la BCE, le marché belge du logement était encore surévalué de 9 % au 1er trimestre 2025. Juste avant le début de la période de refroidissement (T2 2022), qui a été relativement modérée en Belgique, la surévaluation était de 14 %. Toutefois, selon le modèle économétrique de la BCE, le marché belge était légèrement sous-évalué (de 3 %) au début de 2025. Cette constatation est cohérente avec notre propre estimation d’évaluation, également basée sur un modèle économétrique. Comme le modèle de la BCE, le modèle de la KBC établit un lien d’équilibre mathématique à long terme entre les prix des logements et leurs fondamentaux. Toutefois, le modèle de la KBC porte sur une période plus longue (1981-2025) et est également un peu plus sophistiqué, étant donné que les modifications de l’impôt foncier au fil du temps sont prises en compte en plus du revenu des ménages, des taux d’intérêt hypothécaires et du nombre de ménages. Comme dans le modèle de la BCE, la mesure dans laquelle la tendance effective des prix s’écarte de la valeur d’équilibre calculée par le modèle (c’est-à-dire le terme d’erreur dans l’équation de régression) est considérée comme une mesure de la surévaluation. Selon le modèle de la KBC, le marché belge était proche de l’équilibre au premier trimestre 2025 (une surévaluation de 0,8 % seulement, voir figure 3).

Le fait que la surévaluation ait été (presque) éliminée implique que, du moins du point de vue de l’approche du modèle économétrique, il ne faut pas craindre une correction potentielle sévère des prix de l’immobilier en Belgique. Toutefois, cette conclusion contraste fortement avec le fait que d’autres mesures, plus spécifiquement les ratios classiques prix/revenu et prix/loyer, indiquent toujours une (solide) surévaluation (voir la quantification de ces mesures par le KBC dans la figure 3). Cela s’explique par le fait que ces mesures simples sont moins complètes et ne relient les mouvements des prix de l’immobilier qu’à ceux des revenus et des loyers respectivement. En outre, les ratios d’évaluation statistiques classiques présentent le défaut d’être très sensibles au choix de la période de calcul de la moyenne à long terme par rapport à laquelle la valeur la plus récente est représentée. Dans nos propres calculs, il s’agit de la période 1980/1984-2025, mais si nous ne prenions en compte que les données depuis, disons, 2000, la surévaluation calculée serait beaucoup plus faible. La BCE considère une période beaucoup plus courte dans son calcul d’évaluation basé sur les deux ratios, ce qui explique les valeurs plus faibles (voir le maximum pour la Belgique dans la figure 1).

Plus précisément, le problème statistique vient du fait que les valeurs des deux ratios classiques n’oscillent pas autour de leur moyenne (en jargon technique : il ne s’agit pas d’une « série stationnaire »). Par conséquent, leur moyenne à long terme ne peut pas être considérée comme un niveau d’équilibre. Le problème ne semble pas se poser lorsque l’on corrige le ratio prix/revenu en prenant également en compte les taux d’intérêt hypothécaires. En effet, le caractère abordable de l’immobilier dépend non seulement du revenu, mais aussi des taux d’intérêt. La « mesure de l’accessibilité ajustée aux intérêts » compare l’annuité qu’un créancier hypothécaire doit payer (à la fois le remboursement du capital et les intérêts) au revenu par ménage (durée supposée de 20 ans à taux d’intérêt fixe). Plus l’annuité et le revenu divergent, plus il est difficile de financer un logement occupé par son propriétaire. Comme pour le ratio prix/revenu, cette mesure élargie de l’accessibilité est exprimée en pourcentage d’écart par rapport à sa moyenne à long terme. En raison de la tendance à la forte baisse des taux d’intérêt, la surévaluation, calculée de cette manière, a été complètement éliminée dans les années précédant la pandémie. Avec la hausse des taux d’intérêt qui a suivi depuis le printemps 2022, la surévaluation est remontée à 26 % à la fin de 2023, mais le ralentissement de la dynamique des prix de l’immobilier l’a ramenée à 18 % au premier trimestre 2025 (figure 3).

Remarques finales

Étant donné les différences parfois importantes entre les diverses approches, l’interprétation des chiffres de valorisation doit être faite avec prudence. C’est pourquoi la BCE considère la moyenne de ses quatre mesures pour estimer le niveau de valorisation des marchés du logement de l’UE. Vu sous cet angle, malgré le refroidissement qui s’est produit dans de nombreux pays, les marchés du logement sont encore surévalués de plus de 10 % dans près de la moitié des États membres. Dans les pays où il n’y a pas eu de refroidissement, la surévaluation a même augmenté (parfois fortement). Une certaine vigilance reste donc de mise, au moins pour certains pays. En revanche, selon l’approche large basée sur un modèle économétrique, le problème de la surévaluation touche moins de pays.

Bien que la moyenne des quatre indicateurs de la BCE en Belgique soit toujours légèrement inférieure à 10 %, le marché belge du logement ne semble plus (significativement) surévalué selon l’approche de modélisation économétrique. En d’autres termes, les prix des logements sont à peu près conformes à leurs déterminants fondamentaux.  Cela signifie que, de ce point de vue, il n’y aurait plus de risque substantiel de correction des prix. Toutefois, un niveau d’évaluation neutre n’exclut pas une correction des prix : si l’un des déterminants fondamentaux se détériore sensiblement (par exemple, un choc négatif sur les revenus et une forte hausse des taux d’intérêt), les prix de l’immobilier pourraient encore chuter par ce biais. Selon le scénario de base de KBC pour ces facteurs fondamentaux, ce n’est pas le cas et les prix des logements en Belgique devraient augmenter d’environ 3 % en 2025 et 2026.

Source : Johan Van Gompel, Senior Economist - KBC Group

11:35

Les titres les plus négociés sur Bolero

Chaque jour, nous vous offrons un aperçu des titres les plus négociés chez Bolero sur Euronext. Idéal pour prendre la température du marché boursier et pour découvrir les actions ou les titres que les autres investisseurs s'arrachent !

Dans le top 10 aujourd'hui : ArcelorMittal, Brederode, ASML, Aedifica, Bekaert, Exor, Sofina, Prosus, DEME, AB InBev.

9:23

Actualités des entreprises du Benelux

  • Brederode voit sa valeur nette d'inventaire diminuer en raison d'une perte dans un portefeuille de capital-investissement.
  • Aedifica investit 7,5 millions d'euros dans un centre de soins résidentiels dans la région espagnole d'Alicante. 
  • ABO-Group augmente son chiffre d'affaires de 17,7 % et rationalise son organisation avec de nouveaux directeurs d'exploitation. 
  • DEME agrandit sa flotte avec un nouveau navire pour l'installation de câbles sous-marins. 
  • Viohalco double son bénéfice net. 
  • Exmar signe un contrat pour le déploiement d'une unité de stockage flottante sur la côte colombienne. 
  • Hybrid Software acquiert Conics et renforce son offre dans le secteur de l'impression et de l'emballage. 
  • EnergyVision adapte sa formule énergétique. 
  • Solvay investit 25 millions d'euros dans la restructuration de ses sites de production allemands. 
  • Crescent prévoit une augmentation de capital et un regroupement d'actions d'ici la fin de l'année 2025. 
  • WDP conclut un accord de cession-bail avec KDL et augmente son capital de 40 millions d'euros. 
  • ABN AMRO voit sa participation dans l'État néerlandais passer sous la barre des 30 %.  
9:19

Actualités des entreprises européennes

  • Swiss Marketplace Group prévoit son introduction en bourse dans le haut de la fourchette des prévisions.
  • Deliveroo annonce le départ de son CEO Will Shu suite à l'acquisition par DoorDash. 
  • Evonik Industries annonce le départ de la directrice financière Maike Schuh et met en œuvre un plan de restructuration. 
  • Turkish Airlines investit 300 millions d'euros dans Air Europa.  
  • M&C Saatchi revoit à la baisse ses prévisions de revenus et restructure ses activités en Australie.  
9:17

Actualités des entreprises américaines

  • Lennar annonce une forte baisse de ses bénéfices et revoit à la baisse ses prévisions de livraison pour le quatrième trimestre.
  • Live Nation est poursuivi en justice pour avoir tacitement soutenu la revente de billets par Ticketmaster. 
  • Bank of America règle une affaire pénale concernant des commandes frauduleuses et dépose des millions dans un fonds d'indemnisation. 
  • DuPont revoit à la baisse ses prévisions de recettes. 
  • Microsoft investit 4 milliards de dollars dans un deuxième centre de données d'IA dans le Wisconsin. 
  • Google intègre Gemini AI dans Chrome. 
  • FedEx dépasse ses prévisions de bénéfices grâce à des réductions de coûts et à des livraisons nationales importantes.  
  • Nvidia investit 5 milliards de dollars dans Intel. 
  • Les actions de Crowdstrike sont en forte hausse. 
9:15

Actualités des entreprises asiatiques

  • Hyundai Motor transfère sa production aux États-Unis et revoit à la baisse son objectif de rentabilité pour 2025.
  • SoftBank Group supprime 20 % du personnel du Vision Fund. 
  • LG Energy Solution demande un ajustement de son visa après le plus grand raid jamais effectué par les services d'immigration américains.
9:12

Nouvelles recommandations pour les actions

Publication : le 19 septembre 2025 à 9h12

La présente communication n’a pas été établie conformément aux dispositions relatives à la promotion de la recherche indépendante en investissement et n’est pas soumise à l’interdiction de négoce avant la diffusion de la recherche.

9:09

Le blog de Bernard Keppenne : « Le murmure des baisses »

Un tempo lent, cela sera aussi manifestement le cas pour la Banque centrale norvégienne, qui a réduit ses taux hier de 0,25 %, mais qui n’est pas pour autant partie dans un large cycle de baisses.

Baisse mais

Elle a réduit son taux directeur pour le ramener à 4 %, mais pour la suite, même si elle envisage de réduire encore ses taux au cours des douze prochains mois, elle se montre prudente.

Compte tenu d’une inflation qui pourrait rester élevée, pour sa gouverneure Ida Wolden Bache, « par conséquent, nous ne réduirons probablement pas le taux directeur aussi rapidement que prévu avant l’été ».

Et de préciser, « le comité n’a pas pris position sur la prochaine réunion au cours de laquelle il pourrait réduire les taux ». Ce qui signifie que la Banque centrale se limitera à une ou deux baisses de taux dans les prochaines années, la prochaine devant intervenir au troisième trimestre 2026.

Déjà, la baisse d'hier de 0,25 % a été une surprise, la première d’ailleurs depuis plus de cinq ans, car l’inflation sous-jacente en août avait augmenté et la croissance était restée soutenue.

Un peu comme pour la FED, la question qui se pose est de savoir si la baisse des taux était bien pertinente. Et comme Powell d’ailleurs, la Banque centrale norvégienne souligne le haut degré de flou qui entoure le contexte international et « cela crée une incertitude quant aux perspectives d’inflation et de croissance pour l’économie norvégienne et internationale ».

La couronne norvégienne a légèrement reculé par rapport à l’euro après cette annonce.

Statu quo et tempo lent

La Banque d’Angleterre a bien laissé son taux inchangé à 4 %, mais a aussi ralenti le rythme de son programme visant à réduire la taille de son bilan.

À 7 voix contre 2, il a été décidé de réduire la taille du bilan à hauteur de 75 milliards de sterling entre octobre 2025 et septembre 2026, contre 100 milliards de sterling au cours des douze derniers mois.

Pour son gouverneur, Andrew Bailey, « le nouvel objectif signifie que le comité de politique monétaire peut continuer à réduire la taille du bilan de la Banque conformément à ses objectifs de politique monétaire tout en continuant à minimiser l’impact des conditions du marché des gilts ».

L’économiste en chef de la BoE, Huw Pill, a voté pour le maintien du rythme à 100 milliards de livres, estimant que l’impact sur les marchés était faible, tandis que Catherine Mann, membre du comité de politique monétaire, a appelé à une réduction plus rapide de 62 milliards de livres.

Pour éviter une trop forte pression sur les taux à très long terme, ces ventes se répartiront à 40 % sur les gilts à court terme et moyen terme, et à 20 % sur les gilts à long terme.

Cet attentisme pour baisser les taux s’explique par une inflation qui demeure beaucoup trop élevée, la BoE ayant maintenu sa prévision d’une inflation à 4 % en septembre et qu’elle n’atteindrait son objectif de 2 % que d’ici le deuxième trimestre de 2027.

Pour Bailey, « bien que nous nous attendions à ce que l’inflation revienne à notre objectif de 2 %, nous ne sommes pas encore sortis de l’auberge, de sorte que toute réduction future devra être effectuée progressivement et avec prudence ».

Le sterling est resté sous pression par rapport à l’euro après ce statu quo, et le taux à 2 ans est resté proche du niveau des 4 %, reflétant une absence de mouvement sur les taux à court terme.

Statu quo aussi

Pour la Banque centrale du Japon, ce matin, mais elle a décidé de commencer à vendre les actifs à risque qu’elle détient en portefeuille.

Autre élément extrêmement important, deux des neuf membres se sont opposés a ce statu quo et ont plaidé pour une hausse de 0,25 %, sans succès.

La BOJ avait déjà commencé à réduire la taille de son bilan, comme la majorité des Banques centrales, en réduisant les obligations en portefeuille. Avec la décision de ce matin, elle a décidé de vendre des ETF sur le marché à un rythme annuel d’environ 330 milliards de yens, et des fonds d’investissement immobilier à un rythme annuel d’environ 5 milliards de yens.

Résultat, le Nikkei a inversé sa tendance et est passé en territoire négatif, tandis que le yen et les rendements obligataires à court terme ont bondi suite à la décision de vendre des actifs à risque et à la dissidence de deux membres.

Cette hausse du rendement de l’obligation à 2 ans a aussi été soutenue par la publication du chiffre d’inflation, ce matin. Bien qu’il ait sensiblement reculé, avec un chiffre annuel de 2,7 %, il demeure largement supérieur à l’objectif de 2 % de la BOJ.

Et l’indice de base, qui exclut les denrées fraîches volatiles mais inclut les coûts du carburant, a aussi ralenti à 3 % en taux annuel, mais demeure aussi bien trop élevé.

Impact négatif

Sans surprise, les droits de douane de 39 % qui frappent les exportations suisses vers les États-Unis ont plombé ces dernières.

Elles ont chuté de 22,1 % en août, à 3,1  milliards de francs suisses, contre près de quatre milliards de francs suisses en juillet, soit leur plus bas niveau depuis fin 2020.

Les chiffres indiquent qu’une hausse des exportations vers les pays de l’UE et le Canada a partiellement compensé le recul des ventes vers les États-Unis. En août, l’Allemagne a également dépassé les États-Unis pour devenir le principal marché d’exportation de la Suisse.

Source : Bernard Keppenne, Chief Economist - CBC Banque & Assurances