mer. 14 févr. 2024

15:29

La chronique de Michel Ernst : « Saint-Valentin : la fête de l’Amour… devenue aussi un business florissant ! »

À l’origine, la Saint-Valentin n’était pas du tout une affaire commerciale…

Contrairement à ce que certains esprits chagrins pensent ou disent chaque année à l’approche du 14 février, la Saint-Valentin n’est pas une fête inventée il y a peu de temps pour permettre aux commerçants de « doper » leur chiffre d’affaires. Les origines les plus anciennes remonteraient en effet à une célébration annuelle et païenne connue sous le nom de Lupercalia, ou les Lupercales. Cette fête, qui se tenait le 15 février, visait durant la Rome Antique à célébrer la fertilité.

Mais au 5ème siècle, le pape Gélase Ier entreprend de contrer ces fêtes libertines que sont les Lupercales en mettant en place une fête de purification de la Vierge le 2 février, qui deviendra... la Chandeleur, puis une fête de l’Amour spirituel la veille des Lupercales, que l'on célèbre le 14 février, soit le jour de la Saint-Valentin ! Il faudra ensuite attendre le 15ème siècle pour que la Saint-Valentin prenne un tournant plus poétique, initié à l’époque en France puis gagnant l’Angleterre, où se développe une tradition de poèmes et de dessins d’amour, puis de cartes appelées « valentines ».

Vers 1840, ces cartes anglaises gagnent les États-Unis et rencontrent instantanément un immense succès, au moment où la jeune nation américaine cherche des célébrations nouvelles. La tradition de la Saint-Valentin va revenir en France, et ensuite en Europe, pendant la 2ème guerre mondiale, après le débarquement en Normandie, grâce aux soldats américains qui vantent les mérites de cette fête pour séduire les Françaises, en leur achetant des fleurs et des cadeaux.

La Saint-Valentin, où quand la fête de l’Amour est aussi devenue un business florissant

La fête des Amoureux n’a alors cessé de se développer et de nos jours la Saint-Valentin est devenue unes des fêtes commerciales les plus lucratives pour de nombreux secteurs, après des événements comme Noël, le Black Friday, Halloween ou la Fête des Mères. Une étude internationale a été commanditée par la société de sondage IPSOS en 2022 et elle montre néanmoins des disparités importantes concernant les 28 pays étudiés. En moyenne, 55 % des participants à l’étude ont déclaré qu’ils fêteraient – probablement ou très probablement - la Saint-Valentin, les Américains étant les plus assidus avec 75 % des personnes y étant favorables, devançant les Sud-Africains (74 %) et les Péruviens (69 %). Les Belges apparaissaient à la 15ème place du classement, juste dans la moyenne internationale, avec 55 % d’avis favorables, mais devant les Français ou les Espagnols (54 % chacun). Les Néerlandais ferment la marche des 28 pays avec seulement 32 % des personnes affirmant vouloir fêter la Saint-Valentin.

Selon un rapport publié fin janvier 2024 par la NRF (National Retail Federation), plus que quiconque, les Américains prévoient donc de célébrer l’événement, 53 % déclarant qu’ils le feront certainement. Et comme on le voit sur le graphe ci-dessous, près de 26 milliards de dollars seront dépensés outre-Atlantique à cette occasion, soit un montant presque équivalent à celui de 2023, malgré la forte croissance des prix due à une inflation toujours élevée et qui tempérera certaines ardeurs acheteuses… À noter que la Saint-Valentin 2020 reste actuellement une année record (27,4 milliards dépensés) grâce à l’époque à une conjoncture très favorable au niveau économique (emploi, salaires…).

Et en Europe ?

Il y a moins de statistiques qu’aux USA, mais le romantisme est aussi bien présent ! Ainsi en France par exemple, selon une étude de marché menée par Intotheminds.com, 13 milliards d’euros ont été dépensés pour la Saint-Valentin en 2021, comprenant notamment 600 millions de roses vendues…

Quant à la Belgique, selon le « Mastercard Love Index » (!) publié en 2021, les dépenses des Belges ont quasiment triplé à l’approche de la Saint-Valentin les dix dernières années !

Quels secteurs et produits ou services profitent le plus de cette journée spéciale ?

Pour de nombreuses sociétés et commerçants, la Saint-Valentin représente l’événement marketing le plus important en début d’année, après les soldes d’hiver. Notons qu’à côté des achats dans les magasins, on remarque une forte croissance du shopping en ligne. Ainsi selon Insider Intelligence, 40 % des personnes font maintenant leurs achats de Saint-Valentin via Internet. Par ailleurs, outre les plateformes de commerce en ligne, les réseaux sociaux et les sites de rencontre sont aussi beaucoup plus actifs au moment de la Saint-Valentin.

Le rapport IPSOS a précisé le choix des amoureux, quant à la manière de fêter le 14 février, comme on le voit ci-dessous :

Notons à ce propos que l’étude Mastercard, en grande partie, valide ces choix en Belgique. Ainsi dans le Top 5 du programme de la Saint-Valentin des Belges, le repas romantique à la maison est plébiscité (47 %) devant le restaurant (30 %). Mais offrir un bouquet de fleurs reste un must, près de 2 millions d’euros ayant été dépensé dans les fleuristeries à l’occasion. La Saint-Valentin d’ailleurs peut représenter jusqu’à 25 % du chiffre d’affaires annuel d’un fleuriste… Offrir un bijou reste aussi incontournable, pour ceux ou celles qui veulent fêter la Saint-Valentin, représentant un montant total de près de 4 millions d’euros durant cette période dans notre pays. Signalons évidemment que Mastercard n’est pas le seul canal de paiement et que donc les montant évoqués ici sont globalement encore plus importants…

En conclusion, pour les Romantiques, la Saint-Valentin reste une journée permettant de mettre l’accent sur l’amour porté à leur conjoint. Mais, comme les chiffres le démontrent, cette journée est devenue aussi de plus en plus importante au niveau commercial, s’ajoutant à d’autres journées ou périodes festives particulières. Et donc le chiffre d’affaires de secteurs comme la restauration, les voyages, le luxe et les cosmétiques, les chocolatiers, la bijouterie ou la fleuristerie connaissent à la Saint-Valentin un pic d’activité important, et parfois même vital. N’oublions pas enfin le commerce via internet, en pleine croissance, expliquant les publicités et flux d’achats plus nombreux durant cette période…

Source : Michel Ernst, Stratégiste Actions Senior - CBC Banque Privée

11:45

Les titres les plus négociés sur Bolero

Chaque jour, nous vous offrons un aperçu des titres les plus négociés chez Bolero sur Euronext. Idéal pour prendre la température du marché boursier et pour découvrir les actions ou les titres que les autres investisseurs s'arrachent !

Dans le top 10 aujourd'hui : D'Ieteren, KBC, ABN Amro, Alfen, ASML, IBA, AB Inbev, X-Fab, Melexis, Heineken.

9:52

Actualités des entreprises du Benelux

  • Alfen publie ses résultats.
  • Heineken se montre prudent quant à ses prévisions de bénéfices pour 2024 en raison de la volatilité des conditions économiques.
  • Génération d'un flux de trésorerie suffisant pour rembourser les obligations Delivery Hero.
  • L'organisme de crédit néerlandais ABN Amro affiche une légère marge bénéficiaire au quatrième trimestre.
  • Le groupe de supermarchés Ahold Delhaize prévoit des performances relativement constantes en 2024.
  • Vopak annonce une hausse de 40 % de son bénéfice par action.
  • Les options stratégiques pour OCI sont à l'étude.
  • Fertiglobe annonce un bénéfice net de 505 millions de dollars.
9:51

Actualités des entreprises européennes

  • Tui se retire de la Bourse de Londres.
  • Thyssenkrupp revoit à la baisse ses perspectives de chiffre d'affaires et de bénéfice net en raison de l'affaiblissement de l'économie.
  • Schindler s'attend à une légère croissance de ses ventes en 2024.
  • Le français Capgemini prévoit un ralentissement de la croissance de son chiffre d'affaires en 2024.
  • Le bénéfice du quatrième trimestre du producteur d'aluminium Hydro est inférieur aux prévisions.
  • L'Allemagne veut vendre jusqu'à 30 % d'Uniper en 2025.
9:50

Actualités des entreprises américaines

  • Coca-Cola dépasse les estimations de Wall Street au quatrième trimestre.
  • Hasbro annonce une baisse plus forte que prévu de son chiffre d'affaires et de son bénéfice pour le trimestre de décembre.
  • Restaurant Brands International crée la surprise grâce à Burger King.
  • Lyft réalise un bénéfice supérieur aux attentes après des réductions de coûts.
  • Le chiffre d'affaires du premier trimestre d'Airbnb dépasse les estimations de Wall Street.
  • Robinhood affiche un bénéfice surprenant en raison de la hausse des revenus d'intérêts et de la reprise du commerce.
  • Walmart en pourparlers pour acheter Vizio pour plus de 2 milliards de dollars.
  • Amazon sous le feu des critiques de l'autorité mexicaine de régulation antitrust.
  • Shopify annonce un bénéfice de 657 millions de dollars pour le quatrième trimestre.
9:45

Actualités des entreprises asiatiques

  • Tata Motors réduit les prix des véhicules électriques de 1 à 8 %.
  • Les bénéfices de Sony augmentent de 10 % au troisième trimestre.
  • BYD prévoit une nouvelle usine de véhicules électriques au Mexique.
  • Les pertes de Rakuten se réduisent au quatrième trimestre.
  • LG Energy signe un deuxième accord avec WesCEF pour accroître l'approvisionnement en lithium.
9:20

Nouvelles recommandations pour les actions

Publication : le 14 février 2024 à 9h20

La présente communication n’a pas été établie conformément aux dispositions relatives à la promotion de la recherche indépendante en investissement et n’est pas soumise à l’interdiction de négoce avant la diffusion de la recherche.

9:12

Le blog de Bernard Keppenne : « Il faut donner du temps au temps »

C’est un peu le scénario que je craignais qui s’est produit hier, à savoir un taux d’inflation aux États-Unis qui n’a pas du tout été conforme aux prévisions, ce qui a entrainé une forte hausse des taux longs.

Inflation prégnante

L’inflation aux États-Unis a augmenté, d’un mois à l’autre, de 0,3 % en janvier contre un taux de 0,2 % en décembre, soit un taux annuel qui est revenu à 3,1 % contre 3,4 %, un niveau cependant supérieur aux prévisions.

Et si l’on exclut les composantes volatiles que sont l’alimentation et l’énergie, l’inflation a augmenté de 0,4 % le mois dernier, après avoir progressé de 0,3 % en décembre, soit un taux annuel qui est resté inchangé à 3,9 %.

Il ressort de ces chiffres que c’est l’inflation dans les services qui se montre la plus « collante », et qui mettra du temps à refluer. C’est le cas en particulier de l’indice des prix du logement qui a augmenté de 0,6 %, après une hausse de 0,4 % en décembre.  

Envolée la perspective d’une baisse des taux de la part de la FED en mars, mais aussi en mai, ce qui a entrainé une très forte hausse des rendements obligataires. Car ces chiffres viennent confirmer le message distillé par Powell, à savoir, que la baisse des taux ne sera pas pour tout de suite et qu’elle ne sera pas de l’ampleur anticipée par les marchés. Car les derniers kilomètres seront les plus longs et l’on ne peut pas exclure des soubresauts.

Résultat, le rendement du Treasury 10 ans a pris plus de 0,10 %, le dollar s’est nettement renforcé, en frôlant les 1,07 par rapport à l’euro et en dépassant les 150 par rapport au yen, et les bourses ont très nettement corrigé.

Aussi en Grande-Bretagne

L’inflation en Grande-Bretagne devrait aussi venir jouer le trouble-fête, car elle est attendue en hausse avec un taux de 5,2 % contre 5,1 % pour l’inflation sous-jacente. Comme aux États-Unis, le chemin n’est pas un long fleuve tranquille, et la baisse des taux n’est pas pour tout de suite.

D’ailleurs, les chiffres sur l’évolution des salaires, publiés hier, avaient déjà donné le ton, et indiqué que la Banque d’Angleterre n’allait pas agir rapidement.

Sur les trois derniers mois de 2023, les salaires, hors primes, ont augmenté de 6,2 %, en recul par rapport aux 6,7 % des trois mois précédents, mais pas encore suffisamment pour marquer un véritable ralentissement.

Comme pour la FED, la Banque d’Angleterre devrait se donner du temps, et la première baisse de taux ne devrait pas intervenir avant la seconde partie de l’année, et ces chiffres ont d’ailleurs renforcé le sterling par rapport à l’euro.

Après les mises en garde de la part des Banques centrales de Nouvelle-Zélande et d’Australie, et après ces chiffres aux États-Unis, et ceux attendus en Grande-Bretagne, les marchés sont revenus à un peu plus de réalisme. Sans abandonner le scénario d’une baisse des taux, cette dernière devrait intervenir plus tard qu’imaginé en début d’année par certains, et surtout l’ampleur de la baisse sera bien moindre qu’escomptée.

La bonne nouvelle, c’est le fait que la baisse des taux n’est pas abandonnée et que surtout, elle est retardée parce que l’économie se porte bien, ce qui ne devrait pas trop nuire aux bourses.

Au point mort !

L’économie se porte bien aux ╔tats-Unis, certes, mais ce n’est pas le cas en Allemagne, et selon des rumeurs, le gouvernement allemand devrait revoir considérablement ses prévisions à la baisse.

Selon ces rumeurs, la croissance pour cette année serait revue à 0,2 % contre une prévision en octobre de 1,3 %, niveau qui semble aujourd’hui totalement irréaliste après la contraction de 0,3 % du PIB en 2023.

Ce chiffre serait en parfaite adéquation avec celui publié par l’association des entreprises allemandes BDI qui table sur une croissance de 0,3 %, avertissant que l’économie était « au point mort ».

Et comme pour les autres Banques centrales, la BCE compte bien se donner du temps et l’économie allemande ne peut dès lors pas compter sur une baisse rapide des taux pour se relancer.

Philip Lane, l’économiste de la BCE, l’a rappelé hier, « la tendance est très bonne, nous voulons qu’elle se poursuive et il nous reste un peu de temps. Vous pouvez m’entendre, ainsi que d’autres membres du conseil des gouverneurs, dire que nous pensons que la prochaine étape consistera à réduire les taux d’intérêt, mais le moment exact dépendra des données ».

Lors de la réunion du 7 mars, les membres de la BCE disposeront alors des nouvelles projections économiques, ce qui devrait alors permettre de commencer les discussions sur les baisses de taux au cours des mois suivants. Car à la différence de la FED, la question de la baisse des taux n’a pas encore été évoquée.

Comme le disait Miguel de Cervantès, « il faut donner du temps au temps », et Rabelais de rajouter « le temps mûrit toute chose ; par le temps, toutes choses viennent en évidence ; le temps est père de la vérité ».

Source : Bernard Keppenne, Chief Economist - CBC Banque & Assurances