lun. 28 août 2023
What's Cooking a réussi à répercuter l'augmentation des coûts sur les clients au premier semestre 2023, bien qu'avec un certain retard, rapporte Guy Sips, Head of Research chez KBC Securities. Par conséquence, l'EBITDA a augmenté de 18,6 % pour atteindre 20 millions d'euros.
Quelles sont les spécialités de What's Cooking?
What's Cooking? est un groupe belge de produits alimentaires frais qui propose une large gamme de produits alimentaires frais et de services connexes et qui opère commercialement dans de nombreux pays européens. L'ancien Ter Beke est actuellement principalement spécialisé dans la production et la vente de viande fines fins type charcuterie et de plats prêts à réchauffer. Les marques les plus connues sont Come a casa, Daniel Coopman, L'Ardennaise et le partenariat avec Studio 100 pour la charcuterie destinée aux enfants.
Moins d'estomacs remplis
Dans la division des entremets salés, les volumes de vente ont légèrement baissé, mais la part de marché est restée la même. Le chiffre d'affaires a augmenté de 8,9 % grâce à la répercussion des coûts. De nouveaux produits à base de protéines animales ou végétales se poursuivent.
e chiffre d'affaires des plats préparés a augmenté de 13,3 % par rapport à l'année précédente, indique Guy Sips. Là aussi, le chiffre d'affaires a baissé, mais cela est principalement dû au non-renouvellement de contrats non rentables, ce dont Guy Sips se réjouit. Les volumes devraient se rétablir au second semestre. What's Cooking s'attend à un retour des clients. Ici aussi, l'accent continuera d'être mis sur le développement de la gamme de produits végétaux.
Une inflation élevée en 2023 aussi
What's Cooking a également indiqué que, contrairement à ce que rapportent les médias, il y a eu une forte inflation des coûts au cours des six premiers mois de l'année. Les coûts salariaux ont fortement augmenté en raison de l'indexation automatique des salaires. Dans la mesure du possible, l'entreprise a ajusté la main-d'œuvre dans les usines pour répondre à l'évolution des volumes. What's Cooking a l'intention de continuer à répercuter les coûts plus élevés sur les clients de manière responsable et transparente.
KBC Securities à propos de What's Cooking
Le cours de l'action de What's Cooking? a fortement chuté après que l'entreprise a décidé de ne pas poursuivre l'acquisition des activités de Sigma en Belgique (Imperial) et aux Pays-Bas (Stegeman), indique Guy Sips.
Suite à cette bonne série de résultats dans des conditions macroéconomiques difficiles (poursuite de l'inflation des coûts des matières premières, des coûts salariaux et des ingrédients), What's Cooking? reste confiant que le REBITDA pour 2023 devrait se situer entre 38,1 millions d'euros (2022) et 52,8 millions d'euros (2021).
Guy Sips maintient son objectif de cours de 95 euros, mais relève sa recommandation de « Conserver » à « Renforcer ».
L’irrésistible ascension des jeux vidéo
Dans le passé, hors la presse écrite, au niveau des médias, on n’avait d’abord que la radio, puis il y a eu le cinéma et la télévision. Puis sont arrivés, bien après, internet et les réseaux sociaux, les sites de streaming et les jeux vidéo. Et l’importance des uns et des autres a incroyablement évolué. Ainsi, en avril dernier, dans sa 17ème enquête annuelle sur les tendances des médias numériques (« Deloitte digital media trends 2023 »), la firme internationale de consultance Deloitte démontre que les jeunes se tournent davantage vers le contenu généré par des utilisateurs et les jeux vidéo pour y trouver « de la valeur, un sens et de l'accomplissement personnel ». Le rapport indique ainsi que regarder des émissions de télévision et des films à la maison n'est plus l'activité prépondérante pour les Millenials (de 27 ans à 40 ans) et la génération Z (de 14 à 26 ans), qui partagent plutôt équitablement leur temps entre les réseaux sociaux, les sites de streaming et les jeux vidéo.
Par ailleurs, en 2021 déjà, le cabinet de conseil Accenture estimait dans une étude (« Gaming is the next Super Platform ») que l’industrie vidéoludique pesait plus lourd que celles de la musique et du cinéma combinées. Enfin une étude du cabinet d’audit et consultance PwC (« Perspectives from the Global Entertainment & Media Outlook 2022-2026 ») estime que les recettes en jeux vidéo devraient dépasser – sans compter l’e-sport - les 300 milliards de dollars d’ici 2026-2027 ! Et à ce chiffre de 300 milliards, on pourrait encore rajouter une centaine de milliards de revenus indirects (matériel informatique, accessoires divers...). À noter que, selon Newzoo, 3,38 milliards de personnes s’adonneraient actuellement aux jeux vidéo dans le monde, le nombre de joueurs ayant particulièrement progressé durant la pandémie à cause des confinements.
Mais comment expliquer cet engouement croissant pour les jeux vidéo ?
Il faut d’abord savoir que c’est d’abord une question de support. En 2012, les consoles fixes représentaient encore 45 % du marché contre 37 % pour les PC et seulement 18 % pour les plateformes mobiles. Mais comme le démontre PwC, si le chiffre d’affaires via PC et consoles de jeux a progressé continuellement ces dernières années, passant de 49,3 milliards USD en 2017 à 62 milliards en 2021 (+25,8 %), c’est via les appareils mobiles (smartphones et tablettes), parallèlement au développement d’internet plus rapide et abordable - que les revenus ont explosé. Entre 2017 et 2021, le chiffre d’affaires des jeux via mobiles est passé de 67,7 milliards à 148 milliards, soit un chiffre plus que doublé ! Et cette croissance via appareils mobiles devrait perdurer, le chiffre d’affaires approchant les 250 milliards d’ici 2026, comme le montre le tableau suivant :
À noter que les jeux décentralisés, via le cloud (« en nuage »), et en réalité virtuelle ou augmentée se développent aussi – avec un important potentiel - mais restent des marchés de niche pour l’instant. Par ailleurs, l’intelligence artificielle générative fait déjà partie du développement des jeux, bien que les fans se soient déjà opposés à l'utilisation de l'IA dans certains d'entre eux...
Les jeux « free-to-play » expliquent aussi la forte croissance du secteur des jeux vidéo
En effet, la plupart des jeux vidéo sont maintenant vendus en ligne ou disponibles en « free-to-play » c’est-à-dire « gratuits » mais en réalité pour lesquels beaucoup de joueurs achètent des options supplémentaires ou des extensions – via des achats dits « intégrés » - pour progresser.
Ce business modèle est très rentable. Ainsi selon un rapport de Slice Intelligence, spécialiste de l’analyse du commerce numérique, aux États-Unis les personnes qui ont dépensé de l'argent dans leurs jeux mobiles l'année dernière ont dépensé en moyenne 87 dollars pour des achats « in-app » dans des jeux mobiles « gratuits »… Mais selon la même étude, certains jeux très populaires ont enregistré des dépenses moyennes par joueur allant de 230 à 550 dollars ! Et pour certains jeux très connus, l’achat de toutes les extensions peuvent dépasser les 1 000 dollars… Ce qui est beaucoup plus élevé que les jeux classiques, à prix fixe, coûtant entre 30 et 60 dollars.
Concrètement, 85 % des revenus des jeux proviennent actuellement des jeux « gratuits », revenus auxquels il faut rajouter une hausse croissante des publicités, les annonceurs plébiscitant de plus en plus ce média.
Géographiquement, les États-Unis sont toujours le paradis des joueurs mais…
Les USA représentent toujours le principal marché mondial pour les jeux vidéo (environ 25 % des recettes mondiales) mais la Chine talonne de plus en plus le marché américain. Et si on considère l’Asie-Pacifique, cette région représentera 46 % des recettes mondiales cette année.
En Bourse, ascenseur émotionnel pour le secteur des jeux vidéo
L’indice Solactive Video Games & eSports Index représente une cinquantaine d’actions mondiales actives dans le secteur des jeux vidéo. Le graphe ci-dessous montre clairement que ce secteur (en blanc) a très largement surperformé et profité des « années Covid ». Depuis, l’indice est rentré dans le rang, les prises de bénéfices ayant dominé dans le secteur. Mais la pénurie, notamment en 2022, de composants électroniques, le report de certains jeux et l’inflation des coûts de production a également joué défavorablement. La performance cumulée de l’indice S&P 500 (en orange) est ainsi meilleure, ces dernières années, comparée à l’indice Solactive Video Games, par contre l’indice « jeux » performe toujours mieux que l’indice européen Stoxx 600 Europe (en jaune).
Toutefois, de récentes transactions, où des géants technologiques mondiaux sont ainsi prêts à dépenser des dizaines de milliards de dollars pour acquérir un acteur majeur du secteur des jeux vidéo semblent indiquer que le potentiel de croissance est bien là et qu’il faudra tenir compte de ce business à l’avenir !
Source : Michel Ernst, Stratégiste Actions Senior - CBC Banque Privée
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Powell a laissé un peu tout le monde sur sa faim en confirmant que la FED agirait en fonction des indicateurs économiques à chaque réunion.
Toujours une hausse possible
Mais il n’a pas exclu une nouvelle hausse de taux en rappelant que « bien que l’inflation ait baissé par rapport à son pic – un développement bienvenu – elle reste trop élevée. Nous sommes prêts à augmenter encore les taux si nécessaire, et nous avons l’intention de maintenir notre politique à un niveau restrictif jusqu’à ce que nous soyons convaincus que l’inflation se rapproche durablement de notre objectif ».
Même s’il a repris son mantra « plus haut pour plus longtemps », le discours de Powell a été plus mesuré que l’année passée, ce qui laisse penser que la FED sera très prudente avant de procéder à une nouvelle hausse de taux.
La réaction a d’ailleurs été en phase avec les propos, à savoir des marchés des actions un peu soulagés, un dollar neutre et le rendement du Treasury 2 ans qui est resté ferme.
Cependant, Powell entretient le flou en s’exprimant de la sorte et laisse aussi la porte ouverte à d’autres membres de la FED d’exprimer des points de vue différents. Ce que s’est d’ailleurs empressée de faire Loretta Mester, présidente de la FED de Cleveland, en déclarant samedi « plus nous laissons l’inflation se maintenir au-dessus de 2 %, plus nous augmentons le niveau des prix, ce qui nuit aux ménages américains. Et je pense que c’est la raison pour laquelle il est important pour moi d’agir au bon moment ».
Non seulement elle n’exclut pas une hausse de taux supplémentaire, mais alors qu’en juin elle tablait sur une baisse des taux au second semestre 2024, elle a laissé entendre qu’elle pourrait changer d’avis et ne pas voir de baisse de taux avant 2025. Puisque « je vais devoir réévaluer cela parce que, encore une fois, il s’agira de savoir à quelle vitesse vous pensez que l’inflation diminue ».
Pour la BCE aussi
Toujours une hausse de taux possible, mais par contre l’incertitude est totale concernant la décision lors de la prochaine réunion. Alors que pour la FED, la probabilité d’une pause est de 80 %, pour la BCE elle est de 50 %.
Christine Lagarde s’est montrée préoccupée par l’évolution de l’inflation à l’avenir, forme peut-être de mea culpa de ne pas avoir bien anticipé la hausse de l’inflation.
Elle a souligné dans son discours que « le nouvel environnement ouvre la voie à des chocs de prix relatifs plus importants qu’avant la pandémie. On ne sait pas encore si ces différents changements seront permanents. Mais il est déjà évident que, dans de nombreux cas, leurs effets ont été plus persistants que ce que nous avions initialement prévu ».
Elle a pointé dans ces changements, des besoins d’investissement plus importants et de plus grandes contraintes en matière d’approvisionnement. Mais également le fait que les travailleurs jouissent désormais d’un plus grand pouvoir de négociation en raison de la tension rencontrée sur le marché de l’emploi.
Ce qui fait que « cela pourrait rendre l’inflation plus persistante si les hausses de salaires sont ensuite intégrées dans les prix fixés par les entreprises, donnant lieu à ce que j’ai appelé l’inflation ‘du tac au tac’ ».
On le voit, de part et d’autre de l’Atlantique, les Banques centrales ne sont pas prêtes à relâcher rapidement les taux de peur de voir l’inflation revenir au grand galop.
Et ce n’est d’ailleurs pas uniquement le cas pour ces deux Banques centrales, rappelez-vous le message de la Banque centrale de Nouvelle-Zélande qui indiquait qu’elle repoussait la baisse des taux à 2025. Et le vice-gouverneur de la BOE, s’exprimant aussi à Jackson Hole, a également estimé que les taux pourraient devoir rester élevés « pendant un certain temps encore ».
Et tout comme Christine Lagarde, il estime que les effets de la hausse des prix, dont les pressions exercées sur les employeurs pour qu’ils augmentent les salaires, ne disparaîtront probablement pas aussi rapidement qu’ils sont apparus.
Mais par contre, une nouvelle hausse de taux lors de la réunion du 21 septembre est considérée comme très probable, à contrario des deux autres Banques centrales.
Mauvaise nouvelle pour la Chine
Des taux plus élevés plus longtemps, voilà qui n’est pas une bonne nouvelle pour la Chine qui essaye d’attirer des capitaux alors que l’économie montre de sérieux signes de ralentissement.
Pour essayer de stimuler une bourse moribonde, les autorités ont annoncé une réduction de moitié des droits sur les transactions boursières « afin de revigorer le marché des capitaux et de renforcer la confiance des investisseurs ».
Mais cette mesure semble totalement dérisoire quand on mesure l’ampleur du ralentissement de l’activité, ralentissement encore souligné par les résultats des entreprises. En effet, les bénéfices des entreprises industrielles chinoises ont chuté de 6,7 % en juillet par rapport à l’année précédente, prolongeant la chute de cette année à un septième mois.
Selon les données publiées, sur les sept premiers mois, les entreprises d’État ont vu leurs bénéfices chuter de 20,3 %, les entreprises étrangères de 12,4 % et les entreprises du secteur privé de 10,7 %.
Source : Bernard Keppenne, Chief Economist - CBC Banque & Assurances