
BLACKROCK INC.
NVIDIA CORP.
ALPHABET INC.
TESLA INC.
TAIWAN SEMICONDUCTOR MANUFACTURING CO. LTD.
NISSAN MOTOR CO. LTD.
WAREHOUSES DE PAUW SA
NN GROUP NV
QUEST FOR GROWTH NV
COFINIMMO SA
UMICORE SA
BBVA CAPITAL PRIVADO FCR
UBISOFT ENTERTAINMENT SA
HOLCIM LTD.
UBS GROUP AG
PRADA SPA
TOTALENERGIES SE
L'humeur du marché
- Les portes de Wall Street sont restées fermées, hier, songeant avec recueillement au décès de l'ex-président Jimmy Carter. En Europe, on s'est contenté d'analyser une foule de données économiques, et notamment les derniers chiffres de l'emploi aux États-Unis. En décembre, le nombre de licenciements est resté limité à 38 792 unités, soit le niveau le plus bas depuis cinq mois — même si à 761 358 unités, le compteur pour l'exercice 2024 se situe à son plus haut niveau depuis 2020. Le marché de l’emploi s'est stabilisé — sans pour autant s’effondrer — avec pour fil rouge le « progrès technologique » et « l'évolution des conditions économiques ».
- Ni la Fed ni les investisseurs n’en sont mieux informés pour autant. Peut-être en sauront-ils davantage à la publication du rapport officiel sur l’emploi que nous recevrons tout à l’heure. Rendez-vous à 14h30 ! En ce qui concerne les attentes, le taux à 10 ans est resté stable à 4,7 %, mettant fin à une progression de cinq jours et soulageant les marchés d'actions. Le dollar est resté soutenu (1 € = 1,0283 $).
- En Europe, en novembre, les ventes du secteur du commerce de détail ont augmenté de 0,1 % en glissement mensuel, au lieu de la hausse de 0,4 % attendue par les analystes. En France, la croissance a pourtant atteint 0,3 %, mais en Allemagne et en Espagne, la consommation a baissé de 0,6 %. En base annuelle, en Europe, les ventes ont à peine augmenté de 1,2 %, ce qui signifie que le consommateur reste près de ses sous. Évidemment cela n’alimente guère une croissance déjà médiocre et cela ouvre donc la voie à la BCE, vers une nouvelle baisse de taux. Sauf que les indicateurs économiques résistent un peu trop bien et maintiennent l'inflation à des niveaux supérieurs à ce qui serait souhaitable. Conclusion : le taux allemand à 10 ans est remonté à 2,53 %.
- Tout cela n’a pas empêché le marché boursier européen de finir dans le vert (+0,4 %), malgré la persistance des menaces trumpiennes de droits de douane. Les grandes entreprises européennes, en particulier, ont bien tiré leur épingle du jeu : Novo Nordisk (0,8 %), Shell (1,5 %), AstraZeneca (1 %), Deutsche Telekom (0,9 %) et Schneider Electric (0,8 %) ont eu le vent en poupe. Les actions du secteur du luxe se sont également bien comportées, comme LVMH (1 %), Moncler (+1,7 %) et Brunello Cucinelli (+0,9 %).
- Le secteur bancaire et celui des constructeurs automobiles sont restés en retrait ; Société Générale (-1,6 %), BNP Paribas (-0,6 %), BMW (-1,3 %), Mercedes-Benz (-0,7 %) et Stellantis. Pour cette dernière, comme pour STM (-0,6 %), la journée a été difficile en raison de rumeurs prêtant aux États-Unis l’intention d'imposer de nouvelles restrictions aux exportations de puces d'intelligence artificielle.
- L’Asie ne nous propose pas vraiment de feu d’artifice ce matin : le Japon perd 0,7 %, la Chine et Hong Kong, 0,8 %, et la Corée du Sud et Taïwan, 0,25 %. En cause : une pénurie d'obligations chinoises, qui a forcé la banque centrale chinoise à suspendre temporairement son programme de rachat. Le taux d'intérêt chinois à 10 ans a augmenté à 1,63 %, alors même que la banque ne manquera pas de reprendra ce programme dès que des obligations seront à nouveau disponibles.
- Cette actualité est d'autant plus inquiétante que l’objectif premier de ces rachats est justement de conforter le sentiment des investisseurs. Entre-temps, en Chine, l’indice des prix à la consommation n’a augmenté que de 0,1 %, tandis que les prix à la production se contractaient pour la 27ème fois en 27 mois consécutifs. Cela laisse présager un scénario déflationniste, évolution dont la banque centrale veut justement s’écarter. On peut donc s'attendre à des mesures de relance supplémentaires sous la forme de nouvelles mesures de soutien monétaire et budgétaire.

Wall Street
- BlackRock {{256135, BLACKROCK INC., BLK}}, le premier gestionnaire d'actifs mondial annoncé qu'il quitte l'initiative « Net Zero Asset Managers ». Cette décision fait suite aux pressions exercées par une partie du monde politique républicain ainsi qu’à des enquêtes judiciaires relatives aux pratiques de BlackRock. La société souligne que son départ n'affectera en rien sa manière de développer des produits et des solutions pour ses clients ni sa manière de gérer ses portefeuilles. BlackRock continuera son engagement pour les investissements durables, guidée par les besoins de ses clients et par la conviction que la transition énergétique est une mégatendance structurante pour les économies et les marchés.
- Nvidia {{277381, NVIDIA CORP., NVDA}} : le fabricant américain de microprocesseurs critique le projet de l'administration Biden visant à imposer de nouvelles restrictions aux exportations de puces d'intelligence artificielle. Selon Nvidia, cette dernière décision politique du président sortant risque de nuire à l'économie américaine et de jouer le jeu des adversaires de l’Amérique. L'entreprise souligne qu’imposer des plafonds trop stricts aurait un impact sur les ordinateurs dans le monde entier et pousserait les utilisateurs vers des technologies alternatives partout dans le monde.
- Alphabet {{10390991, ALPHABET INC., GOOGL}} : le géant technologique américain est au centre d’un procès antitrust intenté par la société Epic Games, l’éditeur de « Fortnite ». L'affaire tourne autour des liens financiers qui relient diverses organisations qui soutiennent Google dans ce procès. Google a demandé à la Cour d’annuler le verdict d'un jury et l'ordonnance d'un juge qui lui imposent de réviser en profondeur son Play Store. Plusieurs entités, au rang desquelles la U.S. Chamber of Commerce et la Washington Legal Foundation, ont déposé des mémoires « amicus curiae » en faveur de Google.
- Tesla {{37295290, TESLA INC., TSLA}} : le constructeur automobile américain lance une nouvelle version de sa Model Y en Chine, avec une carrosserie redessinée et des améliorations de l’habitacle. Proposée à partir de 263 500 yuans (35 900 dollars), la nouvelle Model Y est plus chère (+5,4 %) que la version précédente. Les livraisons en Chine débuteront en mars, sous réserve de l'approbation des autorités réglementaires. La part de marché de Tesla sur le marché chinois des véhicules électriques à batteries est tombée à 10,4 % l'année dernière, contre 11,7 % en 2023.

Asie
- TSMC {{286266, TAIWAN SEMICONDUCTOR MANUFACTURING CO. LTD., TSM}} : le fabricant taïwanais de puces annonce un chiffre d'affaires de 26,36 milliards de dollars pour le quatrième trimestre, en ligne avec ses propres prévisions, mais supérieur aux attentes du marché. L'entreprise a bénéficié de la demande dans le domaine de l’intelligence artificielle, malgré la baisse de la demande de microprocesseurs pour l'électronique grand public en raison de la pandémie. La croissance du chiffre d'affaires s’élève à 34,4 % en glissement annuel, contre 19,62 milliards de dollars au cours de la même période de l'année précédente. TSMC va annoncer ses résultats trimestriels complets le 16 janvier et actualisera à cette occasion ses perspectives pour le trimestre en cours et pour l'exercice.
- Nissan {{80466, NISSAN MOTOR CO. LTD., NSANY}} : le constructeur automobile japonais envisage de collaborer avec d'autres constructeurs automobiles pour atteindre ses objectifs en matière de CO2 pour 2025. Nissan s'engage pleinement en faveur d'un avenir électrifié en Europe et étudie les possibilités de coopération à court terme. La décision du groupe n’est pas encore définitive ; elle n’a pas davantage indiqué avec quel autre constructeur elle pourrait passer un accord. Par le passé, Nissan faisait partie d'un pool carbone avec Renault, son partenaire au sein de l'alliance Renault-Nissan.
Benelux
- WDP {{29353, WAREHOUSES DE PAUW SA, WDP}} : le promoteur immobilier belge a racheté l'ancien site Renault à Vilvorde pour 100 millions d'euros. Situé à la périphérie de Bruxelles, ce site se compose de bâtiments industriels et d'entrepôts sur une longueur de près d'un kilomètre et demi. WDP y générera un rendement initial net d'environ 7 %. Avec une superficie d'environ 19 hectares, le site offre un potentiel unique de redéveloppement à long terme. Pas d'impact sur la recommandation « Acheter » ni sur l'objectif de prix de 32,0 euros de KBC Securities.
- NN Group {{104902458, NN GROUP NV, NN}} : l'assureur néerlandais a finalisé la vente de NN Hayat ve Emeklilik à Zurich Türkiye. La vente de ce pôle d’activités turc, qui commercialise des assurances vie et des assurances-retraite depuis 2009, a été annoncée le 25 septembre de l'année dernière. La contribution de NN Hayat ve Emeklilik au résultat opérationnel du groupe était limitée et la vente a un effet négligeable sur le ratio Solvabilité II du groupe NN. L'unité turque emploie plus de 180 personnes.
- Quest for Growth {{29323, QUEST FOR GROWTH NV, QFG}} : ce fonds d'investissement belge publie une valeur intrinsèque de 7,17 euros par action au 31 décembre 2024, en hausse de 0,8 % par rapport à la fin novembre mais en baisse de 4,5 % depuis le début de l'année. Fin décembre, l'action a clôturé à 3,98 euros, en hausse de 1,3 % par rapport à novembre, mais en baisse de 20,4 % depuis le début de l'année. Quest for Growth s'est également engagé à investir 12,5 millions d'euros dans le Capricorn Healthtech Fund II, dont le premier « closing », fin 2024, a atteint la somme de 51 millions d'euros.
- Cofinimmo {{94635, COFINIMMO SA, COFB}} : KBC Securities a revu son analyse de cet investisseur immobilier belge, qui a vendu en 2024 pour 235 millions d'euros d'actifs et investi 175 millions d'euros dans de nouveaux développements. KBCS s'attend à une réduction du dividende à 5,10 euros par action en 2025, soit un ratio de distribution de 83 %. Cofinimmo livrera en 2025/2026 des projets préloués pour 300 millions d'euros, malgré le niveau plus élevé du rendement des actifs en cours de désinvestissement. KBC Securities réduit son objectif de cours de 75,0 à 72,0 euros, mais maintient sa recommandation « Acheter ».
- Umicore {{94641, UMICORE SA, UMI}} : à l’issue d’une nouvelle analyse du groupe, KBC Securities conclut qu'Umicore, groupe belge de technologie des matériaux, est confronté à des défis sur plusieurs de ses marchés : Automotive Catalysis-markt, Recycling et Battery Materials. La révision stratégique de l’activité Battery Materials est cruciale, avec une concentration sur l'Europe et la Corée du Sud, tout en réduisant les activités en Chine. Les bénéfices de Battery Materials devraient rester sous pression à court terme, mais la valorisation reste attrayante compte tenu du cours actuel de l'action. KBC Securities maintient sa recommandation « Accumuler », mais réduit son objectif de cours de 14 à 13 euros.
Europe
- BBVA {{22949658, BBVA CAPITAL PRIVADO FCR, CAPRI}} : la banque espagnole modifie son offre publique d'achat sur Sabadell : elle abaisse la condition d'acceptation minimale et exclut les actions autodétenues de la petite banque rivale. BBVA vise désormais le nombre d'actions qui lui permettrait d'acquérir plus de la moitié des droits de vote effectifs de Sabadell. Si l'opération aboutit, BBVA annulera les actions autodétenues de Sabadell dès la première assemblée générale. L'acquisition, à laquelle le gouvernement espagnol s'oppose, doit encore être approuvée par l'autorité espagnole de surveillance des marchés boursiers.
- Ubisoft {{194614, UBISOFT ENTERTAINMENT SA, UBI}} : l’éditeur français de jeux vidéo reporte une fois de plus la sortie du dernier jeu de la franchise Assassin's Creed, au 20 mars au lieu du 14 février, cette fois. La société souhaite mettre à profit ce mois supplémentaire pour mieux intégrer les commentaires des joueurs et créer de meilleures conditions de lancement. Ubisoft a souffert de retards et de performances décevantes pour certains de ses principaux titres, notamment pour Star Wars Outlaws. La société prévoit, pour 2025-2026, de réduire de plus de 200 millions d'euros sa base de coûts fixes par rapport à 2022-2023.
- Holcim {{7422906, HOLCIM LTD., HOLN}} : le fabricant suisse de matériaux de construction nomme Jan Jenisch au poste de président et CEO de sa division nord-américaine, dont la scission est en cours. Jan Jenisch, qui fut PDG de Holcim de 2017 à 2024, a piloté la scission de l'entité nord-américaine, dont la valeur de marché potentielle est estimée à 30 milliards de dollars. Holcim a également nommé neuf autres membres au conseil d'administration de la société nord-américaine, dont la scission devrait être achevée d'ici fin juin 2025. L'entreprise a pour objectif de porter son chiffre d'affaires annuel à 20 milliards de dollars d'ici 2030, principalement par le biais d'une croissance organique et de petites acquisitions.
- UBS {{114836438, UBS GROUP AG, UBSG}} : la banque suisse compte payer plusieurs centaines de millions de dollars dans le cadre d’un règlement amiable relatif à diverses violations, par le Crédit Suisse, d'un accord antérieur avec le ministère américain de la Justice. Cet accord amiable pourrait intervenir dès cette semaine. En 2023, la commission des Finances du Sénat américain constatait la violation par le Credit Suisse de l'accord de 2014, dans la mesure où la banque continuait d’aider des Américains ultra-riches à échapper à l'impôt et à dissimuler plus de 700 millions de dollars de revenus aux autorités américaines. La commission a fait savoir qu’UBS ou le gouvernement suisse devaient assumer les éventuelles amendes futures.
- Prada {{49820544, PRADA SPA, PRDSY}} : le groupe de mode italien envisage de racheter l’enseigne Versace à la société américaine Capri Holdings. C’est Citibank qui conseille Prada, tandis que Capri Holdings a chargé Barclays de trouver des acheteurs potentiels. D'autres groupes de mode et fonds d'investissement privés s'intéressent également à Versace, mais la valeur de cette maison de couture italienne fait toujours l'objet de discussions. Capri Holdings concentre ses efforts sur un plan de redressement pour le groupe Michael Kors et cherche donc des acheteurs pour certaines de ses marques, dont Versace et Jimmy Choo.
- TotalEnergies {{195703, TOTALENERGIES SE, TTE}} : l'entreprise française du secteur de l'énergie a accepté un règlement de 5 millions de dollars pour mettre fin à un dossier où l’entreprise — et certains de ses traders — est accusée par les autorités américaines chargées de la régulation de l'énergie d’avoir manipulé le marché du gaz naturel entre 2009 et 2012. Le montant du règlement prévu est nettement inférieur aux 214 millions de dollars initialement exigés par la Commission fédérale de régulation de l'énergie (FERC). TotalEnergies versera 5 millions de dollars à certaines organisations non gouvernementales agréées afin de clôturer ce dossier.
Recommandations

Calendrier macro-économique
- États-Unis : rapport sur le marché du travail (déc., prévision : 160K), taux de chômage (déc.), salaires horaires (déc., prévision : +4 % a/a), indice du sentiment Michigan (janv.)
- France : dépenses de consommation (nov.), production industrielle (nov.)
- Norvège : inflation (IPC)

Calendrier des résultats


