
JPMORGAN CHASE & CO.
CITIGROUP INC.
WELLS FARGO & CO.
BLACKROCK INC.
BHP GROUP LTD.
JDE PEET'S NV
ONTEX GROUP NV
ASM INTERNATIONAL NV
BARCO NV
GIMV NV
RENAULT SA
COMPAGNIE FINANCIÈRE RICHEMONT SA
INDITEX
SOCIÉTÉ GÉNÉRALE SA
L'humeur du marché
- Tant en Europe qu’aux États-Unis, les marchés boursiers ont connu hier une journée marquée par un sentiment d'hésitation, avec de légères fluctuations des deux côtés de l’Atlantique. À la clôture, l'Euro Stoxx 600 cédait 0,4 %, et Wall Street restait pratiquement inchangé. En Asie aussi, les marchés ont conservé leur sang-froid cette nuit, mais sans plus. La Chine (+0,3 %), Hong Kong (+0,2 %) et Taïwan (+1 %) surfent sur la vague technologique, tandis que les autres marchés stagnent autour du niveau zéro.
- Il faut cependant nuancer les gains des actions technologiques chinoises telles qu'Alibaba, JD.com et Baidu, car la menace des droits de douane américains sur les produits chinois, qui varient entre 10 % et 60 %, n’a pas disparu. Les observateurs considèrent cependant la demande intérieure chinoise et les mesures politiques des autorités chinoises comme des amortisseurs. À cet égard, la résilience dont a fait preuve l’économie chinoise au deuxième trimestre pèse d’un grand poids. En juin, les ventes du secteur du commerce de détail ont augmenté de 5,2 % en base annuelle, dépassant les prévisions, et la production industrielle a progressé de 5,1 %. L'indice Hang Seng a déjà progressé de 1,4 % hier, contre 1 % pour l'indice chinois CSI 300.
- Dans un premier temps, on a pu croire hier que l’attention des marchés obligataires allait rester fixée sur le taux à 30 ans, confronté depuis plusieurs jours à une hausse des primes de risque. Au Japon, le taux à 10 ans a ainsi atteint des sommets, à environ 1,6 %, et le taux à 30 ans a atteint un niveau record de 3,21 %. Ce phénomène s'est cependant limité au Japon, dans l'attente d'une autre nouvelle importante : le nouveau chiffre de l'inflation américaine à la consommation. En Allemagne, le taux à 10 ans, qui avait récemment bondi à 2,72 %, s'est radouci, à 2,715 %, tandis que le 10 ans US se maintenait aux alentours de 4,45 %. En revanche, toujours aux Etats-Unis, le taux à 30 ans reste bien sûr proche de ses niveaux record, autour de 5 %.
- En Allemagne, on notera l’amélioration plus nette que prévu de l'indicateur ZEW de la confiance dans l’économie, tant pour l'évaluation de la situation actuelle (de -72 points à -59,5) que pour les prévisions (de 47,5 points à 52,7). C'est intéressant pour évaluer l'orientation de l'économie, mais pas tellement pour les marchés boursiers : ceux-ci se sont montrés plutôt indifférents (légers gains pour l'Eurostoxx 50 et pour les actions américaines), les investisseurs restant optimistes quant à une issue raisonnable des négociations commerciales.
- Par ailleurs, on attendait encore aux Etats-Unis le rapport sur l'inflation du mois de juin. Même si l’information a occasionné quelques remous, elle n'a pas donné d'orientation claire pour l’avenir l'immédiat. L'inflation a augmenté de 0,3 % en base mensuelle, soit 2,7 % en base annuelle, atteignant son plus haut niveau depuis février. Quant à l’'inflation sous-jacente, elle a progressé de 2,9 % en base annuelle, ce qui est également son plus haut niveau depuis février.
- Ces chiffres sont assez proches des prévisions : si les prix des vêtements (+0,4 %) et de certains articles et équipements ménagers ont augmenté, ceux des voitures ont baissé et le prix des logements a enregistré une hausse modeste de 0,2 %. Le rapport sur l’inflation ne permet donc pas (encore) de déterminer dans quelle mesure la hausse des droits douaniers à l'importation se répercute sur les prix à la consommation. Cela prend du temps, comme on peut le constater.
- Sur les marchés obligataires, l’information relative à l’inflation a renforcé la conviction que toute baisse de taux par la Fed, lors de la réunion du FOMC ce 30 juillet, est désormais totalement exclue. Mais en réalité, ce scénario était déjà largement anticipé. Le marché table encore sur deux baisses de taux de 25 points de base chacune d'ici 2025. Aux États-Unis, le taux à 2 ans est resté stable à 3,94 %, et le 10 ans, à 4,48 %. Le dollar a regagné un peu de son lustre (1 € = 1,1616 $).
- Enfin, dans son rapport mensuel, l'OPEPindique ne pas exclure que l'économie mondiale affiche des performances supérieures aux prévisions au second semestre, malgré la persistance des conflits commerciaux. À court terme et pendant les mois d'été, l'approvisionnement en pétrole brut par les raffineries devrait rester élevé, soutenant les perspectives du côté de la demande. Du côté de l'offre, le cartel pétrolier ne modifie pas ses prévisions de croissance pour 2025 et 2026. Dès lors, le rapport n'a eu aucun impact sur les prix pétroliers. Le cours du baril de Brent est donc resté inchangé à environ 69 dollars.

Wall Street
- JPMorgan Chase {{274385, JPMORGAN CHASE & CO., JPM}} : la banque américaine relève sa prévision de produit net d'intérêts pour 2025, à environ 95,5 milliards de dollars, grâce à une solide performance dans ses activités de banque d'investissement et de trading. Les revenus commerciaux ont augmenté de 15 % à 8,9 milliards de dollars, tandis que les charges liées à l’activité de banque d'investissement ont augmenté de 7 % en raison d'une augmentation des activités M&A. Hors coûts exceptionnels, le bénéfice par action de la banque s’élève à 4,96 dollars, à comparer à la prévision moyenne des analystes (4,48 dollars). Malgré une réduction des effectifs de plus de 1 300 personnes, JPMorgan prévoit un statu quo sur ce point en 2025.
- Citigroup {{258242, CITIGROUP INC., C}} : le groupe bancaire américain a su tirer profit, au deuxième trimestre, du regain de turbulences sur les marchés et de la reprise de l’activité de trading, qui lui ont permis d'engranger un bénéfice net de 4 milliards de dollars (ou 1,96 dollar par action) largement supérieur à la moyenne des prévisions des analystes, à savoir 1,60 dollar par action. Le chiffre d'affaires a augmenté de 8 %, à 21,7 milliards de dollars, avec de solides performances dans le segment Investment Banking, où les coûts ont augmenté de 13 %, et dans la division marchés, qui a généré un bénéfice de 5,9 milliards de dollars, son meilleur résultat depuis le deuxième trimestre 2020.
- Wells Fargo {{86195, WELLS FARGO & CO., WFC}} : au deuxième trimestre, les prévisions de bénéfice de l’institution de crédit ont été dépassées, avec un résultat net de 5,49 milliards de dollars, soit 1,60 dollar par action. Les analystes tablaient en moyenne sur un résultat de 1,41 dollar par action. Malgré cette bonne surprise, la banque a revu à la baisse ses prévisions de produit net d'intérêts. Elle prévoit désormais pour 2025 un niveau de produit net d'intérêts à peu près équivalent au niveau de 47,7 milliards de dollars atteint en 2024. Grâce à la suppression du plafonnement des actifs à 1950 milliards de dollars, Wells Fargo peut à nouveau progresser, en mettant l’accent sur la les activités de banque d'investissement, de gestion d'actifs et de banque commerciale.
- BlackRock {{256135, BLACKROCK INC., BLK}} : le volume d’actifs sous gestion de ce gestionnaire américain a atteint le niveau record de 12 530 milliards de dollars au deuxième trimestre, grâce à la hausse des marchés alimentée par la perspective de conclusion d’accords commerciaux et de baisses de taux. Toutefois, le montant de la collecte nette à long terme a chuté à 46 milliards de dollars, en deçà de la moyenne des prévisions des analystes (qui tablaient sur 53,5 milliards de dollars), en raison notamment du retrait d’un client institutionnel (décollecte de 52 milliards de dollars). Malgré cette sortie, BlackRock a enregistré une forte collecte dans les produits actions et le management souligne les opportunités de croissance qui s’ouvrent dans l'écosystème des stablecoins.

Asie
- BHP {{9454484, BHP GROUP LTD., BHP}} : le groupe minier juge irréalisable la production durable de fer en Australie, malgré une coopération avec la Chine dans le domaine de la production d'acier respectueuse du climat. BHP, estime les coûts deux fois supérieurs à ceux qui ont cours au Moyen-Orient ou en Chine. L'Australie souhaite accroître la durabilité de son industrie des matières premières, mais celle-ci se caractérise par des coûts énergétiques et salariaux élevés. Un projet pilote avec Rio Tinto et Bluescope pourrait démarrer en 2028.
Benelux
- JDE Peet's {{295898073, JDE PEET'S NV, JDEP}} : le groupe néerlandais, spécialisé dans la distribution de café et de thé, a lancé le 1er juillet sa stratégie « Reignite the Amazing », axée sur douze caractéristiques clés et un recentrage de sa stratégie sur la rémunération des actionnaires plutôt que les acquisitions. A court terme, la croissance du bénéfice sera freinée par le retrait de certains produits et par des pressions sur les prix, mais la baisse des prix du café vert offre des perspectives pour 2026. La nouvelle stratégie comprend également un objectif de réduction des coûts de 500 millions d'euros, dont plus de la moitié proviendra de la simplification du portefeuille et de la structure de l'organisation. Malgré une hausse du cours de plus de 40 % depuis février, KBCS abaisse sa recommandation de « Acheter » à « Conserver », avec un objectif de cours à 25 euros par action (contre 24 euros auparavant).
- Ontex {{104687220, ONTEX GROUP NV, ONTEX}} : le fabricant belge de produits d'hygiène publie un avertissement sur résultats après une performance décevante au deuxième trimestre, avec une baisse de 37 % de son EBITDA ajusté. Le groupe révise à la baisse, d'environ 13 %, ses prévisions pour 2025 malgré des perspectives de reprise au second semestre grâce à la fin d’une phase de déstockage chez ses clients et à de nouveaux contrats. L’information n'a pas d'impact sur la recommandation de KBCS (« Acheter ») et son objectif de cours de 12 euros.
- ASML {{245104, ASM INTERNATIONAL NV, ASM}} : au deuxième trimestre, le fabricant néerlandais d’équipements destinés à la fabrication de puces électroniques dépasse les attentes, avec un carnet de commandes de 5,5 milliards d'euros, porté par la vague mondiale d'investissements dans les centres de données IA. Seul fabricant au monde de machines de lithographie EUV pour des clients tels que TSMC et Intel, ASML prévoit pour 2025 une croissance de son chiffre d'affaires de 15 %. L’entreprise reste néanmoins prudente pour 2026 en raison des incertitudes géopolitiques et macroéconomiques. ASML n'est toujours pas autorisée à vendre ses machines les plus avancées en Chine, mais les récents signes d'assouplissement dans les relations entre les États-Unis et la Chine pourraient avoir sur ses activités un effet favorable. KBCS maintient sa recommandation « Conserver » et son objectif de cours de 686 euros.
- Barco {{94703, BARCO NV, BAR}} : l’entreprise technologique belge annonce avoir réalisé au premier semestre 2025 un chiffre d'affaires de 454,4 millions d'euros, soit un niveau proche de la moyenne des prévisions des analystes (454,3 millions d'euros). Le volume de commandes s’élève à 487,5 millions d'euros, et dépasse donc légèrement le chiffre prévu de 479 millions d'euros ; quant à l'EBITDA ajusté, il augmente de 36 % à 48,0 millions d'euros. Le flux de trésorerie disponible s'élève à 21,4 millions d'euros. Enfin, la société a clôturé le 14 juillet son programme de rachat d'actions de 60 millions d'euros. Barco maintient ses prévisions de croissance du chiffre d'affaires et d'amélioration de la marge EBITDA pour l'exercice 2025.
- GIMV {{29302, GIMV NV, GIMB}} : le fonds d'investissement belge a annoncé hier l’acquisition par sa plateforme E.GRUPPE du groupe allemand LET, en vue d'élargir son offre et sa présence régionale en Allemagne. Soutenu par Gimv depuis 2021, E.GRUPPE renforce ainsi son expertise dans les technologies énergétiques et d'automatisation, surtout dans le domaine de l'alimentation électrique ininterrompue et des dispositifs de commutation. Cette acquisition porte l'effectif à 365 collaborateurs répartis sur 10 sites et s'inscrit dans la stratégie « Sustainable Cities » de GIMV, qui mise sur la croissance dans les domaines de l'électrification et des énergies renouvelables. Les détails financiers de l’opération n'ont pas été divulgués, mais cette transaction souligne la stratégie de Gimv consistant à acquérir des leaders de marché à l’occasion d'acquisitions ciblées, comme cela a déjà été le cas avec Fronnt. KBCS maintient sa recommandation « Acheter » et son objectif de cours de 56 euros.
Europe
- Renault {{1544927, RENAULT SA, RNO}} : le constructeur automobile français a nommé son CFO Duncan Minto au poste de CEO f.f. après le départ inattendu de Luca de Meo ; il intensifie également ses mesures de réduction des coûts. Pour le premier semestre, le flux de trésorerie disponible ne s'élève qu'à 47 millions d'euros, en raison d'une variation négative du besoin en fonds de roulement négatif, à hauteur d'environ 900 millions d'euros. En cause : des retards de facturation et une contraction du marché européen. Renault révise à la baisse son objectif de marge opérationnelle pour 2025, de 7 à 6,5 %, et vise désormais un objectif de flux de trésorerie disponible de 1 à 1,5 milliard d'euros, contre plus de 2 milliards d'euros précédemment. Pour la présentation des résultats, le 31 juillet, les analystes s'attendent à des éclaircissements sur le redressement du fonds de roulement et sur la succession du CEO.
- Richemont {{100346, COMPAGNIE FINANCIÈRE RICHEMONT SA, CFR}} : le chiffre d'affaires de ce groupe suisse spécialisé dans le luxe augmente de 6 % au premier trimestre de son exercice décalé, à 5,4 milliards d'euros, conformément à la moyenne des prévisions des analystes. Cette croissance s’explique par une hausse de 11 % des ventes de bijoux de marques telles que Cartier et Van Cleef & Arpels, malgré un recul de 7 % du segment horlogerie. Aux États-Unis, le chiffre d'affaires augmente de 17 %, dépassant la prévision de 12 %, tandis qu’en Asie, les ventes sont restées stables en raison d’une faible performance en Chine, à Hong Kong et à Macao. Le secteur horloger reste sous pression en raison des incertitudes liées à la menace de droits de douane aux Etats-Unis, qui menacent de faire chuter les volumes d'exportation à leur plus bas niveau depuis 2020.
- Inditex {{141591884, INDITEX, ZTE}} : le spécialiste espagnol de la fast fashion prévoit de relancer en France sa marque à bas prix Lefties, dans le but d'attirer une clientèle plus jeune et de concurrencer les enseignes low-cost telles que Shein. Lefties, qui était à l'origine un magasin d'usine pour les invendus de Zara, est désormais présent dans 18 pays et propose des vêtements à partir de 9,90 euros pour les robes et 12,99 euros pour les jeans. Cette relance en France s'inscrit dans le cadre d'une expansion internationale plus large qui voit d'autres marques (Bershka, Stradivarius, Oysho, Massimo Dutti…) pénétrer de nouveaux marchés. Dans le cadre de cette stratégie, Inditex teste actuellement Lefties sur de nouveaux marchés et mise sur une identité de marque renouvelée, avec un nouveau logo et le slogan « Lefties partout, pour tous ».
- Société Générale {{1544924, SOCIÉTÉ GÉNÉRALE SA, GLE}} : le groupe bancaire français vend sa filiale camerounaise à l'État camerounais, qui porte ainsi sa participation à 83,7 %. La transaction, dont le montant n'a pas été divulgué, porte sur plus de 58 % des actions et devrait être finalisée en 2025. Cette cession aura sur le ratio CET1 du groupe un impact positif de six points de base (il s'élevait à 13,4 % à la fin du premier trimestre). L'État camerounais reprend l'ensemble des activités, des portefeuilles de clients et des salariés de cette filiale locale.
Recommandations

Calendrier macro-économique
- États-Unis : IPP, juin
- Royaume-Uni : IPC, juin
- Pologne : IPC, juin
- États-Unis : production industrielle (juin), utilisation des capacités (juin), publication du Beige Book par la Fed
- Royaume-Uni : indice des prix des logements (mai)
- UE : balance commerciale (mai)

Calendrier des résultats


