DELL TECHNOLOGIES INC.

INTEL CORP.

SNOWFLAKE INC.

VIRGIN AUST HLDGS NPV

NOVO NORDISK A/S

DELIVERY HERO SE

RÉMY COINTREAU SA

QRF COMM. VA

NEXTENSA NV

BANIMMO SA

ACKERMANS & VAN HAAREN NV

BIOTALYS NV

INCLUSIO SA/NV

UCB SA

RETAIL ESTATES SA


L'humeur du marché

  • Les exégètes de l’action Nvidia ont eu beau pérorer à plein régime, les cours boursiers sont restés plutôt stables hier, à l’échelle mondiale. En soi, Nvidia a « fait le job », mais sans être récompensée à due concurrence, en raison de l'incertitude — désormais habituelle — relative au chiffre d'affaires que l’entreprise va pouvoir réaliser en Chine. Le calme a cependant régné à Wall Street : en cours de séance, le taux de croissance économique réalisée au deuxième trimestre a même été révisé à la hausse. Entre-temps, l'espoir que la Fed procède dès le mois prochain à une série de plusieurs baisses de son taux directeur continue de croître, même si cela n'a guère pesé sur le dollar (1 € = 1,1666 $).
  • À la clôture, l'indice Euro Stoxx 600 était en recul de 0,2 %, malgré une nouvelle reprise du CAC40 (+0,24 %). Wall Street a progressé d'environ 0,3 %, avec même un gain de 0,5 % pour le Nasdaq. En Asie également, les investisseurs se sont montrés de belle humeur : la Chine a renoué avec les gains, Hong Kong et Taïwan se sont redressés, et même l'Inde, qui a affiché une première journée dans le vert, semble avoir digéré la récente hausse des droits de douane. Cependant, la journée aura été plus difficile pour les entreprises technologiques chinoises. L'indice chinois STAR 50 — qui avait pourtant enregistré un gain de 7 % la veille — a ainsi reculé de 2,5 %, notamment en raison du recul (-5 %) de la nouvelle star de l'IA Cambricon Technologies.
  • Les obligations sont restées assez peu performantes, aux États-Unis comme en Europe. Bien sûr, la tension qui entoure la situation de Lisa Cook, membre du conseil des gouverneurs de la Réserve fédérale. Le président-demi-dieu Donald Trump l’a limogée, mais elle compte bien contester cette décision. L'influence politique de la Maison-Blanche sur les futures décisions de politique monétaire est importante pour évaluer l'indépendance de la Fed. Plus près de chez nous, les inquiétudes relatives à la trajectoire budgétaire française sont loin d’être dissipées. Les taux américains à 2 et 10 ans se sont stabilisés à 3,63 % et 4,28 %, tandis qu’en France, le taux à 10 ans est resté à 3,47 %.
  • Au deuxième trimestre 2025, l'économie américaine a enregistré une croissance de 3,3 % en glissement annuel. Ce taux représente une nette reprise par comparaison à la contraction de 0,5 % observée au premier trimestre ; il est supérieur au niveau de 3 % initialement estimé. Cette révision s’explique par une révision à la hausse des investissements (5,7 % au lieu de 1,9 % dans la première estimation), des dépenses de consommation (1,6 % au lieu de 1,4 %) et des importations (-29,8 % au lieu de -30,3 % dans la première estimation).
  • En Europe, entre-temps, le sentiment s'est refroidi. L'indicateur du sentiment économique a en effet chuté de 98,7 à 95,2 points, en août, alors que l'objectif était de 96 points. En cause : le recul des secteurs des services, de la construction et des produits de grande consommation, qui n'a été que partiellement compensée par la progression le commerce de détail et l'industrie. Le ralentissement a été le plus marqué en Espagne, en Allemagne et en Italie. À l’inverse, les Pays-Bas et la Pologne ont bien tiré leur épingle du jeu. Ces chiffres montrent clairement que s’il n’est pas impossible qu’une reprise soit en cours en Europe, ses fruits ne seront pleinement visibles qu'à long terme.
  • Entre-temps, l'Europe poursuit ses efforts pour la mise en œuvre concrète de l'accord commercial récemment conclu avec les États-Unis. À l'ordre du jour, tout particulièrement, la réduction des droits de douane sur les voitures provenant de l'UE (depuis début août) en échange d'un meilleur accès des produits américains au marché européen. Ainsi, l’Europe est censée supprimer les droits de douane sur les produits industriels américains, et réduire les barrières commerciales relatives aux produits à base de poisson, de crustacés et de mollusques. Plus précisément, la Commission européenne souhaite prolonger l'exonération de droits de douane pour les homards américains. Après tout, on n’oublie pas que Noël approche, pas vrai ? Le tarif de base, à savoir des droits de 15 % sur les marchandises en provenance de l'UE, reste inchangé. En revanche, les propositions évoquées ci-dessus doivent être soumises au Parlement européen et aux 27 États membres de l'UE avant d'entrer en vigueur.

Wall Street

  • Dell{{241107685, DELL TECHNOLOGIES INC., DELL}} (-5,2 %, après la clôture) : le fabricant de serveurs et d'ordinateurs a revu à la hausse ses prévisions de chiffre d'affaires et de bénéfice annuel grâce à la forte demande de serveurs optimisés pour l'IA équipés de puces Nvidia. Malgré une prévision de chiffre d'affaires trimestriel supérieure à la moyenne des prévisions des analystes (26,05 milliards de dollars), l'action a baissé, car la prévision de bénéfice (2,45 dollars par action) est inférieure à la moyenne des prévisions des analystes (2,55 dollars). Au deuxième trimestre, Dell a enregistré un chiffre d'affaires de 29,78 milliards de dollars et un bénéfice ajusté de 2,32 dollars par action, légèrement supérieur à la moyenne des prévisions des analystes, qui s'élevaient à 2,30 dollars. Le taux de marge brute a baissé à 18,7 %, soit un niveau inférieur à la moyenne des prévisions des analystes (19,6 %). Quant aux activités liées aux serveurs d’IA, elles ont généré un chiffre d'affaires record de 8,2 milliards de dollars et un carnet de commandes de 11,7 milliards de dollars.
  • Intel{{269226, INTEL CORP., INTC}} (+0,3 %) : le fabricant de microprocesseurs a perçu une somme de 5,7 milliards de dollars dans le cadre d'un accord aux termes duquel les États-Unis prendront une participation de 10 % au capital. Proposé par le président Donald Trump comme une « solution créative », cet accord est en cours d'élaboration par le ministère du Commerce. Il comprend également l’octroi d’une subvention de 3 milliards de dollars dans le cadre du programme « Secure Enclave » du ministère de la Défense. On ignore s’il est possible que l'accord soit encore modifié. Entre-temps, l'annonce très attendue des droits d'importation a été reportée.
  • Nvidia (-0,8 %) : Jensen Huang, CEO de ce concepteur de microprocesseurs, voir le marché des infrastructures d'IA atteindre une ampleur de 3 à 4 000 milliards de dollars d'ici la fin de la décennie. Malgré cette vision positive, l'action a chuté après la publication de prévisions de chiffre d'affaires trimestriel médiocres — car ne tenant pas compte du chiffre d'affaires potentiel à réaliser en Chine. Nvidia a conclu avec Donald Trump un accord qui lui accorde des licences d'exportation en échange de 15 % du montant du chiffre d'affaires réalisé en Chine avec ses puces H20, et envisage un accord similaire pour les nouvelles puces Blackwell.
  • Snowflake{{304963966, SNOWFLAKE INC., SNOW}} (+20 %) : le chiffre d'affaires de cet opérateur américain de plateformes de données accélère, de 26 % l’an dernier à 32 %, ce qui témoigne du succès de sa transition réussie vers une plateforme de données IA. Les analystes de Bank of America et Morgan Stanley soulignent que Snowflake répond à la demande croissante de données intégrées et de haute qualité pour applications IA. Environ 6 100 clients utilisent chaque semaine les services d'IA de l'entreprise, ce qui explique 50 % de la progression de sa clientèle au deuxième trimestre. Cette croissance de la base de clientèle reste stable à 18 %, et la mutation de Snowflake, d’un simple data warehouse vers une plateforme de données à part entière, se poursuit dans la croissance.

Asie

  • Virgin Australia{{512664816, VIRGIN AUST HLDGS NPV, VBL0}} : le bénéfice sous-jacent de la compagnie aérienne australienne pour l’exercice s’élève à 331 millions de dollars australiens (215 millions de dollars, ou +28 %), grâce à une forte dynamique des voyages et à la baisse des prix du carburant. Radiée de la bourse en 2020 en raison de sa faillite (liée à la COVID-19) puis réintroduite en bourse en juin, la compagnie prévoit pour cette année une augmentation de son chiffre d'affaires ; elle va étendre sa flotte, d’ici juin, avec treize Boeing 737-8 supplémentaires. Virgin n’a distribué aucun dividende, et continue de viser les PME, les voyageurs d'affaires et les voyageurs de loisirs haut de gamme. L’entreprise prévoit d’accroître sa capacité de 4 % d'ici décembre. L’action a cependant baissé de 1,7 % en raison des inquiétudes liées à la hausse des frais de personnel, des frais d'aéroport et des charges de maintenance, qui, selon les analystes, seront supérieurs à l'inflation.

Europe

  • Novo Nordisk{{7239032, NOVO NORDISK A/S, NOVO B}} : le laboratoire pharmaceutique danois va collaborer avec la biotech américaine Replicate Bioscience pour mettre au point de nouveaux traitements contre l'obésité, contre le diabète de type 2 et contre d'autres troubles cardio-métaboliques à l'aide d'une technologie d'ARN auto-réplicatif. Cet accord octroie à Novo Nordisk une licence mondiale exclusive sur la plateforme srRNA de Replicate et prévoit jusqu'à 550 millions de dollars de subventions de recherche et de paiements d'étapes. Cette collaboration renforce la position de Novo Nordisk sur un marché concurrentiel, où l’entreprise subit une pression croissante de la part de concurrents tels qu'Eli Lilly et des versions génériques du médicament amaigrissant Wegovy.
  • Delivery Hero{{191928436, DELIVERY HERO SE, DHER}} : le groupe allemand de livraison émet une mise en garde à propos de l'avenir de sa filiale espagnole Glovo, en raison du risque que lui soient imposées des cotisations sociales et des amendes susceptibles de mettre en péril ses activités en Espagne. Glovo a déjà été condamnée à une amende pour n’avoir pas respecté l’obligation légale d’engager les livreurs sous contrat en salariés. Delivery Hero a donc converti ses collaborateurs indépendants en salariés à temps plein l'an dernier, avec un impact de 100 millions d'euros sur ses bénéfices. Dans son dernier rapport trimestriel, Delivery Hero estime que les risques liés au changement de catégorie sociale de ses livreurs pourraient atteindre une fourchette de 562 à 923 millions d'euros, principalement en Espagne. D’après le groupe, Glovo pourrait avoir besoin d'un soutien financier supplémentaire pour rester opérationnelle, ce qui entraîne une « incertitude considérable » quant à la stabilité de la filiale espagnole.
  • Rémy Cointreau{{1544914, RÉMY COINTREAU SA, RCO}} : le distillateur français estime que les droits d'importation américains auront sur le résultat d'exploitation un effet moins important que prévu, à savoir 30 millions d'euros au lieu de 45. Le montant des droits de douane liés aux exportations vers la Chine s’élèverait à 10 millions d'euros, tandis que les droits liés aux exportations vers les États-Unis seraient réduits de 35 à 20 millions d'euros. La société maintient son objectif d'une croissance autonome du chiffre d'affaires d'environ 5 %, soutenue par une forte reprise du marché américain. Rémy Cointreau table désormais sur une baisse du résultat opérationnel d'environ 5 %, au lieu de la prévision antérieure de 5 à 10 %.

Benelux

  • Qrf{{93922159, QRF COMM. VA, QRF}} : au premier semestre 2025, le résultat EPRA de ce promoteur immobilier belge a reculé à 3,18 millions d'euros, soit 0,41 euro par action, au lieu de 3,55 millions d'euros et 0,46 euro par action un an plus tôt. La faillite de Casa a eu sur l’activité un impact négatif de 277 000 euros, avec un impact supplémentaire prévu de 446 000 euros au second semestre, même si quatre des cinq sites ont été reloués entre-temps. Le résultat locatif net diminue de 6,4 à 6,0 millions d'euros, et la valeur intrinsèque par action, à 15,47 euros. Qrf maintient sa prévision de dividende brut de 0,84 euro par action, mais laisse entendre que le résultat EPRA pourrait être inférieur à ce niveau. KBC Securities maintient sa recommandation « Acheter » et son objectif de cours de 13 euros.
  • Nextensa{{29360, NEXTENSA NV, NEXTA}} : le promoteur immobilier belge a cédé au groupe Sagax AB, spécialiste suédois de la logistique et des bâtiments industriels légers, l'intégralité de sa participation de 8,99 % dans Retail Estates, pour 89,6 millions d'euros. Ce prix de vente (66,3 euros par action) est nettement supérieur à la valorisation antérieure de 61,5 euros. L’entreprise encaisse donc une plus-value de 6,5 millions d'euros et son ratio d'endettement retombe à moins de 40 %. Bien que cette vente renforce la trésorerie de l’entreprise, elle fait cesser la perception du dividende (rendement de 7,84 %), ce qui aura dès 2026 un impact négatif sur le bénéfice par action. Avec ce désinvestissement, Nextensa poursuit sa stratégie visant à se positionner comme un développeur « pure play », notamment via l'acquisition des projets Proximus. KBC Securities fixe un objectif de cours de 50 euros et émet une recommandation « Accumuler ».
  • Banimmo{{18286603, BANIMMO SA, BANI}} : le promoteur immobilier belge réalise au premier semestre une perte nette de plus de 2 millions d'euros (soit une perte de 0,16 euro par action), au lieu d’un bénéfice de près de 2,5 millions d'euros un an plus tôt. Si les revenus locatifs ont augmenté légèrement à 3,7 millions d'euros, le résultat opérationnel a fortement diminué, à 73 000 euros. La valeur intrinsèque par action a baissé de 6,06 à 5,90 euros, mais la valeur de l’actif immobilier a augmenté à 162 millions d'euros. Le ratio d'endettement continue d'augmenter, à 49,6 %, mais le CEO Laurent Calonne perçoit les premiers signes de reprise sur le marché des bureaux ; il annonce une augmentation du pipeline et une première nouvelle location.
  • Ackermans & van Haaren{{29354, ACKERMANS & VAN HAAREN NV, ACKB}} : cette holding belge enregistre au premier semestre 2025 un bénéfice net record de 273,2 millions d'euros, soit une augmentation de 36 % par rapport à l'an dernier. Le groupe a réalisé de solides performances dans les domaines de l'ingénierie marine, de la banque privée et de l'agriculture. Le chiffre d'affaires de DEME s’élève à 2,1 milliards d'euros (avec une croissance de 27 % dans le secteur de l'énergie offshore) et le flux de trésorerie d'exploitation (EBITDA) atteint un record de 464,3 millions d'euros. Les actifs clientèle du pôle Banque privée dépasse les 80 milliards d'euros, pour un bénéfice net combiné de 169,8 millions d'euros. Le résultat d'exploitation (EBIT) de SIPEF a presque doublé, grâce à une augmentation de 19,1 % de la production d'huile de palme. Quant au bénéfice net de Nextensa, il atteint le niveau de 19,9 millions d'euros grâce à des gains sur ses activités de développement et à une baisse des coûts de financement. KBC Securities propose un objectif de cours de 272 euros et une recommandation « Achat ».
  • Biotalys{{343963690, BIOTALYS NV, BTLS}} : le spécialiste belge des biotechnologies a fait le point sur la procédure d'autorisation, aux États-Unis, pour EVOCA, le premier produit phytosanitaire biologique à base de protéines. Des demandes d'informations complémentaires émises par l’Environmental Protection Agency (EPA) repoussent la finalisation de l'enregistrement prévu au quatrième trimestre, au lieu de fin septembre. Développé grâce à la plateforme technologique AGROBODY, EVOCA combat les maladies fongiques telles que le botrytis et l'oïdium ; ce produit offre ainsi une alternative biodégradable aux producteurs de fruits et légumes. Le produit n'est pas encore enregistré pour la vente ou l'utilisation aux États-Unis, dans l'UE ou ailleurs, et Biotalys souligne qu'il n'y a aucune garantie quant à l'obtention de l'autorisation.
  • Inclusio{{316600540, INCLUSIO SA/NV, INCLU}} : cette société immobilière sociale belge a clôturé le premier semestre 2025 sur une augmentation de son revenu locatif net à 8,4 millions d'euros, soit une hausse de 16,0 %, grâce à un taux d'occupation de 99,0 %, à de nouveaux projets et à l'indexation des loyers. Le résultat distribuable augmente de 21,6 % à 4,1 millions d'euros, mais sa valeur intrinsèque par action recule à 30,2 euros. Le ratio d'endettement s'élevait à 41,6 % à la fin du mois de juin, en légère hausse en raison des projets en cours et du versement du dividende pour 2024. Inclusio prévoit pour 2025 le versement d’un dividende brut d'au moins 0,92 euro par action, soit une augmentation de 12 %, et souligne son engagement en faveur d'une croissance à impact social et écologique.
  • UCB{{29331, UCB SA, UCB}} : le laboratoire biopharmaceutique belge compte présenter lors de l’International Epilepsy Congress, à Lisbonne, pas moins de 26 abstracts issus de son portefeuille de produits antiépileptique. Une étude d’extension en ouvert (open-label) menée auprès de 412 patients atteints du syndrome de Dravet ou de Lennox-Gastaut démontre que Fintepla offre des avantages à long terme sans causer nouveaux problèmes de sécurité. Des études qualitatives et des enquêtes menées auprès des professionnels de santé soulignent l'impact des crises d'épilepsie sur la qualité de vie et la nécessité d'améliorer le diagnostic et les soins. Fintepla est l'un des cinq moteurs de croissance d'UCB, avec un pic prévu de chiffre d'affaires de 1,2 milliard d'euros. KBCS propose un objectif de cours de 214 euros avec la recommandation « Accumuler ».

Recommandations

Calendrier macro-économique

  • États-Unis : revenus des ménages (juillet), indicateur d’inflation PCE (juillet), indice de confiance du Michigan (août)
  • Japon : commerce de détail (juillet), production industrielle (juillet)
  • Royaume-Uni : baromètre Lloyd's (août)
  • UE : prévision d'inflation (juillet)
  • Allemagne, Japon, Italie, Espagne : inflation (IPC, août)

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