NVIDIA CORP.

THE WALT DISNEY CO.

META PLATFORMS INC.

ALPHABET INC.

AMAZON.COM INC.

ALIBABA GROUP HOLDING LTD.

CENERGY HOLDINGS SA

WOLTERS KLUWER NV

BIOTALYS NV

UCB SA

NEXTENSA NV

KERING SA

NOVO NORDISK A/S

PEUGEOT INVEST SA

BARRY CALLEBAUT AG

ROCHE HOLDING AG


L'humeur du marché

  • Les marchés, tant boursiers qu’obligataires, ont attendu toute la journée la décision de la Fed, aussi passerons-nous directement à 20 heures, heure à laquelle Jerome Powell et ses collègues devaient se prononcer. Comme prévu, et pour la première fois depuis décembre 2024 la Fed a réduit son taux directeur, tout en annonçant pour la suite des mesures d’assouplissement de sa politique monétaire son intention de s’en tenir à une approche prudente. Cette information a suscité un regain d’incertitude quant au rythme des baisses de taux futures, mais sans toutefois provoquer de remous.
  • Wall Street restait quasiment inchangé à la clôture. L’indice S&P500 a reculé de 0,1 %, le Dow Jones a progressé de 0,6 % et le Nasdaq a perdu 0,3 %. L’indice MSCI Asia-Pacific a légèrement progressé (+0,25 %), grâce aux gains engrangés en Chine (+0,3 %), en Corée du Sud (+1 %), à Taïwan (+1 %), en Inde (+0,3 %) et au Japon (+1 %). Au Japon, justement, le marché a activement surfé sur les gains enregistrés dans le secteur des microprocesseurs et sur la faiblesse du yen (due à une légère appréciation du dollar) pour atteindre une fois de plus un niveau record.
  • Sur les marchés obligataires, l'enthousiasme était bien sûr au rendez-vous, mais les réactions sont restées modérées. Aux États-Unis, le taux à 10 ans a baissé, de 4,076 % à 4,072 %, et le taux à 2 ans a légèrement augmenté à 3,5385 %. En outre, le prix de l'or a augmenté de 0,1 % à 3 662,33 dollars l'once, tandis que le prix du baril de Brent baissait de 0,5 % à 67,62 dollars.
  • Comme prévu, le taux directeur de la Fed a donc baissé de 25 points de base, passant désormais à 4,00 %-4,25 %. Cette décision n'a toutefois pas fait l'unanimité. Le nouveau gouverneur Stephen Miran, tout juste nommé par Trump, a été le seul à voter en faveur d'une baisse de 50 points de base. C’est beau, l'indépendance, n'est-ce pas ?
  • Quoi qu'il en soit, concentrons-nous sur les perspectives. Le taux directeur pourrait baisser encore, de 50 points de base, d'ici fin 2025 et de 25 points de base supplémentaires en 2026. Pour 2025, la croissance économique est désormais estimée à 1,6 %, au lieu de 1,4 % dans les prévisions de juin, puis à 1,8 % en 2026 (contre 1,6 % auparavant) et à 1,9 % en 2027 (contre 1,8 % auparavant).
  • Quant à l'inflation PCE : cet indice devrait s'établir cette année à un niveau inchangé de 3 %, mais pourrait atteindre 2,6 % en 2026, au lieu de 2,4 % précédemment. Il en va de même pour l'inflation sous-jacente : elle pourrait passer de 3,1 % en 2025 à 2,6 % en 2026, au lieu de 2,4 % précédemment. Tout cela avec un taux de chômage stable de 4,5 % en 2025 et de 4,4 % en 2026.
  • Il est important de noter que le président de la Fed, Jerome Powell, a tempéré les attentes plus agressives des marchés financiers en matière d'assouplissement de la politique monétaire. La baisse des taux d'intérêt annoncée hier s'inscrit dans le cadre d’une gestion des risques et ne signifie en aucun cas que les taux vont désormais être réduits rapidement et fortement. Il s'agit d'un message équilibré, voire prudent, car des pressions à la hausse continuent de s'exercer tant sur la croissance que sur l'inflation. Les marchés tablent désormais sur une probabilité de 87,7 % d'une deuxième baisse des taux de 25 points de base en octobre.
  • Les propres prévisions des membres du Conseil de la Fed donnent une idée ponctuelle de la trajectoire attendue des taux d'intérêt (également connue sous le nom de « dot plot »). Attention toutefois : par le passé, ce « dot plot » n'a guère eu de valeur prédictive. Quoi qu'il en soit, le taux directeur de la Fed risque de baisser encore pendant un certain temps.
  • Le marché des changes a réagi de manière assez indécise. Immédiatement après la décision sur les taux, le dollar a chuté à un niveau de 1,1907 par rapport à l'euro. Cette perte a cependant été effacée assez rapidement. À l'heure actuelle, le dollar se négocie à nouveau au niveau d'avant-hier (1 € = 1,1799 $). Le yuan est également resté stable (1 $ = 7,103 CNY), bien que la banque centrale chinoise ait maintenu inchangée sa politique de taux d'intérêt, s’abstenant donc d’emboîter le pas à la Fed. La livre sterling n'a guère varié non plus (-0,1 % à 1 £ = 1,3621 $), dans l'attente de la décision de la banque centrale britannique sur les taux d'intérêt aujourd’hui.

Wall Street

  • Nvidia {{277381, NVIDIA CORP., NVDA}} : l’action de ce développeur de puces spécialisé dans l'intelligence artificielle a baissé après l’instruction donnée par Pékin à plusieurs entreprises de premier plan comme Alibaba et ByteDance d'annuler leurs commandes de puces IA de Nvidia. Les tensions entre Washington et Pékin pèsent sur les activités de Nvidia en Chine, pays qui représentait encore 13 % de son chiffre d'affaires l'année dernière. Malgré l’accord conclu en août, autorisant Nvidia à vendre des puces H20 en échange d'une redevance de 15 %, aucune puce n'a encore été livrée et la demande pour la nouvelle RTX6000D reste limitée. Entre-temps, Nvidia a intensifié ses efforts de lobbying à Washington, avec une dépense de près de 1,9 million de dollars rien qu’au premier semestre 2025.
  • Walt Disney {{260731, THE WALT DISNEY CO., DIS}} : le groupe a décidé de suspendre l'émission « Late Night Show » de Jimmy Kimmel Live de la chaîne ABC après les déclarations controversées du présentateur sur le meurtre de l'activiste Charlie Kirk. Cette décision fait suite aux menaces de la FCC, l'autorité américaine de régulation des communications, qui a évoqué d'éventuelles sanctions contre Disney et les chaînes locales. De grands groupes de diffusion tels que Nexstar et Sinclair ont immédiatement cessé de diffuser l'émission ; Donald Trump a applaudi la décision et le monde politique démocrate a immédiatement parlé de censure. Cette affaire s'inscrit dans une tendance plus large où des personnalités et des groupes des médias subissent des pressions après avoir fait des déclarations publiques sur Charlie Kirk.
  • Meta Platforms {{63750376, META PLATFORMS INC., META}} : l’opérateur technologique lance ses premières lunettes grand public avec écran intégré, les Meta Ray-Ban Display, qui seront disponibles dès le 30 septembre au prix de 799 dollars. Ces lunettes affichent des notifications sur le verre droit et sont livrées avec un bracelet qui convertit les gestes de la main en commandes ; Meta a également présenté des lunettes Oakley destinées au sport. Avec ces innovations, Meta tente de gagner du terrain dans la course à l'IA, malgré des problèmes logiciels et la concurrence d'entreprises telles que Google et OpenAI. Dans le même temps, Meta subit des critiques liées à des risques de sécurité pour les enfants sur les plateformes de réseaux sociaux.
  • Alphabet {{10390991, ALPHABET INC., GOOGL}} : la holding technologique note que l'enquête antitrust menée par les autorités chinoises est suspendue, signe d'un rapprochement dans les relations commerciales tendues entre la Chine et les États-Unis. Cette décision coïncide cependant avec de nouvelles pressions sur Nvidia et avec des pourparlers relatifs à TikTok, dans le cadre desquelles la Chine utilise sa réglementation de manière parfaitement stratégique. L'enquête contre Google, lancée en février, portait sur des soupçons de violation de la législation chinoise sur la concurrence, mais elle a été close sans notification formelle. Google n'a pas commenté l’information.
  • Amazon {{252992, AMAZON.COM INC., AMZN}} : aux États-Unis, un tribunal a reconnu la plateforme de commerce électronique coupable d'infraction à la législation relative aux droits des consommateurs pour avoir recueilli les informations de paiement des abonnés Prime avant de leur présenter les conditions d'abonnement. Ce jugement représente pour la Federal Trade Commission une victoire partielle dans une affaire portant sur des pratiques trompeuses relatives aux inscriptions et aux annulations du service Prime. Si la FTC obtient gain de cause, la responsabilité de deux des dirigeants d'Amazon pourrait être engagée. Amazon nie les accusations et s’est refusée à commenter le jugement.

Asie

  • Alibaba {{106420801, ALIBABA GROUP HOLDING LTD., BABA}} : le géant chinois du commerce électronique a obtenu de l'autorité sud-coréenne de la concurrence l'autorisation, sous réserve de certaines conditions, de créer une coentreprise avec Shinsegae en vue d’une gestion conjointe de Gmarket et d’AliExpress Korea. L'autorité de régulation a exprimé des craintes quant au partage des données clients de 50 millions de Sud-Coréens et à l’utilisation de la technologie d'analyse d'Alibaba, qui renforcerait leur position dominante sur le marché local. Il sera interdit aux deux entreprises de partager des données sur les achats effectués par des clients coréens à l’étranger pendant trois ans. Cette coopération portera à 41 % la part de marché combinée des deux entreprises dans les achats en ligne à l'étranger ; en 2024, les ventes de produits chinois aux consommateurs coréens ont augmenté de 32 % en 2024 pour atteindre 4 700 milliards de wons (3,40 milliards de dollars).

Benelux

  • Cenergy {{176205645, CENERGY HOLDINGS SA, CENER}} : le chiffre d'affaires de cette société grecque spécialisée dans les câbles et les tubes métalliques, établie en Belgique depuis 2014, a augmenté de 26 % au premier semestre, à 1,02 milliard d'euros, grâce notamment à une sensible croissance dans le segment des câbles. Le flux de trésorerie d'exploitation ajusté (EBITDA) augmente de 43 %, à 171 millions d'euros, et le bénéfice net, de 69 %, à 95 millions d'euros. Le carnet de commandes reste stable autour de 3,3 milliards d'euros et la société prévoit pour l’exercice 2025 un EBITDA ajusté compris entre 310 et 340 millions d'euros. Cenergy continue d'investir dans ses capacités offshore et onshore et tire parti de tendances mondiales telles que l'électrification et les énergies renouvelables.
  • Wolters Kluwer {{14941366, WOLTERS KLUWER NV, WKL}} : le groupe néerlandais d’édition et de logiciels accélère l’exécution de son programme de rachat d'actions en cours (d'un montant de 1 milliard d'euros) de manière à ce qu’il s’achève le 3 novembre plutôt que fin décembre. À ce jour, le groupe a déjà racheté des actions propres à hauteur de 731 millions d'euros ; il procédera au rachat du solde de 269 millions d'euros dans les semaines à venir. Ce rachat accéléré s’explique par l'évolution récente du cours de l'action. Le groupe annonce en outre que ses résultats jusqu'au mois d'août sont conformes aux prévisions pour 2025, et comportent même une légère croissance organique en juillet et août grâce aux solides performances des divisions Health, Tax & Accounting et Corporate Performance & ESG.
  • Biotalys {{343963690, BIOTALYS NV, BTLS}} : le chiffre d'affaires de ce groupe belge spécialisé dans la conception de produits phytosanitaires biologiques s’élève à 1,4 million d'euros au premier semestre, et provient essentiellement de mesures de soutien aux efforts de R&D. Le flux de trésorerie d'exploitation (EBITDA) reste sous contrôle grâce à une stratégie de maîtrise des coûts, et la trésorerie (de 15,7 millions d'euros) est suffisante pour assurer la poursuite des activités jusqu'en mai 2026. L'agence américaine de protection de l’environnement EPA confirme que le dossier scientifique relatif à son produit Evoca est désormais complet, et l'enregistrement est prévu au quatrième trimestre 2025. L'objectif de cours est de 6,1 euros avec une recommandation « Acheter ».
  • UCB {{29331, UCB SA, UCB}} : le groupe biopharmaceutique belge développe galvokimig, un anticorps multispécifique destiné au traitement de la dermatite atopique modérée à sévère, à propos duquel une étude clinique a montré une réponse corrigée contre placebo de 52,6 % sur le critère d'évaluation principal (EASI75). Ces résultats sont compétitifs par rapport à d'autres études de phase 2 et indiquent un potentiel commercial comparable à celui de Dupixent, qui a généré un chiffre d'affaires de 14 milliards de dollars en 2024. La sécurité à 18 semaines était acceptable, caractérisée principalement par des effets secondaires légers tels que rhinite et maux de tête. L'objectif de cours de KBCS s’élève à 214 euros avec une recommandation « Accumuler ».
  • Nextensa {{29360, NEXTENSA NV, NEXTA}} : le groupe immobilier belge vend son immeuble de bureaux Monteco situé dans le quartier Léopold à Bruxelles, entièrement loué, pour 28 millions d'euros, ce qui revient par un prix au m² de 7 700 euros et un rendement brut de 4,6 %. Entre 2020 et 2022, l'immeuble a été réaménagé ; il est loué depuis 2022 à la Banque Nagelmackers dans le cadre d'un contrat de 12 ans. Cette transaction souligne le regain d'intérêt des investisseurs pour le marché bruxellois des bureaux dans une enveloppe inférieure à 100 millions d'euros. L'objectif de cours de KBCS s’élève à 50 euros et est assorti d’une recommandation « Accumuler ».

Europe

  • Kering {{81950142, KERING SA, KER}} : le groupe de luxe français a nommé au poste de CEO de la marque Gucci, remplaçant Stefano Cantino après seulement neuf mois, là CEO adjointe chargée du développement de la marque, Francesca Bellettini. Celle-ci prend donc la tête de cette marque qui générait encore en 2022 un chiffre d'affaires supérieur à 10 milliards d'euros, mais dont les ventes ont récemment chuté de 25 %. Luca de Meo, CEO de Kering, annonce que la structure de direction en binôme est supprimée, dans un souci de simplification de l'organisation. Francesca Bellettini va donc piloter Gucci pendant une période de renouveau, marquée notamment par le lancement de la première collection du créateur Demna, le 23 septembre, lors de la Fashion Week de Milan.
  • Novo Nordisk {{7239032, NOVO NORDISK A/S, NOVO B}} : le laboratoire pharmaceutique danois teste désormais son célèbre médicament anti-obésité, semaglutide, dans le traitement de la maladie d'Alzheimer. Il s’agit d’une application potentiellement révolutionnaire aux perspectives importantes, mais encore incertaines. Les résultats des études EVOKE, qui examinent l'effet de la molécule sur le déclin cognitif chez les patients atteints d'Alzheimer à un stade précoce, sont attendus pour fin 2025. Le semaglutide, connu sous les noms d'Ozempic et de Wegovy, pourrait ainsi accorder aux médicaments GLP-1 un rôle nouveau, au-delà de l'obésité et du diabète. Malgré les spéculations du marché sur des efforts de diversification, Novo Nordisk reste concentrée sur ces domaines clés et sur les affections connexes.
  • Peugeot Invest {{45201, PEUGEOT INVEST SA, PEUG}} : la holding française déclare au 30 juin 2025 une valeur intrinsèque de 3 935 millions d'euros (157,9 euros par action) au 30 juin 2025, en baisse de 11,8 % par rapport à fin 2024, dividendes réinvestis compris. La participation dans Peugeot est valorisée à 1 500 millions d'euros, et la valeur brute des autres investissements, à 3 021 millions d'euros. Cette baisse reflète les conditions du marché et l'évolution du cours des actifs sous-jacents.
  • Barry Callebaut {{103429, BARRY CALLEBAUT AG, BARN}} : le chocolatier suisse travaille à réduire son endettement, selon son CEO Peter Feld. Les prix élevés du cacao et les incertitudes relatives aux droits d'importation américains ont fait diminuer les volumes de ventes de 6,3 % ; les prix ont en outre augmenté de 63 % sur l'exercice en cours. Au début de l’année, tant Moody's que S&P Global ont revu à la baisse leurs perspectives pour l'entreprise. Selon Peter Feld, les coûts de stockage des fèves de cacao constituent une lourde charge. Par ailleurs, le groupe négocie avec les banques et prend diverses mesures concrètes de réduction de son endettement. Grâce à divers investissements, l'entreprise est mieux à même d'estimer les quantités de produits et de matières premières qui lui sont nécessaires.
  • Roche {{100563, ROCHE HOLDING AG, ROG}} : le laboratoire pharmaceutique suisse rachète la biotech américaine 89bio pour un montant maximal de 3,5 milliards de dollars, pour conforter son portefeuille de produits destinés au traitement des maladies hépatiques et cardio-métaboliques. L'acquisition se décompose en une offre de 14,50 dollars par action en numéraire, majorée d’un droit de valeur conditionnel pouvant atteindre 6,00 dollars par action, en fonction de divers paiements d'étapes. Le principal candidat médicament de 89bio, le pegozafermin, est en phase avancée de développement pour le traitement de la stéatose hépatique (MASH). Cette transaction s'inscrit dans la stratégie de Roche visant à renforcer sa position sur le marché en pleine croissance des troubles liés à l'obésité, et complète ses acquisitions précédentes de Carmot et d'un traitement de Zealand Pharma.

Recommandations

Calendrier macro-économique

  • États-Unis : nouvelles demandes d'allocations de chômage, perspectives économiques de la Fed de Philadelphie (sept.)
  • Japon : commandes de machines-outils (juil.)
  • Royaume-Uni : décision sur les taux d'intérêt (prévision : -0 pb)
  • Discours : Luis de Guindos, Isabel Schnabel et Joachim Nagel (BCE)

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