LENNAR CORP.

LIVE NATION ENTERTAINMENT INC.

BANK OF AMERICA CORP

MICROSOFT CORP.

ALPHABET INC.

INTEL CORP.

CROWDSTRIKE HOLDINGS INC.

BREDERODE SA

AEDIFICA SA

DEME GROUP NV

EXMAR NV

SOLVAY SA

CRESCENT NV

WAREHOUSES DE PAUW SA

DELIVEROO PLC

EVONIK INDUSTRIES AG


L'humeur du marché

  • La baisse du taux directeur de la Fed a eu l'effet escompté, en particulier sur les marchés boursiers en Europe et aux États-Unis : l’ambiance était particulièrement favorable, de sorte que l'Euro Stoxx 600 a progressé de 0,8 %, le Dow Jones et le S&P 500, d'environ 0,4 %. Le Nasdaq a gagné 0,9 %, et l'indice des petites capitalisations Russell 2000 a même bondi de 2,5 %. Tous ces indices ont atteint de nouveaux records. Une fois de plus, les technologiques et les petites capitalisations ont dominé, et tout particulièrement les leaders traditionnels des secteurs des semi-conducteurs et de l'IA.
  • Le marché obligataire, lui, a marqué une pause. Aux États-Unis, le rendement à 10 ans a augmenté de trois points de base à 4,1 %, après avoir brièvement plongé sous la barre des 4 % : la Réserve fédérale s'est en effet montrée prudente plutôt qu'agressive quant à sa politique monétaire des prochains trimestres. Ajoutez à cela une forte hausse, hier, de l'indice Philly Fed (pour l'industrie manufacturière) et un nombre inattendu de nouvelles demandes d'allocations de chômage, et vous comprendrez pourquoi la Fed ne doit pas ouvrir toutes les vannes : l'économie américaine continue de bien se porter.
  • Nvidia (+3,5 %) injecte 5 milliards de dollars dans Intel (+23 %), toujours engoncée dans ses difficultés, et les deux sociétés vont collaborer dans le domaine des microprocesseurs pour centres de données et pour PC. Bien entendu, cette information a eu pour conséquence immédiate des gains pour les entreprises du secteur WFE (Wafer Fabrication Equipment) telles que Micron Technology, ASML et Lam Research, même si la liste des gagnants dans le domaine des puces est beaucoup plus longue. En Belgique également, Melexis et X-Fab, par exemple, ont enregistré une forte hausse.
  • Passons maintenant au Japon, car il ne manque pas d’informations à mentionner à ce sujet. Le pays fait la une des journaux depuis des mois en raison d’une hausse continue de ses taux d'intérêt. Le taux à 10 ans a de nouveau augmenté cette nuit, atteignant son plus haut niveau depuis juillet 2008 (1,64 %), soit une hausse de 77 points de base en un an. Cela s'explique notamment par le retour, après 30 ans d'absence, de l'inflation — qui n'a pas encore pu être maîtrisée. Cependant, la hausse du coût de la vie a reculé en septembre, passant de 3,1 % en base annuelle à 2,7 %, son plus bas niveau depuis octobre 2024. L'inflation sous-jacente, hors alimentation et énergie, a également augmenté comme prévu de 2,7 %.
  • Au vu de ces chiffres, la Banque du Japon a maintenu son taux directeur à 0,5 %. Les perspectives en matière politique et l'impact des droits de douane américains jouent un rôle important en la matière. Il n'y aura donc pas de hausse du taux directeur, mais la banque centrale va vendre ses positions en ETF (ou « trackers », si vous préférez) et en fonds immobiliers (pour un total de 2,3 milliards de dollars) sous le couvert d’une « normalisation » de sa politique monétaire.

Wall Street

  • Lennar {{271329, LENNAR CORP., LEN}} : le constructeur immobilier annonce pour le troisième trimestre une baisse de son bénéfice (-46 %), à 2,29 dollars par action au lieu de 4,26 dollars un an plus tôt. Le bénéfice est également inférieur à la moyenne des prévisions des analystes, qui tablaient sur 3,59 dollars. Le chiffre d'affaires diminue de 8,7 %, à 8,25 milliards de dollars, nettement sous la prévision de 9 milliards de dollars. La demande souffre de l’augmentation des taux d'intérêt et d’une diminution de l'accessibilité financière, et Lennar révise donc à la baisse, de 23 000 à 22 000 unités, les livraisons de logements pour le quatrième trimestre. Les analystes tablaient sur plus de 25 000 unités. L'entreprise tente d'améliorer ses marges par diverses mesures de réduction de coûts et de stimulation des ventes.
  • Live Nation {{13527822, LIVE NATION ENTERTAINMENT INC., LYV}} : les autorités fédérales de la concurrence, ainsi que sept États des États-Unis ont entamé une action judiciaire contre cette société de divertissement et contre sa filiale de billetterie Ticketmaster pour avoir tacitement autorisé la revente de billets, ce qui aurait coûté aux fans des millions de dollars. Ticketmaster aurait perçu entre 2019 et 2024 quelque 3,7 milliards de dollars de commissions de revente en refusant d'imposer des limites d'achat. Cette plainte intervient après d’autres actions judiciaires lancées notamment après l'échec de la vente des billets pour la tournée « Eras » de Taylor Swift. Les entreprises sont également accusées de ne pas indiquer d'avance le prix total des billets.
  • Bank of America {{26754441, BANK OF AMERICA CORP, BML.PRL}} : entre 2014 et 2020, deux anciens employés de la banque avaient passé plus de 1 000 faux ordres (il s’agit d’ordres dits « spoof » passés sur le marché puis retirés sans les exécuter afin de créer un certain climat) afin de manipuler le marché des obligations d'État américaines. Dans le cadre de l’enquête pénale relative à ce dossier, la banque a conclu un accord qui prévoit le remboursement de 1,96 million de dollars et le versement d’une somme de 3,6 millions de dollars à un fonds d'indemnisation des victimes. En 2023, déjà, Bank of America avait été condamnée à une amende de 24 millions de dollars dans le même dossier. Le ministère américain de la Justice a décidé de ne pas poursuivre la banque elle-même.
  • Microsoft {{273978, MICROSOFT CORP., MSFT}} : le géant du logiciel investit 4 milliards de dollars dans un deuxième centre de données IA dans le Wisconsin, portant le total des dépenses dans cet État à plus de 7 milliards de dollars. Conjointement, ces centres de données abriteront à terme le supercalculateur IA le plus puissant au monde, équipé de puces Nvidia. Ces installations créeront 800 emplois permanents et utiliseront des énergies renouvelables et des systèmes de refroidissement innovants afin de limiter la consommation d'eau. Microsoft produira également de nouvelles énergies fossiles à proximité du site, en raison des besoins locaux en infrastructures.
  • Google {{10390991, ALPHABET INC., GOOGL}} : le géant des moteurs de recherche va intégrer au navigateur Chrome son modèle d'IA, dénommé Gemini, destiné aux ordinateurs de bureau (« desktop ») aux États-Unis. Le déploiement sur les appareils mobiles et sur Workspace interviendra dans les semaines à venir. Les fonctionnalités d'IA serviront à automatiser certaines tâches, comme résumer des pages web, et s'intégreront à des applications telles que YouTube, Maps et Calendar. Cette intégration fait suite à une décision de justice qui dispense Google d'une scission forcée, mais l'oblige à partager les données issues de son moteur de recherche avec ses concurrents. Plusieurs concurrents, et notamment Perplexity et Apple, ont manifesté leur intérêt pour Gemini, notamment en vue d'une éventuelle refonte de Siri.
  • Intel {{269226, INTEL CORP., INTC}} : le fabricant de microprocesseurs a annoncé avoir conclu un partenariat avec Nvidia, qui investit 5 milliards de dollars dans l'entreprise et acquiert ainsi une participation d'environ 4 %. L'accord porte sur le développement conjoint de puces pour PC et pour centres de données, où Intel fournira les processeurs centraux et l'emballage, mais n’assurera pas la production des puces Nvidia. Nvidia a payé 23,28 dollars par action, ce qui est inférieur au cours de clôture de 24,90 dollars, mais supérieur au prix de 20,47 dollars payé par le gouvernement américain pour son récent investissement. Cette collaboration renforce la position d'Intel sur le marché de l'IA et constitue un risque pour ses concurrents tels que TSMC, AMD et Broadcom.
  • CrowdStrike {{255769590, CROWDSTRIKE HOLDINGS INC., CRWD}} : l’action du spécialiste de la sécurité Internet a bondi après la publication, pour 2027, d’une prévision de croissance d’au moins 20 % de son chiffre d'affaires annuel récurrent (au lieu de 17 % pour l'exercice en cours, qui se termine fin janvier). Cette augmentation s’explique par de nouveaux produits d'IA et par l'acquisition de Pangea, société spécialisée dans la compréhension des agents d'IA et de leurs flux de travail. Les analystes se montrent confiants quant à la réalisation de ces objectifs, compte tenu de la complexité croissante des menaces numériques. Après l’augmentation de 13 %, ce jeudi, l’action affiche un gain de près de 47 % depuis le début de l'année.

Asie

  • Hyundai Motor : le constructeur automobile sud-coréen entend produire aux États-Unis plus de 80 % des véhicules qu'il vend sur ce marché d'ici 2030, et ce, afin de limiter l'impact des droits d'importation américains. Cette stratégie amène l'entreprise à revoir à la baisse son objectif de bénéfice pour 2025 (d’une fourchette de 7-8 % à 6-7 %) ; elle prévoit cependant une hausse à 8-9 % d'ici 2030. D'ici 2028, la capacité de l'usine implantée en Géorgie sera portée à 500 000 véhicules par an, produisant une gamme de modèles tant hybrides qu’électriques. Hyundai étend également sa gamme hybride mondiale à plus de 18 modèles et lancera son premier véhicule électrique à autonomie prolongée en 2027.

Benelux

  • Brederode {{107421709, BREDERODE SA, BREB}} : la valeur intrinsèque par action de cette société d'investissement belge baisse de 4,4 % au premier semestre, à 135,2 euros, principalement en raison d'une perte de 164,7 millions d'euros dans le portefeuille de capital-investissement, due à la baisse du cours du dollar. Ce portefeuille, qui représente environ 66 % des actifs, continue toutefois à générer des flux de trésorerie positifs, avec des distributions (167,6 millions d'euros) supérieures aux investissements (143,0 millions d'euros). Le portefeuille coté en bourse compense quelque peu cette perte, avec un bénéfice de 24,9 millions d'euros dû principalement aux solides performances des secteurs de l'électricité et des soins de santé. KBC Securities maintient son objectif de cours à 125 euros et abaisse sa recommandation de « Accumuler » à « Conserver ».
  • Aedifica {{15954457, AEDIFICA SA, AED}} : le groupe immobilier belge va investir environ 7,5 millions d'euros dans un centre de soins résidentiel entièrement opérationnel situé dans la région d'Alicante (Espagne), d'une capacité de 120 résidents. L'exploitation sera assurée par Novaedat. Aedifica prévoit un rendement locatif net initial d'environ 6 % sur cet investissement.
  • DEME {{385072988, DEME GROUP NV, DEME}} : le spécialiste belge du dragage et de l'énergie offshore élargit sa flotte avec la commande d’un nouveau navire de construction offshore destiné à l'installation de câbles sous-marins. Construit par PaxOcean en Chine et destiné à être livré en 2028, ce navire sera notamment chargé de poser, enfouir et protéger des câbles ; il complétera la flotte existante, composée des navires Living Stone et Viking Neptun. DEME a déjà installé plus de 5 000 km de câbles en Europe et aux États-Unis et prévoit une marge EBITDA légèrement supérieure à 20 % en 2025. L'objectif de cours de KBC Securities s’élève à 175 euros, avec une recommandation « Acheter ».
  • Exmar {{7489879, EXMAR NV, EXM}} : le spécialiste belge des infrastructures maritimes a signé un contrat pour la mise en service d'une unité flottante de stockage (FSU) sur la côte ouest de la Colombie. Le GNL sera acheminé par navires, transbordé dans des « isotainers » et transporté par camion vers une installation de regazéification à Buga. Il est prévu qu’Exmar donne cette FSU en location à Regasificadora Del Pacifico et en assure la gestion pendant cinq ans, avec possibilité de prolongation. KBC Securities a suspendu son objectif de cours et sa recommandation.
  • Solvay {{94608, SOLVAY SA, SOLB}} : le groupe chimique belge investit environ 25 millions d'euros dans la restructuration de deux sites allemands afin de renforcer sa compétitivité. À Bad Wimpfen, le groupe compte cesser la production de certaines substances organiques et inorganiques, et mettre en œuvre une nouvelle installation Nocolok® ; la production sera transférée de Garbsen. Ces mesures entraîneront une perte nette d'environ 140 emplois répartie sur les deux sites. L'objectif de cours de KBC Securities reste inchangé à 36 euros avec une recommandation « Accumuler ».
  • Crescent {{14647809, CRESCENT NV, OPTI}} : le groupe technologique belge prévoit de réaliser d'ici fin 2025 une augmentation de capital d'environ 4 millions d'euros suivie d'un regroupement d'actions (reverse split) raison de 1 000 pour 1. Au premier semestre, le chiffre d'affaires des activités poursuivies a diminué pour s'établir à 4,3 millions d'euros, mais l’entreprise anticipe au second semestre un flux de trésorerie d'exploitation positif (EBITDA) grâce à une reprise dans la division Solutions. Dans la division Lighting, le flux de trésorerie d'exploitation s’est révélé positif de 278 000 euros, contrairement à la division Solutions, avec une contribution négative de 88 000 euros. L'objectif de cours et la recommandation sont actuellement en cours de révision chez KBC Securities.
  • WDP {{29353, WAREHOUSES DE PAUW SA, WDP}} : le groupe immobilier belge a conclu avec l'acteur logistique KDL une transaction stratégique de cession-bail d'une valeur de 40 millions d'euros. L'accord porte sur un entrepôt automatisé de 25 000 m², un nouveau bâtiment durable de 18 000 m² et un bail temporaire sur un site WDP existant. Tout ceci représente pour KDL un engagement sur une durée de 20 ans. WDP a procédé à une augmentation de capital de 40 millions d'euros par l'émission de 1,96 million de nouvelles actions à 20,41 euros chacune. L'objectif de cours de KBC Securities est de 32 euros avec une recommandation « Acheter ».

Europe

  • Deliveroo {{329085933, DELIVEROO PLC, ROO}} : la société britannique de livraison de repas annonce que son fondateur et CEO, Will Shu, démissionnera dès la finalisation de l'acquisition par l'américain DoorDash. DoorDash rachète Deliveroo pour environ 2,9 milliards de livres sterling (3,96 milliards de dollars) afin de tirer parti de leur portée combinée et de leur expertise locale sur un marché concurrentiel. L'approbation de l'accord en justice est prévue pour fin septembre, pour une entrée en vigueur le 2 octobre. D'autres membres non exécutifs du conseil d'administration quitteront également leurs fonctions une fois l'acquisition finalisée.
  • Evonik Industries {{80233459, EVONIK INDUSTRIES AG, EVK}} : le groupe chimique allemand annonce de manière inattendue le départ de sa CFO, Maike Schuh, qui quitte l'entreprise à sa propre demande. C’est le CEO, Christian Kullmann, qui assumera provisoirement la direction financière, tandis que Claus Rettig prendra en charge les tâches opérationnelles de Maike Schuh. À l’annonce de ce retrait, l’action a chuté de 2,5 % : en effet, le secteur chimique allemand est confronté à un contexte difficile, caractérisé par une faiblesse de la demande, un ralentissement économique et l’effet des droits d'importation aux États-Unis. Evonik met actuellement en œuvre un plan de restructuration radical, qui pourrait toucher plus de 20 % de ses effectifs.
  • Turkish Airlines : la compagnie aérienne turque s’assure une participation de 25 à 27 % dans la compagnie espagnole Air Europa grâce à un investissement de 300 millions d'euros en obligations convertibles. Si cette transaction — inhabituelle pour un acteur non européen — a pu été conclue, c’est parce que Turkish Airlines est disposée à partager le contrôle avec la famille Hidalgo, propriétaire d'Air Europa, contrairement à ses concurrents Lufthansa et Air France-KLM. Avec cet investissement, Turkish Airlines s’offre un accès stratégique au marché ibérique, ainsi que des perspectives de croissance vers l'Amérique latine. Cette acquisition s'inscrit dans une stratégie plus large visant à mieux connecter la Turquie au reste du monde, avec le soutien politique d'Ankara.

Recommandations

Calendrier macro-économique

  • Japon : décision sur les taux d'intérêt (prévision : +0 pb), inflation (IPC, août, prévision : +2,8 %)
  • Royaume-Uni : ventes du secteur du commerce de détail (août), confiance des consommateurs (septembre)
  • Allemagne : inflation (IPP, août)
  • France : confiance des entreprises (septembre)

Calendrier des résulats