NVIDIA CORP.

TARGET CORP.

ADOBE INC.

KRAKEN ROBOTICS

CORBION NV

ION BEAM APPLICATIONS SA

GIMV NV

ATENOR SA

AEDIFICA SA

EURONEXT NV

MFE-MEDIAFOREUROPE NV

BNP PARIBAS SA

NOVARTIS AG

BP PLC

VALEO SE


L'humeur du marché

  • Tout comme nous attendons aujourd'hui la publication du rapport sur l'emploi, nous avons attendu hier toute la journée les résultats de Nvidia. Et lorsqu’ils ont été communiqués, après la clôture, ils dépassaient toutes les attentes. Deux questions importantes subsistent cependant : ces chiffres de croissance phénoménaux ne tiennent-ils pas excessivement compte des ventes futures et des acomptes clients/fournisseurs actuels ? Et sera-t-il possible de justifier un jour le rythme d’investissement que nous connaissons actuellement ? L'avenir nous le dira. Revenons maintenant au passé récent.
  • Hier, les marchés d’actions européens sont restés atones, et quasiment inchangés à la clôture. De son côté, le BEL20 a enregistré l'un des meilleurs résultats (+0,4 %) d'Europe. De son côté, Wall Street était orienté à la hausse à la clôture, regagnant par la même occasion le terrain perdu lors de la petite correction des valeurs technologiques. Le Nasdaq a donc mené la danse (+0,6 %), et le S&P 500 a clôturé en hausse de 0,4 %. Pour le Dow Jones, bastion des valeurs non technologiques, le gain est resté limité à 0,1 %.
  • Dans une certaine mesure, l'effet Nvidia s’est fait ressentir en Corée du Sud (+2 %) et à Taïwan (+3 %), mais uniquement dans le segment des fabricants de hardware spécialisés dans la production de mémoires et de microprocesseurs, comme Electronics (+4,2 %) ou TSMC (+4,3 %). Au Japon aussi, le marché s'est redressé (+1,7 %), mais pour d'autres raisons. Il faut bien dire qu’en Asie, la reprise n’a pas été effrénée. En Chine et à Hong Kong, les marchés ont cédé environ 0,5 % chacun, et l'indice HS Tech a même reculé de 1,4 %.
  • De manière plus générale, on notera une timide reprise du bitcoin (+1,1 % à 92 230 dollars). Le dollar, lui, s'est légèrement redressé (1 € = 1,1520 $), à un niveau proche de ses sommets de juillet. Toutefois, depuis le début 2025, le recul du billet vert s’élève à 11,2 %, ce que l’on pourrait interpréter comme un soutien – dans une proportion équivalente – à la compétitivité des producteurs américains.
  • En plus des résultats de Nvidia, les marchés attendaient la publication du procès-verbal de la dernière réunion du comité monétaire de la Fed. On a pu y trouver les informations « supplémentaires » habituelles sur l'économie et la politique future, mais surtout le signe d’une division persistante entre ses membres sur la possibilité d'une baisse de taux en décembre. C'est intéressant, bien sûr, mais ce qui compte vraiment, c'est la décision finale. Et celle-là dépendra des données qui nous seront communiquées dans les semaines à venir.

Wall Street

  • Nvidia {{277381, NVIDIA CORP., NVDA}} : au troisième trimestre le chiffre d'affaires du concepteur de microprocesseurs a progressé de 62 %, à 51,2 milliards de dollars, dépassant la moyenne des prévisions des analystes, qui s'établissait à 48,62 milliards de dollars. La société prévoit pour le quatrième trimestre un chiffre d'affaires de 65 milliards de dollars (la moyenne des prévisions des analystes s’élève à 61,66 milliards de dollars), avec une marge brute ajustée de 75 %. Nvidia a annoncé avoir reçu des commandes de microprocesseurs, à livrer jusqu'en 2026, pour un montant de 500 milliards de dollars ; or les spécialistes de l’informatique dématérialisée (cloud computing) continuent d'investir massivement dans les infrastructures d'IA. Au-delà de ces résultats solides, les analystes restent soucieux : cette croissance sera-t-elle durable ? Et à quelles barrières physiques (capacité électrique et espace disponible) risque-t-elle de se heurter ?
  • Target {{286318, TARGET CORP., TGT}} : au trimestre écoulé, le chiffre d'affaires de ce groupe de grande distribution a baissé à 25,3 milliards de dollars (-1,5 % en glissement annuel) ; quant au chiffre d'affaires comparable, il a reculé de 2,7 %, alors que les analystes tablaient sur -2,1 %. La société révise à la baisse sa prévision de bénéfice ajusté pour l'exercice, passant à une fourchette de 7 à 8 dollars par action (au lieu de la prévision antérieure de 7 à 9 dollars), mais aussi sa prévision de bénéfice non ajusté (de 7,70 à 8,70 dollars). Pour le quatrième trimestre, Target prévoit une baisse de son chiffre d'affaires (de 0 à 5 %), en raison de la faiblesse de la demande des consommateurs et des incertitudes macroéconomiques. Le groupe annonce par ailleurs une augmentation de 25 % de ses investissements en 2026, à 5 milliards de dollars, en vue d'améliorer à la fois l'expérience client et ses magasins.
  • Adobe {{252079, ADOBE INC., ADBE}} : certaines rumeurs prêtent à l'éditeur de logiciels l’intention de racheter sous peu Semrush pour 1,9 milliard de dollars, soit un prix d’offre de 12 dollars par action (à comparer au cours de clôture de 6,76 dollars mardi). Semrush développe des logiciels destinés aux secteurs de la publicité en ligne, de l'analyse des réseaux sociaux et des campagnes de recherche. La société a été introduite en bourse à New York en 2021. Pour Adobe, cette acquisition représenterait un investissement relativement modeste, dont la valeur boursière dépasse les 135 milliards de dollars. Selon le Wall Street Journal, l'accord pourrait être officiellement annoncé dès aujourd'hui, même si les discussions se poursuivent sous conditions.
  • Kraken {{38062145, KRAKEN ROBOTICS, PNG}} : l’opérateur de plateformes d’échange de cryptomonnaies a déposé aux États-Unis une demande confidentielle d'introduction en bourse, prévue pour le premier trimestre 2026. Le groupe a été récemment évalué à 20 milliards de dollars au terme d’un tour de table auquel ont participé Jane Street et Citadel Securities. Cela représente une augmentation de 33 % en moins de deux mois. Avec cette introduction en bourse et ce récent financement, Kraken entend investir dans le développement de produits et dans son expansion internationale, tout en développant, par voie d’acquisitions, son pôle spécialisé en trading d'actions et de contrats à terme. Les analystes voient dans cette initiative un signe que les bourses crypto misent sur la croissance et l'innovation dans un climat politique favorable.

Asie

  • Trafigura : Nyrstar (société d'origine belge, scindée d'Umicore depuis 2007, qui appartient à Trafigura depuis juillet 2019), a commencé à produire de l'antimoine dans une installation pilote située à Port Pirie, dans le cadre du U.S.-Australia Critical Minerals and Rare Earths Framework. Ce projet est le fruit d’un investissement de 135 millions de dollars australiens (87 millions de dollars américains) réalisé par les autorités australiennes afin de faire du pays un fournisseur important de minéraux essentiels pour ses alliés occidentaux. Les premières livraisons d'antimoine seront exportées dès le premier semestre 2026, avec un objectif de 2 000 tonnes par an d'ici fin 2026 et une augmentation possible à 5 000 tonnes d'ici 2028. Nyrstar étudie également la production de minéraux tels que le bismuth, le tellure, le germanium et l'indium, essentiels pour la production d'énergie propre et pour le secteur de la défense.

Benelux

  • Corbion {{90441553, CORBION NV, CRBN}} s’est fixé pour 2026-2028 des objectifs financiers ambitieux, à savoir notamment une croissance organique de 3 à 6 % de son chiffre d'affaires (KBCS : 3,0 %) et une marge EBITDA ajustée de 18 % (KBCS : 17 %). L'entreprise entame une revue stratégique du bioplastique PLA, en vue d’une sortie probable, et déplace ses efforts vers la conservation et la formulation d’aliments, les huiles d'algues et les polymères biomédicaux/pharmaceutiques, tout en réduisant ses activités dans le domaine des produits biochimiques. Pour la période, l’entreprise prévoit un flux de trésorerie disponible cumulé d'environ 270 millions d'euros (KBCS : 154 millions d'euros), des dépenses d'investissement de 255 millions d'euros (KBCS 328 millions d'euros) et un ratio dette nette/EBITDA de 1,5 à 2,5 ; les fonds excédentaires seront affectés au rachat d'actions et/ou à des dividendes spéciaux. Aucun impact sur la recommandation « Accumuler » ni sur l'objectif de cours de 26 euros.
  • IBA {{29356, ION BEAM APPLICATIONS SA, IBAB}} : dans son rapport intermédiaire relatif au troisième trimestre 2025, le fournisseur belge de solutions de protonthérapie se dit confiant de réaliser son objectif de REBIT pour l'exercice, soit au moins 25 millions d'euros. La dette financière nette s'est détériorée à 60 millions d'euros (1er semestre 2025 : 30 millions d'euros) en raison d'investissements creusant le besoin de fonds de roulement, mais une amélioration progressive est attendue à partir de décembre. Afin de renforcer sa structure de financement, IBA a conclu en novembre un accord de refinancement de 125 millions d'euros d'une durée d'environ cinq ans. KBCS maintient sa recommandation « Acheter » et son objectif de cours de 18 euros.
  • Gimv {{29302, GIMV NV, GIMB}} : le fonds d'investissement belge a investi au premier semestre 2025 quelque 317 millions d'euros, soit autant que sur l'ensemble de l'année précédente, ce qui porte la valeur du portefeuille à un niveau record de 1,94 milliard d'euros. Malgré une tendance à la faiblesse des dépenses de consommation et au ralentissement industriel en Europe, les sociétés du portefeuille GIMV affichent une croissance de 6,8 % de leur chiffre d'affaires et de 6,3 % de leur EBITDA, ce qui s'est traduit par un rendement non annualisé de 9,5 % et une augmentation de 6,3 % de la valeur intrinsèque par action, à 53,9 euros, après un dividende de 2,60 euros. Avec un volant de liquidités supérieur à 650 millions d'euros et une décote estimée à environ 20,3 %, Gimv reste bien positionné pour poursuivre sa croissance. KBCS émet une recommandation « Acheter » et un objectif de cours de 56 euros.
  • Atenor {{14752092, ATENOR SA, ATEB}} : dans son rapport intermédiaire sur le troisième trimestre 2025, le promoteur immobilier belge signale une baisse d’activité, due en partie à des facteurs saisonniers, après un deuxième trimestre plus dynamique. La société entend réduire sa dette nette de 75 millions d'euros d'ici la fin de l'année, en plus du refinancement d’un poste obligataire de 80 millions d'euros en mai. Au premier semestre, Atenor a réalisé des résultats inférieurs aux attentes en raison d'un recul de sa marge brute, ayant sacrifié la rentabilité au profit de l'amélioration de la solvabilité ; cette stratégie est cependant jugée adéquate. Sur la base des informations financières limitées contenues dans ce rapport intermédiaire, KBCS réitère sa recommandation « Conserver » et son objectif de cours de 3,2 euros.
  • La société immobilière Aedifica {{15954457, AEDIFICA SA, AED}} investit 21 millions d'euros dans le développement de quatre centres de soins résidentiels en Finlande. Ces projets, implantés à Turku, Seinäjoki et Kuopio, pourront accueillir au total 139 résidents ; leur exploitation sera confiée à des opérateurs privés expérimentés (Attendo et Suomen Kristilliset Hoivakodit). Les bâtiments seront conçus pour être pérennes et très économes en énergie, avec un rendement attendu d'environ 6,5 %.

Europe

  • Euronext {{104699097, EURONEXT NV, ENX}} : l'opérateur boursier paneuropéen a mené à bien l'offre publique d'échange volontaire sur Hellenic Exchanges (ATHEX). Il acquiert environ 74 % des droits de vote de la bourse grecque. Au total, environ 43 millions d'actions de 1 962 actionnaires ont été apportées à l’offre, dépassant le seuil minimum réduit (à savoir 50 % des actions plus une), selon un ratio d'échange de 0,050 action Euronext par action ATHEX. Cette acquisition devrait améliorer la liquidité et l'accès aux capitaux et consolider les marchés européens afin de réduire l'écart concurrentiel avec les États-Unis.
  • MFE-MediaForEurope {{361075965, MFE-MEDIAFOREUROPE NV, MFEA}} : au cours des neuf premiers mois, le bénéfice d'exploitation du groupe médiatique italien a chuté à 61,3 millions d'euros, soit environ la moitié du niveau de l'an dernier. Il reste cependant supérieur à la moyenne des prévisions des analystes (43 millions d'euros). En Italie, les recettes publicitaires ont augmenté de 1,4 % à 1,43 milliard d'euros. En Espagne, elles ont diminué de 8 % à 494 millions d'euros, signe des pressions que subissent les diffuseurs traditionnels. Après l'acquisition de ProSiebenSat.1, dont MFE détient désormais 75,6 %, la dette nette atteint 2,85 milliards d'euros. MFE sera consolidé entièrement à partir du quatrième trimestre. MFE confirme ses prévisions de résultat et de flux de trésorerie fortement positifs en base comparable ; l’entreprise a également entamé des négociations en vue d’acquérir une participation pouvant atteindre 33 % dans la société portugaise Impresa.
  • BNP Paribas {{195935, BNP PARIBAS SA, BNP}} : la banque française relève son objectif de capitaux propres CET1 à 13 % d'ici 2027, contre 12,5 % précédemment, grâce à une amélioration de sa rentabilité, à une croissance modérée des actifs pondérés par les risques et à l’accélération de ses ventes d'actifs non stratégiques. La banque décidera chaque année, au-delà de ce seuil, du montant des capitaux à reverser aux actionnaires ; elle a d’ailleurs obtenu de la BCE l'autorisation de lancer dès novembre un programme de rachat d'actions de 1,15 milliard d'euros.
  • Novartis {{101502, NOVARTIS AG, NOVN}} : le laboratoire pharmaceutique suisse prévoit de réaliser d’ici 2030 une croissance de son chiffre d'affaires (corrigée des effets de change) de 5 % à 6 %, soutenue par une prévision révisée à la hausse de chiffre d'affaires pour ses médicaments anticancéreux Kisqali et Scemblix et ce, afin de compenser l'expiration des brevets. La prévision de chiffre d'affaires maximal passe à au moins 10 milliards de dollars pour Kisqali (contre 8 milliards auparavant) et à au moins 4 milliards de dollars (contre 3 milliards auparavant) pour Scemblix. Par ailleurs, huit produits phares approuvés présentent chacun un potentiel de 3 à 10 milliards de dollars. Le mois dernier, Novartis annonçait l'acquisition d'Avidity Biosciences, pour 12 milliards de dollars, pour étoffer son portefeuille avec des traitements contre les maladies musculaires. Cela porte à 6 % la prévision 2024-2029 de croissance annuelle du chiffre d'affaires. La société vise une marge bénéficiaire opérationnelle d'au moins 40 % d'ici 2029, au lieu de 41,2 % au cours des neuf premiers mois de 2025, tenant compte d'une légère baisse due à l'accord avec Avidity.
  • BP {{9454510, BP PLC, BP.}} : aux États-Unis, ce producteur britannique de pétrole et de gaz a fermé son pipeline Olympic, long de 400 miles dès la constatation d’une fuite, interrompant la livraison de carburant. L'un des deux oléoducs, situé à l'est d'Everett, a été réparé lundi, puis refermé en raison d’une accumulation de marchandise. La société a entamé des travaux d'excavation afin de procéder à une inspection, mais n'a pas donné de calendrier pour la réparation. Ce pipeline transporte notamment de l'essence, du diesel et du kérosène vers l'aéroport international de Seattle-Tacoma, et approvisionne la région en carburant.
  • Valeo {{195903, VALEO SE, FR}} : l’équipementier automobile français prévoit de réaliser une augmentation de son chiffre d'affaires et de sa marge opérationnelle d'ici 2028, grâce à sa croissance dans différentes régions. L'équipementier entend réaliser une marge opérationnelle annuelle comprise entre 6 % et 7 % et un chiffre d'affaires de 22 à 24 milliards d'euros, avec un retour à la croissance à partir de 2027. Valeo souhaite accroître sa part de marché en Chine, en Inde et en Amérique du Nord et prévoit pour 2028 un flux de trésorerie disponible après charges financières supérieur à 500 millions d'euros. Le groupe relève sa prévision 2025 de flux de trésorerie disponible à plus de 550 millions d'euros, au lieu de sa prévision antérieure (450 à 550 millions d'euros), et confirme ses autres objectifs pour l’exercice.

Recommandations

Calendrier macro-économique

  • États-Unis : nouvelles demandes d'allocations chômage, Philly Fed Business Index (novembre), ventes de logements (octobre)
  • Royaume-Uni : rapport CBI (novembre)
  • UEM : indice de confiance des consommateurs (novembre)
  • Allemagne : inflation - prix à la production (PPI, oct.)
  • Belgique : confiance des consommateurs (novembre)
  • Chine : taux d'intérêt à 1 an et à 5 ans

Calendrier des résultats