COSTCO WHOLESALE CORP.

ALPHABET INC.

LULULEMON ATHLETICA INC.

ELI LILLY & CO.

TESLA INC.

INTEL CORP.

BROADCOM INC.

JD.COM INC.

HYLORIS PHARMACEUTICALS SA

BREDERODE SA

IMCD NV

IMMOBEL SA

COLRUYT GROUP NV

NOVO NORDISK A/S

A.P. MØLLER-MÆRSK A/S

GSK PLC


L'humeur du marché

  • Il n’aura pas fallu plus d’un quart d'heure aux investisseurs européens pour conclure que les mauvaises nouvelles annoncées par Oracle n'auraient pas d'incidence significative sur les marchés d’actions du Vieux Continent. Bien sûr, l’histoire d’Oracle alimente le débat sur le niveau des valorisations dans le secteur technologique, mais le ton plus modéré de la Réserve fédérale suscite un soulagement au moins équivalent. Un peu comme le yin et le yang, donc, puisque l'Euro Stoxx 600 affichait une hausse de 0,6 % à la clôture, le CAC40 gagnait 0,8 %, et le BEL20, 0,23 %.
  • Sous l’angle sectoriel, les technologiques ont reculé de 0,3 %, tout comme les valeurs énergétiques. À l’opposé, ce sont les services aux collectivités qui occupaient la queue du peloton avec une perte de 0,7 %, entraînés par le recul de Naturgy (-5,4 %) après la vente par BlackRock d'une participation de 7,1 %, pour 1,7 milliard de dollars. Les industrielles (+0,6 %) et les banques (+0,2 %), par contre, ont progressé : Schneider Electric, en particulier, gagnait 4 % après l’annonce d’un programme de rachat d'actions de 3,5 milliards d'ici 2030 et d’une révision à la hausse de ses objectifs de marge.
  • À Wall Street, c’est le Nasdaq qui a dominé les débats : l'indice a commencé par chuter avant de limiter ses pertes, avant de terminer la séance à son plus bas niveau de la semaine. Cela en dit long sur l'ampleur de la hausse récente de l'indice, mais surtout sur la crainte que les entreprises d'IA ne deviennent rentables plus lentement que prévu. Logiquement, on a vu monter fortement le montant des primes d'assurance-crédit sur le nom d’Oracle, qui avaient déjà connu une hausse importante auparavant.
  • Au niveau sectoriel, on notera le recul des producteurs de semi-conducteurs (l'indice Philadelphia Semiconductor a perdu 2 %, Nvidia a cédé 3,1 %, CoreWeave 5,7 %, Applied Digital 3,6 % et Nebius -4,4 %). Les actions du secteur crypto, elles aussi, ont été mises sous pression dans un premier temps, comme MicroStrategy (-3,3 %) et Bit Digital (-3,1 %), quand le cours du bitcoin a brièvement chuté sous la barre des 90 000 dollars. Cependant, ce même bitcoin a connu un rebond vers midi, heure américaine, pour terminer en hausse de 1,5 % à 92 433 dollars.
  • En Asie, ce matin, les marchés boursiers affichent une image globalement positive, avec deux grands gagnants : le Japon (+1,88 %) et la Corée du Sud (+1,38 %), suivis de Hong Kong (+1,55 %), de la Chine (+0,63 %), de Taïwan (+0,62 %) et de l'Inde (+0,48 %), qui affichent des hausses un peu plus modestes. En Asie du Sud-Est également, on note de légères hausses : Malaisie (+0,68 %), Indonésie (+0,50 %) et Philippines (+0,78 %).
  • Cet optimisme est soutenu par divers facteurs : les baisses des taux d'intérêt partout dans le monde, les bons résultats du secteur technologique américain, la stabilisation des prix des matières premières et, surtout, la faiblesse du yen, qui continue de donner un coup de pouce aux exportateurs japonais. L'attention peut désormais se porter entièrement sur la décision que prendra la Banque du Japon sur les taux d'intérêt le 19 décembre prochain.
  • Lors de sa conférence de presse, le président de la Fed, Jerome Powell, a convaincu les investisseurs qu'ils peuvent s’attendre à au moins deux baisses de taux supplémentaires en 2026. Tout dépend désormais du marché de l’emploi, mais aussi du nouveau président qui sera désigné à la tête de la Fed. Celui-ci sera très probablement un allié de Trump, donc favorable à un scénario de baisses supplémentaires des taux d'intérêt. L’économiste Stephen Stephen Miran, qui a déjà rejoint le conseil des gouverneurs, souhaite imprimer au taux directeur une baisse de 150 points de base, ce qui en dit long.
  • Le dollar s'est nettement affaibli par rapport à l'euro (1 € = 1,1735 $), atteignant son plus bas niveau depuis octobre. Il faut y voir, en partie, l’effet des commentaires de la présidente de la BCE, Christine Lagarde, sur la possibilité d’une révision à la hausse des prévisions de croissance en Europe. Aux États-Unis, le taux à 10 ans a baissé de quatre points de base à 4,12 %, tandis que le taux à 2 ans reculait à 3,52 %. En Allemagne, le taux à 10 ans est resté stable à 2,85 %.

Wall Street

  • Costco {{72721, COSTCO WHOLESALE CORP., COST}} : le bénéfice de ce spécialiste américain du commerce de gros est passé de 1,8 à 2,0 milliards de dollars au premier trimestre, notamment grâce à un avantage fiscal de 72 millions de dollars. Le chiffre d'affaires est passé de 62,15 à 67,31 milliards de dollars, soit un niveau légèrement supérieur à la moyenne des prévisions des analystes (67,14 milliards de dollars). Le chiffre d'affaires comparable augmente de 6,4 % (au lieu du taux prévu de 6,0), et la croissance aux États-Unis s'élève à 5,9 %, grâce à une augmentation des ventes de produits et des cotisations d’abonnement. L'action n'a pourtant guère évolué après la clôture, même si elle a gagné 1,2 % pendant la séance.
  • Alphabet {{10390991, ALPHABET INC., GOOGL}} : la filiale Google va construire trois câbles sous-marins en Papouasie–Nouvelle-Guinée, grâce au financement accordé par l'Australie dans le cadre du traité de Pukpuk, afin de renforcer l'infrastructure numérique du pays. Ce projet de 120 millions de dollars reliera le nord et le sud de la Papouasie–Nouvelle-Guinée et la région autonome de Bougainville par des connexions à haut débit. Sur un autre plan, le géant des moteurs de recherche risque de se voir infliger l’an prochain une amende par l'UE pour non-respect des règles interdisant toute pratique visant à se favoriser soi-même dans les résultats de recherche. La Commission européenne accuse en effet Google de favoriser ses propres services tels que Shopping, Hotels et Flights, malgré certains ajustements — pas encore conformes à la législation sur les marchés numériques (Digital Markets Act). Les éventuelles sanctions peuvent atteindre jusque 10 % du chiffre d'affaires annuel mondial. Cette enquête est distincte d'un autre dossier relatif à Google Play, qui risque également une amende.
  • Lululemon {{18673894, LULULEMON ATHLETICA INC., LULU}} : ce fabricant de vêtements de sport et de loisirs haut de gamme annonce le départ — sans successeur immédiat — de son PDG Calvin McDonald et révise à la hausse ses prévisions de bénéfice. L’action a immédiatement progressé en réaction. Le groupe souffre d’une baisse de ses ventes aux États-Unis et à une concurrence féroce de marques telles qu'Alo Yoga. Elle mise cependant sur le marketing et sur une extension de son programme de rachat d'actions d'un milliard de dollars. Le bénéfice annuel est désormais estimé entre 12,92 et 13,02 dollars par action, au lieu de la prévision précédente de 12,77 à 12,97 dollars. Lululemon reste confronté à plusieurs difficultés : pressions à la baisse sur les prix, obsolescence de certaines gammes de produits et nécessité de regagner sa position sur le marché de « l'athleisure ».
  • Eli Lilly {{271586, ELI LILLY & CO., LLY}} : le laboratoire pharmaceutique annonce que son nouveau médicament contre l'obésité, le retatrutide, avait abouti à une perte de poids moyenne de 28,7 % lors d'une étude de phase avancée, soit une perte supérieure à ce que proposent Zepbound et son concurrent Wegovy. Ce médicament, administré par injection hebdomadaire, active trois récepteurs hormonaux, et peut entraîner une perte de poids pouvant atteindre un peu plus de 36 kgs ; il soulage également les douleurs aux genoux chez les participants. Des effets secondaires tels que nausées et dysesthésie ont été plus fréquents, et 18,2 % des patients ont arrêté le traitement à la dose la plus élevée. Selon les analystes, le retatrutide pourrait devenir un nouveau produit phare pour Eli Lilly et renforce sa position dominante sur le marché en pleine expansion de la perte de poids.
  • Tesla {{37295290, TESLA INC., TSLA}} : en novembre, les ventes de ce constructeur de véhicules électriques ont chuté à leur plus bas niveau en près de quatre ans, malgré des versions Standard moins chères des modèles Y et Model 3. Si les ventes ont chuté à 39 800 véhicules (-23 %), la part de marché de Tesla a pourtant augmenté à 56,7 % en raison d'un recul généralisé des ventes de véhicules électriques dû à la suppression des avantages fiscaux fédéraux. Les analystes pointent du doigt la faiblesse de la demande, les baisses de prix et les offres de financement à 0 %, comme des signes de pression, dans un environnement où Tesla n'a plus lancé de modèle entièrement nouveau depuis le Cybertruck. En raison de la concurrence de modèles moins chers et de la détérioration de l'image de marque en raison de la controverse politique, les défis s’accumulent pour 2026.
  • Intel {{269226, INTEL CORP., INTC}} : le fabricant américain de microprocesseurs a testé cette année les outils de production de microprocesseurs d'ACM Research, un fabricant qui a des liens étroits avec la Chine et dont les filiales sont soumises à des sanctions américaines. Ces outils, destinés au processus avancé 14A qui doit démarrer en 2027, soulèvent des inquiétudes en termes de sécurité nationale et de transfert potentiel de technologies sensibles. ACM nie tout risque et souligne que les clients américains sont servis par des équipes locales. En même temps, le législateur veut introduire de nouvelles règles interdisant l'utilisation d'équipements chinois par les fabricants de microprocesseurs bénéficiant de subventions. Ce débat intervient à un moment où Washington assouplit ses restrictions à l'exportation et où les fournisseurs chinois gagnent du terrain dans le monde entier.
  • Broadcom {{30300105, BROADCOM INC., AVGO}} : le fabricant de microprocesseurs, actif dans le domaine de l'intelligence artificielle et basé aux États-Unis, prévoit de réaliser au premier trimestre un chiffre d'affaires supérieur aux estimations de Wall Street. Il émet cependant une mise en garde contre un risque de baisse des marges dû à une augmentation de la part de ses ventes qui sont liées à l'intelligence artificielle. La société investit massivement dans les puces d'intelligence artificielle, et cela suscite quelques inquiétudes quant à sa rentabilité et à ses coûts. Broadcom dispose d'un carnet de commandes de 73 milliards de dollars, dont la livraison est prévue dans les 18 prochains mois. Selon le management, la marge pourrait être sous pression malgré les solides perspectives de chiffre d'affaires.

Asie

  • JD.com {{102767897, JD.COM INC., JD}} : le géant chinois du commerce électronique annonce un investissement de 22 milliards de yuans (environ 3,12 milliards de dollars) dans l'aide au logement de ses livreurs, afin de faire face à la concurrence sur le marché de la livraison express. L'entreprise prévoit de construire quelque 150 000 logements d’ici cinq ans, en plus des 28 000 unités éjà disponibles. JD.com prend ainsi la suite d’initiatives analogues de Meituan et Alibaba. Ces derniers dépensent ensemble des milliards d'euros et de dollars en subventions et en remises, au détriment de leurs marges ; cette situation conduit en outre à un durcissement de la réglementation. Cette rivalité et l'attention du public pour les difficiles conditions de travail des livreurs incitent ces entreprises à leur offrir une protection sociale améliorée et des logements abordables.

Benelux

  • Hyloris {{299175555, HYLORIS PHARMACEUTICALS SA, HYL}} : la société pharmaceutique belge annonce avoir conclu un accord de recherche et d'option exclusive avec la Wake Forest University School of Medicine en vue de développer un médicament topique réutilisé et reformulé pour traiter une affection cutanée non spécifiée. Wake Forest mènera une étude clinique exploratoire, à l'issue de laquelle Hyloris pourrait acquérir les droits juridiques. Les détails financiers n'ont pas été divulgués ; le produit en est à un stade précoce. Aucun impact sur la recommandation « Conserver » ni sur l'objectif de cours de 6 euros.
  • Brederode {{107421709, BREDERODE SA, BREB}} : cette société d'investissement belge renoue avec la croissance à mesure que l'impact négatif des cours de change s'atténue, ce qui amène KBCS à relever sa recommandation de « Conserver » à « Accumuler ». La valeur intrinsèque par action a augmenté de 2,5 % au troisième trimestre, à 138,5 euros, malgré une perte de 44,1 millions d'euros sur 9 mois ; en effet, le portefeuille privé affiche une évolution positive de +34 millions d'euros sur le trimestre, et le portefeuille coté enregistre depuis le début de l'année un bénéfice de 97 millions d'euros. Avec une décote d'environ 28 % par rapport à la valeur intrinsèque et une forte dynamique opérationnelle, le titre Brederode reste attractif, malgré l'incertitude persistante autour du taux de change EUR/USD. L'objectif de cours reste inchangé à 125 euros.
  • IMCD {{104770097, IMCD NV, IMCD}} : ce distributeur néerlandais de produits chimiques de spécialité nomme Floris Lagerwerf au poste de CFO, à compter de janvier 2027, pour succéder à Hans Kooijmans, qui prendra sa retraite fin décembre 2026. Flots Lagerwerf travaille chez IMCD depuis 2016 et occupe actuellement le poste de VP Finance & Operations Americas ; à partir de janvier 2026, il assumera cette fonction pour la région EMEA et pour le pôle Industrial Business Groups. L'objectif de cours de 122 euros et la recommandation « Accumuler » restent inchangés.
  • Immobel {{29252, IMMOBEL SA, IMMO}} : le promoteur immobilier belge a finalisé la vente à la CNBF, la caisse de retraite française des avocats, de son immeuble de bureaux situé dans le quartier du Marais à Paris. Cet ancien parking de 4 300 m², entièrement détenu par Immobel et loué depuis cette année à Red Bull France, a été transformé en bureaux modernes présentant de solides caractéristiques de durabilité (BREEAM Excellent). La transaction, d'un montant estimé à environ 75 millions d'euros selon les médias français, est la plus importante vente de bureaux réalisée par Immobel en trois ans ; elle aura un impact positif sur le résultat 2025. Aucun impact sur la recommandation « Acheter » ni sur l'objectif de cours de 28 euros.
  • Colruyt {{94694, COLRUYT GROUP NV, COLR}} : le groupe belge de grande distribution a obtenu en France une majorité pour un accord collectif visant un plan de protection de l'emploi dans le cadre de la vente de ses magasins français. L’opération entraînera un coût de restructuration de 55 à 65 millions d'euros (avant impôts) après la finalisation des transactions au second semestre 2025/2026. Outre l'option de vente précédemment annoncée avec le Groupement Mousquetaires pour 81 magasins et 44 stations-service, des accords supplémentaires ont été conclus pour 19 magasins supplémentaires et 1 station-service DATS ; il reste encore 5 magasins et 3 entrepôts pour lesquels un acquéreur est recherché. KBCS maintient sa recommandation « Accumuler » et son objectif de cours de 41 euros.

Europe

  • Novo Nordisk {{7239032, NOVO NORDISK A/S, NOVO B}} : le fabricant pharmaceutique danois a lancé son médicament antidiabétique phare (Ozempic), en Inde. Ozempic, une injection hebdomadaire approuvée depuis 2017 par la FDA pour le diabète de type 2, est un best-seller mondial et est souvent utilisé hors AMM pour la perte de poids grâce à son effet coupe-faim. Avec cette initiative, Novo Nordisk renforce sa présence sur les marchés émergents et répond à la demande croissante de traitements innovants contre le diabète et l'obésité.
  • Maersk {{1921673, A.P. MØLLER-MÆRSK A/S, MAERSK A}} : le groupe maritime danois a nommé Robert Erni au poste de CFO, en remplacement de Patrick Janyn qui prendra sa retraite au premier trimestre 2026. Avec ce changement à la tête du département financier, Maersk applique sa stratégie de renforcement de son organisation et de continuité dans le management.
  • GSK {{9454571, GSK PLC, GSK}} : le laboratoire pharmaceutique britannique a reçu le soutien d'un comité de l'autorité européenne du médicament (EMA) pour l'utilisation de son vaccin contre le VRS, Arexvy, chez tous les adultes à partir de 18 ans, ce qui ouvre la voie vers une indication plus large. L'autorisation définitive pour cette indication élargie dans l'UE est attendue en février prochain, Arexvy entrant alors en concurrence avec les médicaments Abrysvo de Pfizer et mResvia de Moderna. Cette extension renforce la position de GSK sur le marché des vaccins respiratoires.

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  • Canada : permis de construire (oct.)
  • Royaume-Uni : PIB (oct.), production industrielle (oct.), indice des services (oct.), balance commerciale (oct.), prévisions d'inflation pour les 12 prochains mois (nov.)
  • Suède : chômage (nov.)
  • États-Unis : discours de Anna Paulson et Beth Hammack, membres du conseil des gouverneurs de la Fed

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