
TRIUMPH GROUP INC.
IDEXX LABORATORIES INC.
OWENS & MINOR INC.
MICROSOFT CORP.
PALANTIR TECHNOLOGIES INC.
NINTENDO CO. LTD.
SMARTPHOTO GROUP NV
AGFA-GEVAERT NV
FAGRON NV
EKOPAK N.V.
ING GROEP NV
XIOR STUDENT HOUSING NV
STELLANTIS NV
ENGIE SA
BNP PARIBAS SA
DASSAULT SYSTÈMES SE
L'humeur du marché
- Manifestement, l’imposition par les États-Unis de droits de douane sur leurs importations en provenance du Canada, du Mexique et de Chine ont pris les marchés par surprise hier. Donald Trump avait pourtant annoncé ses intentions à plusieurs reprises. Mais les investisseurs avaient interprété cela comme l’annonce d’un « levier dans les négociations commerciales », plutôt qu’une une réelle arme en cas d'échec des négociations. Que cela soit donc bien clair : chien qui aboie... peut aussi mordre. L'UE, en particulier, est donc prévenue. Selon Trump, un sort similaire attend le continent européen « très bientôt ».
- Et ce sort est entre les mains des « partenaires » car, après avoir fait des concessions avec l'envoi de troupes à la frontière, le Mexique s'est déjà vu accorder un délai d'un mois. L’information a apporté un certain soulagement en fin de journée. Pour la Chine, les droits douaniers supplémentaires de 10 % sur les exportations sont entrés en vigueur cette nuit. Quelques minutes plus tard, Pékin annonçait l’instauration de droits de douane sur les importations de pétrole, de charbon, de gaz, de voitures et d'équipements agricoles américains à partir du 10 février. Voilà donc que refait surface le risque d'un conflit commercial prolongé et désordonné de type « loi du talion », mais Donald Trump « parlera au président chinois Xi Jinping » dans les jours à venir. Parler, c’est efficace, pas vrai ?
- Compte tenu de ce contexte, le repli tactique — ou l'aversion au risque, pour le dire autrement — a prévalu pour les investisseurs. En Europe, la perte constatée sur les marchés d’actions, pertes tout à fait généralisées, surtout en début de journée, est restée limitée à 0,9 %. À la clôture, les secteurs généralement sûrs tels que la santé (-0,1 %), les biens de consommation (+0 %), les télécommunications (+0,5 %) et les services aux collectivités (+0,1 %) se sont prudemment redressés, mais les pertes encaissées par les matières premières (-1,1 %), les produits industriels (-1,3 %) et la technologie (-1,7 %), entre autres, se sont maintenues.
- À Wall Street aussi, les confettis et le champagne ont fait place à un environnement nettement moins festif. L’indice S&P500 a reculé de 0,7 %, tandis que le Nasdaq perdait 1,2 %. Au niveau sectoriel, on notera le recul des valeurs industrielles (-1 %), des biens de consommation de base
(-1,3 %), des financières (-0,4 %) et des technologies de l'information (-1,6 %), mais sans subir de lourdes pertes, cependant. En revanche, les investisseurs veulent mieux rémunérer leur risque, par le biais de primes de risque plus élevées, ce que nous ne manquerons pas de suivre dans les semaines à venir à la lumière de résultats supérieurs aux prévisions pour le quatrième trimestre. Cette nuit, cependant, les contrats à terme ont de nouveau viré au rouge, aux États-Unis, en raison des mesures de rétorsion chinoises. Non, pour les investisseurs, le climat n'est pas à la stabilité. - En Asie, les investisseurs ne se sont pas laissésabattre par la réaction de la Chine et l'ensemble des marchés y affichent donc des gains, mais après une journée marquée d’abord par une forte baisse. La Chine est toujours en train de fête le Nouvel An, mais Hong Kong a progressé de 2 %, la Corée du Sud, de 1,1 %, Taïwan, de 0,4 % et le Japon, de 0,6 %. Dans l'ensemble, l'opinion qui prévaut est celle selon laquelle « tout est négociable ».
- Au milieu de cette agitation, l'or se porte bien. Le métal précieux a déjà atteint un nouveau record hier en raison des craintes d'une guerre commerciale mondiale. L'once d’or a donc atteint le niveau de 2 817 dollars. Quant au bitcoin — qui n'est pas de l'or numérique, bien entendu — il a perdu 2,1 %, repassant sous la barre des 100 000 dollars (99 435 dollars pour être exact).
- Sur les marchés de taux, on notera la surperformance des obligations allemandes par comparaison à leurs homologues américaines. Cela revient évidemment à dire que les taux allemands (2,06 % annualisés) baissent plus que les taux américains (4,27 %). L’écart s’élève à environ 8 à 9 points de base sur la courbe allemande, car les marchés supposent que la BCE viendra à la rescousse via l'arme des taux d'intérêt. C’est une arme qui a déjà été utilisée à quelques occasions, malgré le fait que l'inflation soit restée bien supérieure à l'objectif de 2 %. Hier, en Allemagne, on a appris que l'inflation s'élevait à 2,5 %, l'inflation de base, à 2,7 % et l'inflation dans le secteur des services, à 3,9 %. Pour la BCE, la marge de manœuvre est donc étroite. Et encore : la première salve de droits d’importation supplémentaires est encore à venir.
- De l'autre côté de l'Atlantique, les taux canadiens perdent entre 9,5 et 16,5 points de base, en plus des pertes à deux chiffres enregistrées dans les jours précédant le week-end. Là aussi, la pression est forte sur la banque centrale canadienne pour qu'elle réduise ses taux. Pour l’instant, on parlerait de trois baisses en 2025. Comme Jerome Powell, le président de la Fed, veut attendre de voir l'impact des mesures prises par Donald Trump avant de toucher aux taux d'intérêt, ces évolutions jouent en faveur du dollar US (1 € = 1,0305 $). En effet, le billet vert a gagné du terrain hier face à toutes les devises du G10, à l'exception du yen.

Wall Street
- Triumph {{84895, TRIUMPH GROUP INC., TGI}} : l’action a bondi après l'annonce que ce prestataire de services pour le secteur aéronautique allait être acquis par des filiales de Warburg Pincus et de Berkshire Partners. Les actionnaires de Triumph recevront 26 dollars par action en numéraire, ce qui valorise l'opération à environ 3 milliards de dollars.
- IDEXX Laboratories {{268690, IDEXX LABORATORIES INC., IDXX}} : cette société spécialisée dans les soins vétérinaires annonce pour le quatrième trimestre un chiffre d'affaires de 954,3 millions de dollars, supérieur aux prévisions de 935,1 millions de dollars. Le bénéfice par action s'élève à 2,62 dollars, également supérieur aux attentes de 2,40 dollars. À l'horizon 2025, la direction prévoit un chiffre d'affaires situé entre 4,06 et 4,17 milliards de dollars, ce qui représente une croissance de 4 % à 7 %. Le bénéfice par action devrait atteindre une fourchette de 11,74 - 12,24 dollars, soit une hausse de 10 % à 15 %.
- Owens & Minor {{1533016, OWENS & MINOR INC., OMI}} : l’action a dévissé après l’annonce de résultats trimestriels préliminaires médiocres, doublés de la comptabilisation d'une charge de dépréciation du goodwill (sans effet sur la trésorerie) d'environ 310 millions de dollars. Au quatrième trimestre, le chiffre d'affaires serait compris entre 2,67 et 2,70 milliards de dollars, soit un niveau inférieur à la moyenne des prévisions des analystes, qui tablaient sur 2,73 milliards de dollars.
- OpenAI : le partenaire de Microsoft {{273978, MICROSOFT CORP., MSFT}} annonce un accord de coopération avec Kakao, l'opérateur d'applications de chat, pour développer des produits d'intelligence artificielle destinés à la Corée du Sud. Lors d'une visite éclair en Asie, Sam Altman, CEO d'OpenAI, a également annoncé lundi un partenariat avec la société japonaise SoftBank.
- Palantir {{306400664, PALANTIR TECHNOLOGIES INC., PLTR}} : l’action a grimpé en flèche après l'annonce d’excellents résultats au quatrième trimestre. Le bénéfice par action s'élève à 0,14 dollar au lieu de la prévision de 0,11 dollar. Le chiffre d'affaires s'élève à 828 millions de dollars, dépassant nettement la prévision de 776 millions de dollars. La société relève également sa prévision pour 2025, avec une fourchette prévisionnelle de chiffre d’affaires située entre 3,74 et 3,76 milliards de dollars, alors que les analystes s'attendaient à 3,52 milliards de dollars.

Asie
- Nintendo {{960900, NINTENDO CO. LTD., NTDOY}} : l’éditeur japonais de jeux abaisse de 12 %, pour l'exercice, ses prévisions de ventes de sa console vieillissante Switch, à 11 millions d'unités, avant le lancement d'un successeur cette année. Le groupe révise également à la baisse, de 22,2 % à 280 milliards de yens (1,8 milliard de dollars) sa prévision de résultat d'exploitation pour l'exercice se terminant en mars. Au cours de la période avril-décembre, le bénéfice a chuté de 46,7 % à 247,6 milliards de yens. Malgré ces baisses, Nintendo reste dépendant de son activité de consoles. Le groupe ouvre également des magasins.
Benelux
- Smartphoto {{29278, SMARTPHOTO GROUP NV, SMAR}} : en glissement annuel, la société enregistre un chiffre d'affaires hausse de 4 % à 80,5 millions d'euros pour 2024. KBC Securities tablait sur 81,5 millions d'euros. Le flux de trésorerie opérationnel (EBITDA) pour l'exercice 2024 augmente de 13,1 % en glissement annuel à 11,4 millions grâce à « des investissements ciblés en personnel et en marketing ». Les liquidités passent à 20,5 millions fin 2024, malgré l'augmentation du dividende, des rachats d'actions supplémentaires et l'acquisition de TopFanZ fin mai 2024. KBCS maintient sa recommandation « Acheter », mais abaisse l'objectif de cours de 38 à 32 euros.
- Agfa {{94690, AGFA-GEVAERT NV, AGFB}} : la société annonce être parvenue, avec ses partenaires sociaux en Belgique, à un accord sur son plan visant à adapter la structure de coûts de son activité traditionnelle de production de films aux réalités du marché. Dans le cadre de ce plan, Agfa compte réorganiser en profondeur chaque aspect de ses activités liées aux films, avec un objectif d’économies de 50 millions d'euros d'ici la fin de l'exercice 2027. Pas d'impact sur la recommandation « Accumuler » ni sur l’objectif de cours de 1,4 euro.
- Fagron {{19594402, FAGRON NV, FAGR}} : le spécialiste belge des préparations magistrales belge acquiert l'espagnol Guiama pour environ 22 millions d'euros. Basée à Valence, Guinama est spécialisée dans le reconditionnement et la distribution de principes pharmaceutiques actifs et d'excipients aux pharmacies, hôpitaux et entreprises. Guinama réalise un chiffre d'affaires annuel à deux chiffres et réalise une marge EBITDA (marge de cash flow opérationnel) légèrement supérieure à celle du groupe Fagron. Cette acquisition renforce les activités de reconditionnement et de distribution de Fagron en Europe, au Moyen-Orient et en Asie, ainsi que sa position de leader sur le marché ibérique (Espagne et Portugal). Pour KBC Securities, cela n’a aucun impact sur la recommandation « Acheter » ni sur l'objectif de cours de 24 euros.
- Ekopak {{328956053, EKOPAK N.V., EKOP}} : la société a annoncé hier avoir mis en œuvre avec succès son usine Water-as-a-Service (WaaS) chez ArcelorMittal. Cette installation avancée de traitement des eaux produira 800 000 m³ d'eau de haute qualité par an. L'installation devrait être pleinement opérationnelle d'ici la fin du mois d'avril 2025.
- ING Group {{1968917, ING GROEP NV, INGA}} : la banque néerlandaise cherche à acquérir des banques concurrentes dans les grands pays européens afin d'accroître sa taille. Selon le CEO Steven van Rijswijk, ING serait intéressée par des fusions et des acquisitions en Allemagne, en Italie et en Espagne. La banque, qui a été renflouée par le gouvernement néerlandais lors de la crise financière de 2008, souhaite renforcer sa présence sur ces marchés en acquérant des institutions qui offrent certains produits et qui ont une forte empreinte numérique. ING génère la plupart de ses revenus aux Pays-Bas et en Belgique, devant l’Allemagne, et des implantations plus modestes en Italie et en Espagne.
- Xior {{148262793, XIOR STUDENT HOUSING NV, XIOR}} : les revenus locatifs nets de cette société immobilière ont augmenté de 15 % grâce à une croissance des loyers de 6,52 % et un taux d'occupation de 98 %. La société a investi 152 millions d'euros pour achever ou acquérir 2.000 nouveaux logements. Le bénéfice par action s'élève à 2,21 euros et le dividende à 1,768 euro par action. Xior s’attend à une année 2025 solide grâce à un ensemble de facteurs : de nouveaux actifs, une croissance des loyers supérieure à 5 % et des économies de coûts. Le coût de l’endettement a augmenté, passant de 2,41 % (2023) à 3,10 %. Le programme de cession d'actifs est terminé et Xior pense pouvoir développer progressivement sa réserve historique de terrains en 2026-2027. KBCS émet une recommandation « Acheter » pour un objectif de cours de 38 euros.
Europe
- Stellantis {{320348172, STELLANTIS NV, STLAP}} : le constructeur automobile mondial annoncé plusieurs changements au niveau de son équipe de direction, suite au départ inattendu du CEO Carlos Tavares en décembre. Antonio Filosa, Directeur opérationnel pour l’Amérique du Nord, assumera le rôle supplémentaire de responsable Qualité au niveau mondial. Alain Favey prendra la direction de la marque Peugeot. Anne Abboud va diriger la division véhicules utilitaires Pro One de Stellantis, et les activités logicielles et d'ingénierie seront intégrées sous la responsabilité de Ned Curic, directeur ingénierie et technologies. Stellantis accroît également l’autonomie des responsables régionaux en matière de planification et de développement des produits, ainsi que pour les activités industrielles et commerciales.
- Engie {{12388884, ENGIE SA, ENGI}} : l'énergéticien français continue de constater une forte demande pour les projets d'énergie renouvelable aux États-Unis et s'attend à ce que le pays continue de faire partie intégrante de son portefeuille. En 2024, Engie a conclu pour 4,3 gigawatts de contrats d'achat d'électricité dans le monde, dont 1,5 GW aux États-Unis. Malgré les doutes sur le développement de certains projets renouvelables, l'intérêt des clients reste fort. Engie dispose de 8 GW de capacité éolienne et solaire en Amérique du Nord, avec plusieurs projets en cours de développement.
- BNP Paribas {{195935, BNP PARIBAS SA, BNP}} : la banque française a augmenté son dividende et prévoit dès le deuxième trimestre un programme de rachat d’actions supérieur à un milliard d'euros. Le produit net bancaire de la banque a progressé à 12,1 milliards d'euros (+10,8 %) par rapport à 2023. Le bénéfice net a augmenté de 15,7 % en glissement annuel, à 2,3 milliards d'euros, soit 9,57 euros par action. BNP Paribas prévoit de verser un dividende en espèces de 4,79 euros par action au titre de l’exercice 2024, en hausse de 4,1 % par rapport à l'année précédente.
- Dassault Systèmes {{1544921, DASSAULT SYSTÈMES SE, DSY}} : l'éditeur français de logiciels prévoit une croissance de 6 à 8 % de son chiffre en 2025, soit une progression supérieure à la hausse de 5 % enregistrée l'an dernier. L'entreprise, qui vend ses logiciels aux secteurs de l’automobile, de l’aéronautique et de l’industrie, prévoit pour l’exercice un bénéfice dilué par action compris entre 1,36 et 1,39 euro, au lieu de 1,20 euro en 2024. Malgré un ralentissement prolongé dans l'industrie automobile mondiale, les ventes de logiciels ont augmenté de 9 % à 1,60 milliard d'euros au quatrième trimestre, stimulées par l'industrie aérospatiale.
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