BERKSHIRE HATHAWAY INC.

HIMS & HERS HEALTH

UNITEDHEALTH GROUP INC.

DROPBOX INC.

BLOCK INC.

ALIBABA GROUP HOLDING LTD.

POSTNL NV

RETAIL ESTATES NV

FAGRON NV

UMICORE SA

CTP N.V

CTP N.V

BANCO BILBAO VIZCAYA ARGENTARIA SA

BAYERISCHE MOTOREN WERKE AG

BANK OF IRELAND GROUP PLC


L'humeur du marché

  

  • La journée des indicateurs PMI, vendredi dernier, a déclenché pas mal de turbulences sur tous les marchés obligataires, honneur qui est revenu hier aux élections allemandes. Le trophée remporté vendredi par Wall Street en revanche est celui du « plus grand perdant », puisque le S&P500 a perdu près de 1,7 % et l’indice Nasdaq, 2,2 %. L'indice technologique a donc perdu 2,5 % cette semaine, en raison de prises de bénéfices sur ses 7 principales valeurs. C’est sa plus mauvaise performance des trois derniers mois. Sur les marchés des matières premières, l'or est resté calé sur le cours de 2 942 dollars l'once, signe que le rally des huit dernières semaines n’est pas terminé. Les prix pétroliers ont sensiblement chuté, à 74,2 dollars le baril de Brent, parce que dans le cas d’un accord de paix avec l'Ukraine, les sanctions contre la Russie pourraient être allégées en faveur d'exportations supplémentaires de pétrole.
  • De leur côté, les actions européennes ont gagné 0,5 %, et cette tendance pourrait se poursuivre après les élections allemandes, s’il n’y avait pas les pressions négatives exercées par l'Asie. Le rouge y a dominé les tableaux des cours. Au Japon, les marchés sont restés fermés pour cause de jour férié, et l’indice MSCI Asie-Pacifique a reculé de 0,5 %. La Chine a cédé 0,3 %, Hong Kong et Taïwan 0,7 % et la Corée du Sud, 0,45 %. Il s’agit bien de prises de bénéfices après le fulgurant rallye technologique observé depuis le début 2025.
  • En Allemagne, si l’on peut tirer une conclusion des élections de ce week-end, c’est que les négociations de formation d’une coalition vont être probablement compliquées. En effet, le parti conservateur CDU est bien le vainqueur avec 28 % des voix, mais le paysage politique est plus fragmenté que jamais. Le parti d'extrême droite AfD a obtenu 20 % des voix, suivi du SPD (16 %), des Verts (die Grüne - 12 %), de Die Linke (9 %) et de BSW (5 %). Les trois grands partis de l’ancienne coalition gouvernementale ont donc perdu 18 points de pourcentage par rapport à leur score de 2021, pendant que l'extrême droite et l'extrême gauche gagnaient près de 20 points de pourcentage et récoltaient ensemble 30 % des voix.
  • Il est possible que le prochain gouvernement allemand doiveabandonner un (grand ?) nombre de tabous politiques, du moins s'il veut écarter l'AfD. On pensera notamment à l’adoption de règles plus strictes en matière d'immigration, à une diminution des réductions d'impôts en faveur des ménages et des entreprises, à une baisse des dépenses sociales et à une « certaine » déréglementation. Ajoutez à cela le financement des infrastructures et du budget de la défense, qu'il soit européen ou non. Et tout cela dans la perspective du sommet européen du 6 mars sur le soutien supplémentaire à l'Ukraine et sur la future facture de la défense européenne.
  • Venons-en aux indices PMI de vendredi. On ne peut pas dire qu’ils témoignaient d’une économie américaine particulièrement robuste. Dans le secteur des services, l’enquête sur la confiance a même révélé une baisse d'activité « choquante » en raison des inquiétudes liées aux droits d'importation et à la poursuite des pressions sur les coûts. En outre, la Maison-Blanche ferait pression sur le Mexique pour que ce pays impose à son tour ses propres droits de douane sur les importations chinoises. Il n'est donc pas surprenant de noter une augmentation des attentes des consommateurs américains en matière d'inflation pour les 5 à 10 prochaines années — à 3,5 %, soit le taux le plus élevé depuis 1995. Néanmoins, le taux américain à 10 ans est redescendu à 4,43 %.
  • L'indicateur de sentiment PMI relatif à l'industrie manufacturière européenne s'est établi à 50,2 points, signe d’une croissance presque négligeable de la production. Le secteur des services reste donc la principale force de croissance, même si la progression de cet indicateur a elle aussi ralenti (de 51,3 points à 50,7). Dans l'industrie manufacturière, on notera que le ralentissement de l’activité — qui dure maintenant depuis 23 mois — se poursuit ; et il ne faut pas trop compter sur le secteur des services pour un soutien, merci l'Allemagne et merci la France. Et bien sûr, c’est vers la BCE que se tournent tous les regards, pour qu’elle apporte un soutien d’ordre monétaire. Mais le taux allemand n’a qu’à peine baissé, s'établissant à 4,43 %.

Wall Street

  • Berkshire Hathaway {{255747, BERKSHIRE HATHAWAY INC., BRK.B}} : samedi, Berkshire Hathaway a publié un bénéfice annuel record et a augmenté ses liquidités à 334,2 milliards de dollars. Le bénéfice trimestriel a augmenté de 71 % à 14,53 milliards de dollars, ce qui constitue également un record. Pour l’exercice, le bénéfice net s'élève à 89 milliards de dollars. Warren Buffett a profité de sa lettre annuelle aux actionnaires pour recommander à Washington d'utiliser les impôts qu’il paie à bon escient et de prendre soin des personnes « défavorisées par la vie ».
  • Hims & Hers Health {{262082315, HIMS & HERS HEALTH, HIMS}} : l’action de ce compounder (préparateur de préparations magistrales sans contrôle de la FDA) a fortement chuté après l’annonce par la FDA que la pénurie de semaglutide était désormais « résolue ». Hims & Hers vend une version moins chère du médicament GLP-1. Les laboratoires pharmaceutiques de type compounder ne sont autorisés à vendre ces substituts aux médicaments de marque que pendant une période de pénurie. La décision de la FDA prévoit que Hims & Hers pourra continuer de vendre ces préparations magistrales jusqu'au 22 mai.
  • UnitedHealth {{85339, UNITEDHEALTH GROUP INC., UNH}} : le Wall Street Journal rapporte que l'assureur fait l'objet d'une enquête du ministère de la Justice. L'enquête évalue les protocoles appliqués par UnitedHealth pour l'enregistrement des diagnostics susceptibles de mener à des paiements supplémentaires pour les plans Medicare Advantage. UnitedHealth déclare dans un communiqué que les insinuations selon lesquelles son activité serait frauduleuse sont « scandaleuses et fausses ».
  • Dropbox {{212820773, DROPBOX INC., DBX}} : la société annonce un bénéfice trimestriel de 0,73 dollar par action, supérieur au niveau de 0,62 dollar par action attendu par les analystes. Au cours des quatre derniers trimestres, la société a battu quatre fois les estimations de BPA du consensus. Le chiffre d'affaires s’est établi à 643,6 millions de dollars, dépassant également les attentes.
  • Block {{146727283, BLOCK INC., XYZ}} : la société annonce un bénéfice et un chiffre d'affaires décevants pour le quatrième trimestre. La fintech déclare un bénéfice par action de 0,71 dollar sur un chiffre d'affaires de 6,03 milliards, alors que les analystes tablaient sur un bénéfice de 0,87 dollar par action sur un chiffre d'affaires de 6,29 milliards de dollars.

Asie

  • Alibaba {{106420801, ALIBABA GROUP HOLDING LTD., BABA}} : le groupe chinois de commerce électronique annonce son intention d’investir au moins 380 milliards de yuans (52,44 milliards de dollars) dans son infrastructure informatique en nuage et dans l’intelligence artificielle au cours des trois prochaines années. Toujours selon Alibaba, le montant total de l'investissement dépassera les dépenses consenties depuis dix ans dans le secteur de l'IA et de l'informatique en nuage. L'entreprise a entamé l’année 2025 loin devant ses concurrents dans la course à l'IA en Chine, attirant les investisseurs.

Benelux

  • PostNL {{46825177, POSTNL NV, PNL}} : les résultats 2024 du groupe sont conformes aux résultats préliminaires annoncés le 20 janvier, à savoir un bénéfice d'exploitation (EBIT) de 53 millions d'euros nettement inférieur aux prévisions initiales du groupe (environ 80 millions d'euros). Mais puisque les résultats préliminaires ont déjà été publiés, on s’intéressera surtout, dans la publication d’aujourd'hui, sur les perspectives. Pour 2025, l'entreprise s'attend à un niveau d’EBIT proche de celui de 2024. Le flux de trésorerie disponible devrait être négatif de 10 à 50 millions d'euros. Ces perspectives sont inférieures à ce qui était attendu. KBCS maintient sa recommandation « Conserver » et son objectif de cours de 1,4 euro.
  • Retail Estates {{29317, RETAIL ESTATES NV, RET}} : les revenus locatifs nets (NRI) pour les neuf premiers mois de l'exercice 2024/2025 s’élèvent à 106,2 millions d'euros, en hausse de 3,05 % par rapport à l'an dernier et légèrement supérieurs aux attentes de KBC Securities (106,1 millions d'euros). Le bénéfice par action (EPRA EPS) s'élève à 4,71 euros, en hausse de 3,10 % par rapport au chiffre attendu de 4,72 euros. La société confirme pour 2024/2025 un dividende de 5,10 euros. Le taux d'endettement recule légèrement au troisième trimestre, de 44,62 % à 43,49 %, bien en deçà de la zone de sécurité. La valeur nette d'inventaire (EPRA NTA) passe de 78,15 euros à 78,63 euros par action. La valeur du portefeuille augmente de 27,8 millions d'euros, principalement en raison des effets de l'indexation sur la valeur locative attendue (ERV). Il semble que sur le marché néerlandais le mouvement de rattrapage de la valeur locative attendue soit toujours en cours. Aucun impact sur la recommandation d'achat ni sur l'objectif de cours de 76 euros.
  • Fagron {{19594402, FAGRON NV, FAGR}} : la FDA a retiré le semaglutide de la liste des médicaments en pénurie, la situation étant désormais résolue. Les sociétés comme Fagron, qui ont été autorisées à commercialiser ce médicament dans l'intervalle, disposent désormais d'un délai de 60 à 90 jours pour cesser progressivement leurs ventes. Ce délai correspond à une croissance organique des ventes d'environ 5 % en 2025. Comme ces indications correspondent aux attentes de KBC Securities, la recommandation « Acheter » est maintenue, tout comme l'objectif de cours de 24 euros.
  • Just Eat Takeaway : Prosus et JET annoncent avoir conclu un accord en vue de l’émission d’une OPA en numéraire portant sur 100 % des actions JET au prix de 20,30 euros par action, soit un montant total de 4,1 milliards d'euros. Cette offre représente une prime de 63 % par rapport au cours de clôture de vendredi dernier et une prime de 49 % par rapport au cours moyen des trois derniers mois. KBCS ne s'attend à aucun obstacle réglementaire majeur. Pas d'impact sur la recommandation « Acheter » ni sur l'objectif de cours de 18 euros.
  • Umicore {{94641, UMICORE SA, UMI}} vient d’annoncer ses résultats pour l'exercice 2024. L'entreprise se trouve dans une situation difficile : sa division Automotive Catalysis opère sur un marché en contraction structurelle. Le pôle Recycling est sensible aux fluctuations des prix des métaux et la division Battery Materials, considérée jusqu’il y a peu comme le futur moteur de croissance du groupe, fait désormais l'objet d'un examen stratégique : non seulement l'adoption de véhicules électriques ralentit, mais la concurrence de la Chine s’intensifie avec des batteries LFP moins chères. En raison des pressions attendues sur les revenus futurs des divisions Catalysis et Recycling, Umicore a besoin d'une croissance significative dans l'activité Battery Materials pour maintenir les revenus du groupe stables. Après la publication des derniers résultats, KBCS a revu ses prévisions à la baisse. Malgré les difficultés, KBCS maintient sa recommandation « Accumuler »,  mais révise à la baisse son objectif de cours ; de 13 euros à 12 euros.
  • CTP {{328344810, CTP N.V, CTPNV}} : l'entreprise a signé ce 20 février 2025 un bail de 10 ans avec le groupe ZOOMLION pour la relocalisation des activités de ce dernier au CTPark Tatabánya en Hongrie. ZOOMLION investira 100 millions d'euros en aménagements technologiques dans son usine au CTPark Tatabánya. CTP va adapter le bâtiment logistique TBN5 (35 000 mètres carrés) aux besoins de ZOOMLION pour la production de ses nacelles et plates-formes élévatrices haut de gamme. Il n'est pas surprenant que les fabricants chinois se tournent vers la Hongrie pour y installer leur base de nearshoring dans l'UE. Le président Xi s'est rendu en Hongrie et en Serbie lors de sa dernière visite en Europe. Depuis 2023, CTP vise à réaliser des ventes en Chine avec l’ouverture de son bureau de vente à Hong Kong. Pas d'impact sur la recommandation « Accumuler » ni sur l’objectif de cours de 19,3 euros.

Europe

  • BBVA {{8407748, BANCO BILBAO VIZCAYA ARGENTARIA SA, BBVA}} : la banque espagnole relève son objectif d’octroi de crédit aux entreprises jugées « durables », à 700 milliards d'euros au cours des cinq prochaines années. L'an dernier, la banque s’était fixé un objectif de 300 milliards d'euros pour la période 2018-2025. Selon BBVA, les opportunités commerciales de la seconde moitié de la décennie seront portées par un niveau élevé d’investissement en infrastructures et l’arrivée à maturité de nouvelles technologies propres. La banque entend également atteindre un niveau de zéro émission nette d'ici le milieu du siècle. Elle cessera de financer le charbon dans les pays développés d'ici 2030 et dans le reste du monde d'ici 2040.
  • BMW {{143094, BAYERISCHE MOTOREN WERKE AG, BMW}} : le constructeur automobile allemand révise son calendrier de production de voitures Mini entièrement électriques en Grande-Bretagne en raison des incertitudes qui pèsent sur le secteur. Mini avait annoncé son intention d'investir 600 millions de livres sterling pour balancer vers une électrification totale de sa marque d'ici 2030. La production devait commencer à Oxford en 2026. BMW Group indique cependant que ce projet est en cours de révision. Les ventes de véhicules électriques progressent moins vite que prévu et le secteur subit les effets des menaces de droits de douane de 25 % sur toutes les importations de voitures aux États-Unis.
  • Bank of Ireland {{50653, BANK OF IRELAND GROUP PLC, BIRG}} : la banque irlandaise annonce un recul de 4 % de son bénéfice avant impôt pour l'exercice. Le bénéfice avant impôt retombe à 1,86 milliard d'euros au lieu de 1,94 milliard l'année précédente. La banque prévoit de reverser 1,22 milliard d'euros aux actionnaires par le biais de dividendes et de rachats d'actions, soit un taux de distribution de bénéfices d’environ 80 %. La banque a également provisionné 172 millions d'euros pour les coûts éventuels liés à une enquête des autorités financières britanniques dans un dossier de commissions de crédit.

Recommandations

Calendrier macro-économique

  • États-Unis : indices PMI de Chicago et de Dallas (janv. et fév.)
  • UE : inflation (IPC, données définitives)
  • Allemagne : indicateur IFO (fév., prévision : 86,2 points)
  • Belgique : confiance des entreprises (fév.)
  • Discours : Dave Ramsden, Swinda Dhingra, Clare Lombardelli (BoE)

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