TESLA INC.

AMERICAN AIRLINES GROUP INC.

MERCK KGAA

UBER TECHNOLOGIES INC.

TAIWAN SEMICONDUCTOR MANUFACTURING CO. LTD.

ADYEN NV

TINC NV

AGFA-GEVAERT NV

IMMOBEL SA

BASIC-FIT NV

PUMA SE

MERCEDES-BENZ GROUP AG

SPOTIFY TECHNOLOGY SA

INDITEX

PORSCHE AUTOMOBIL HOLDING SE

BANCA POPOLARE DI SONDRIO SPA


L'humeur du marché

  • La culbute subie par Wall Street avant-hier s'est poursuivie en Europe, hier, avec des pertes allant jusqu'à 1,6 % pour l'Euro Stoxx 600. L’essentiel de cette perte s’est matérialisé dans les dernières heures de la séance de bourse, notamment à cause du président Trump, relançant une fois de plus les incertitudes relatives aux droits de douane à l'importation. Sur les marchés des changes, les monnaies refuges ont prospéré, mais dans un contexte moins dramatisé qu’au début de la semaine. Face au dollar, le yen a brièvement atteint son plus haut niveau des cinq derniers mois, ce qui représente une hausse de 7 % depuis le début de l'année 2025. L'euro a augmenté de 0,6 % (1 € = 1,10898 $). Dans le même temps, le prix du baril de Brent s'est maintenu à 69,6 dollars et le cours de l'or a atteint 2 908 dollars l'once, soit un gain de 10 % depuis le début de l'année 2025, après un gain de 27 % en 2024. Le bitcoin a dû céder la place, reculant légèrement à 81 689 dollars.
  • Cela étant, la récente flambée des taux d'intérêt en Allemagne, et surtout en Europe, a joué des tours au marché en début de journée, puisque le rendement à 10 ans s’est envolé à 2,89 % hier. En conséquence, les investisseurs en actions se sont mis à abandonner tous les secteurs à l'exception des services aux collectivités (+0,1 %). Les secteurs de la consommation de base (-2,5 %), des matières premières (-2,1 %) et de la santé (-3,5 %) ont sensiblement trébuché.
  • Aux États-Unis, hier, les taux sont restés plutôt soutenus, car The Donald a prédit, lundi encore, une « période de transition » pour les États-Unis, ce qui revient à dire qu’on ne saurait exclure la probabilité d’une récession. Après une forte baisse ces derniers jours, les taux à 2 et à 10 ans se sont stabilisés à 3,92 % et 4,26 %. Une récession serait-elle la matérialisation d’un scénario catastrophe ? Pas vraiment, car une hausse des taux d’intérêt doublée d’une récession peut se révéler un remède susceptible de créer de la désinflation, ce qui permettrait de réduire le taux à 10 ans. C'est en tout cas la thèse qui prévaut sur les marchés boursiers. L’indice S&P 500 a néanmoins perdu 0,75 % hier, tandis que le Nasdaq marquait le pas à -0,2 %.
  • Entre-temps, les gros titres consacrés aux droits de douane à l'importation se multiplient, bien que rien n’ait permis hier de clarifier la situation sur le plan des échanges commerciaux. M. Trump avait initialement déclaré qu'il allait dès aujourd’hui augmenter la taxe sur l'acier et l'aluminium canadiens de 25 % à 50 % ; quelques heures plus tard, cependant, il a révisé ses projets lorsque le Premier ministre de l'Ontario, Doug Ford, a déclaré suspendre la surtaxe de 25 % sur l'électricité acheminée vers les États-Unis. Le nouveau premier ministre canadien, Mark Carney, avait également promis une réaction porteuse d’un « impact maximal ». Quelle affaire, quelle affaire !
  • Dans le même temps, on a pu prendre connaissance d’un nouveau point sur la confiance des PME américaines en mars. Cet indicateur a chuté de 2,1 points à 100,7 points, soit son plus bas niveau depuis octobre 2024, juste avant les élections. L'« indice d'incertitude » qui l'accompagne a reculé de 4 points à 104 points, proche du niveau le plus élevé jamais atteint. Les PME comptent donc de moins en moins sur une amélioration de la conjoncture au cours des six prochains mois. C’est là un revirement particulièrement notable après l'optimisme initial de Trump, où l'indice avait fortement rebondi. Pour les PME, l'inflation reste une préoccupation majeure, juste après la qualité de la main-d'œuvre.

Wall Street

  • Tesla {{37295290, TESLA INC., TSLA}} : le constructeur de véhicules électriques est confronté à une baisse de ses ventes en Australie et en Nouvelle-Zélande, notamment en raison du soutien qu’apporte Elon Musk à des partis de droite. En Australie, les ventes ont chuté de 35 % au cours des quatre mois qui ont suivi l'élection de Trump, et une vague de vandalisme s'est abattue sur les voitures Tesla et sur les concessionnaires de la marque. En Europe, on constate également une chute des ventes. En Tasmanie, les murs d’un concessionnaire Tesla ont été couverts de graffiti la semaine dernière. La police locale enquête sur l'incident, tandis qu'en Nouvelle-Zélande, un homme a été arrêté pour avoir endommagé plusieurs véhicules Tesla.
  • American Airlines {{94085537, AMERICAN AIRLINES GROUP INC., AAL}} : la compagnie aérienne a révisé à la baisse ses prévisions de bénéfice pour le premier trimestre en raison d'une chute marquée de son chiffre d'affaires. Southwest Airlines révise également à la baisse ses prévisions de chiffre d’affaires pour le premier trimestre, à cause notamment d’une diminution des déplacements officiels et de l'impact des incendies de forêt en Californie. United Airlines prévoit pour le premier trimestre un bénéfice inférieur à ses prévisions, avec une baisse de 50 % des réservations pour les voyages d'affaires. Delta a réduit de moitié ses prévisions de bénéfice pour le premier trimestre en raison de la baisse de la demande de voyages intérieurs.
  • Merck {{158463, MERCK KGAA, MRK}}: le groupe pharmaceutique a gagné un procès l'accusant d'avoir caché les risques liés au Gardasil, un vaccin contre certains cancers, et tout particulièrement le cancer du col de l'utérus, causés par le papillomavirus humain. La décision de ce juge fédéral déboute plus de 200 actions en justice aux États-Unis. Le juge a estimé que les preuves étaient insuffisantes pour ajouter sur les notices de Gardasil les avertissements demandés. Merck se réjouit de cette décision et souligne que Gardasil reste un médicament sûr et efficace.
  • Uber {{252350657, UBER TECHNOLOGIES INC., UBER}} : le spécialiste américain de livraison de repas retire son offre de 950 millions de dollars sur la filiale Foodpanda de Delivery Hero à Taïwan en raison d'obstacles réglementaires. Selon la Fair Trade Commission locale, l'acquisition du principal concurrent d'Uber, Foodpanda, porterait à 90 % sa part de marché sur l'île, ce qui pourrait encourager l’entreprise à augmenter ses prix. Uber ne compte pas faire appel de la décision de la FTC de Taïwan et devra donc payer une indemnité de rupture d'environ 250 millions de dollars.

Asie

  • TSMC {{286266, TAIWAN SEMICONDUCTOR MANUFACTURING CO. LTD., TSM}} : le fabricant taïwanais de microprocesseurs a pris contact avec ses collègues américains Nvidia, Advanced Micro Devices et Broadcom en vue de créer une coentreprise chargée d’exploiter les usines d'Intel. Selon les termes de cette proposition, TSMC assurerait la gestion opérationnelle de la division « fonderie » d'Intel, mais n'en détiendrait pas plus de 50 %. Les pourparlers n'en sont qu'à leurs débuts et interviennent après l’intervention du président Donald Trump demandant à TSMC de contribuer à restaurer cette icône de l’industrie américaine.

Benelux

  • Adyen {{220514761, ADYEN NV, ADYEN}} : les résultats du second semestre 2024 sont une nouvelle source de réconfort sur le point des volumes réalisés en Amérique du Nord. Ils soulignent l'avantage de la plateforme Adyen en termes de total cost of ownership (coût total de possession) et démontrent que les grandes plateformes commerciales caractérisées par une forte volatilité (telles que Cash App et eBay) ont un impact réduit sur le résultat net. KBC Securities estime que le sentiment positif relatif à ce titre est justifié, même s’il souffre maintenant par le récent mouvement vendeur dû aux droits de douane imposés par Donald Trump. Après une étude plus affinée de son modèle, y tenant compte d’une augmentation des revenus financiers sur l'importante position de trésorerie de l’entreprise, KBCS émet un nouvel objectif de cours de 1 750 euros avec une recommandation « Accumuler ».
  • TINC {{132116274, TINC NV, TINC}} : en 2024, la VNI de TINC s’élève à 506,4 millions d'euros (13,93 euros par action), en hausse de 2,4 % par rapport à l'année précédente. Le résultat du portefeuille atteint 50,7 millions d'euros, pour un bénéfice net de 42,5 millions d'euros (soit 1,17 euro par action). La valeur du portefeuille d'investissement, qui compte 31 participations, a augmenté de 9,3 % à 512,1 millions d'euros. TINC compte verser un dividende brut de 0,58 euro par action (0,18 euro à titre de dividende et 0,4 euro à titre de réduction du capital). La société prépare une augmentation de capital, dont le montant et la date prévue de réalisation n'ont pas encore été communiqués. Aucun impact sur la recommandation « Acheter » ni sur l'objectif de cours de 14 euros.
  • Agfa {{94690, AGFA-GEVAERT NV, AGFB}} : en 2024, Agfa a continué à tirer profit des stratégies fructueuses que l’entreprise a conçues pour ses moteurs de croissance. Ses divisions HealthCare IT, Digital Printing Solutions et Green Hydrogen Solutions d'Agfa ont toutes atteint un niveau d’EBITDA record au quatrième trimestre 2024, ce qui se traduit pour 2024 par un résultat supérieur aux prévisions (un REBITDA de 70 millions d'euros au lieu de 76 millions en 2023 ; un REBIT de 27 millions d'euros au lieu de 31 millions en 2023). Pour ses moteurs de croissance, Agfa anticipe de bons résultats en 2025. Comme d'habitude, pour des raisons saisonnières, le groupe s'attend à un début d'année relativement lent suivi d'un second semestre plus fort. Aucun impact sur la recommandation « Accumuler » ni sur l’objectif de cours de 1,4 euro.
  • Basic-Fit {{162362839, BASIC-FIT NV, BFIT}} : la chaîne de salles de fitness publie pour 2024 des résultats inférieurs aux attentes de KBC Securities, avec un « EBITDA sous-jacent (flux de trésorerie d'exploitation) hors loyers » de 312,9 millions d'euros, à comparer à l’estimation de 319,7 millions d'euros de KBC Securities. L’augmentation des frais de personnel due à une augmentation du nombre de salles ouvertes 24/7 en France, et l’augmentation des frais financiers pèse sur le résultat net. Pour 2025/26, Basic-Fit s'oriente désormais vers une stratégie consistant à ouvrir moins de clubs, ce qui lui permettra d'économiser environ 97,5 millions d'euros en frais d'expansion et de libérer des moyens pour un rachat d'actions de 40 millions d'euros. KBC Securities maintient son objectif de cours de 30 euros et sa recommandation « Accumuler » pour l'instant.
  • Immobel {{29252, IMMOBEL SA, IMMO}} : KBC Securities a affiné son modèle pour l’analyse de ce promoteur immobilier suite à la publication de ses résultats annuels et à la réduction du dividende. En 2024, le chiffre d’affaires a été plus élevé que prévu, mais les marges restent sous pression en raison de l'augmentation des coûts de construction, des frais d’obtention de permis et des coûts financiers. Immobel reste fortement tributaire des banques pour le financement de ses projets ; l’entreprise disposait fin 2024 d'une trésorerie de 209,0 millions d'euros. KBC Securities réduit son objectif de cours de 40 euros à 23 euros. La recommandation « Accumuler »  est maintenue.

Europe

  • Puma {{1540640, PUMA SE, PUM}} : le fabricant allemand de vêtements de sport s'attend pour ce trimestre à une fourchette de croissance du chiffre d’affaires située entre 0 à 9 %, en raison d’une performance commerciale médiocre aux États-Unis et en Chine. La société s'attend en outre à une charge non récurrente pouvant atteindre 75 millions d'euros en 2025 dans le cadre de son programme d'économies. L'incertitude quant à la reprise de la demande des consommateurs en Chine a conduit de nombreuses marques à se concentrer davantage sur le consommateur américain. L'entreprise s'attend pour 2025 à un bénéfice d'exploitation ajusté (EBIT) situé entre 520 et 600 millions d'euros.
  • Mercedes-Benz {{161766, MERCEDES-BENZ GROUP AG, MBG}} : le constructeur automobile va développer pour le marché mondial des smart cars équipées des capteurs lidar de Hesai. Cette décision coïncide avec un regain de tension commerciale entre les États-Unis et la Chine. Si Mercedes a choisi Hesai, c’est en raison de son coût peu élevé et de la capacité de production à grande échelle de cette entreprise. L’action Hesai a progressé de 36,6 % et l'entreprise prévoit de réaliser un chiffre d’affaires net de 3 à 3,5 milliards de yuans en 2025.
  • Spotify {{213171913, SPOTIFY TECHNOLOGY SA, SPOT}} : la société a annoncé avoir versé 10 milliards de dollars de redevances en 2024. C’est le montant le plus important jamais versé à l'industrie musicale en une seule année. Selon le géant suédois de l'écoute en continu, près de 1 500 artistes ont touché plus d'un million de dollars de redevances grâce à Spotify l'année dernière.
  • Inditex {{141591884, INDITEX, ZTE}} : le groupe espagnol, qui possède sept grandes marques, dont Massimo Dutti, Pull&Bear et Bershka, affiche un bénéfice net de 5,87 milliards d'euros pour l'exercice clos le 31 janvier, contre 5,38 milliards d'euros en 2023, qui constituait déjà un record. Inditex, propriétaire de Zara, première chaîne mondiale de vente au détail d’articles de mode, a annoncé mercredi un bénéfice annuel record pour la troisième année consécutive, grâce à une augmentation de ses ventes couplée à une augmentation de ses prix.
  • Porsche {{24387141, PORSCHE AUTOMOBIL HOLDING SE, PAH3}} annonce le maintien de son dividende 2024, malgré une baisse de 30,4 % de son bénéfice net. L'entreprise fait face simultanément à des coûts élevés et à une faible demande en Chine. L’entreprise a révisé à la baisse son objectif de marge à moyen terme, d’une fourchette de 17-19 % à une fourchette de 15-17 %. Le groupe va supprimer 2 000 emplois et entamer des négociations sur d'autres licenciements. Le résultat d'exploitation a chuté de 22,6 % l'an dernier, à 5,6 milliards d'euros.
  • Banca Popolare di Sondrio {{56167, BANCA POPOLARE DI SONDRIO SPA, BPSO}} : la banque s’est fixé des objectifs ambitieux, tant en termes de bénéfice que de rémunération des actionnaires, et ce, jusqu'en 2027, afin de tenter de repousser une OPA inamicale de la part de sa grande rivale BPER Banca. L’institution compte verser 1,5 milliard d'euros aux actionnaires au cours de la période 2025-2027, soit le double des distributions cumulées des trois dernières années. Elle vise un bénéfice net de 583 millions en 2027, égal au résultat record de l'année dernière.

Recommandations

Calendrier macro-économique

  • États-Unis : inflation (IPC, fév., prévision : +2,9 % a/a)
  • Japon : inflation (IPP, fév.)
  • Canada : décision sur les taux d'intérêt (prévision : -25 pb)
  • Pologne : décision sur les taux d'intérêt (prévision : -0 pb)
  • Espagne : ventes du secteur du commerce de détail (janv.)
  • Discours : Christine Lagarde, Philip Lane, Joachim Nagel, François de Villeroy (BCE)

Calendrier des résultats