AMAZON.COM INC.

NVIDIA CORP.

APPLE INC.

REDDIT INC

SPOTIFY TECHNOLOGY SA

GENERAL MOTORS CO.

MITSUBISHI UFJ FINANCIAL GROUP INC.

ING GROEP NV

AEDIFICA SA

COLRUYT GROUP NV

LONDON STOCK EXCHANGE GROUP PLC

ROLLS-ROYCE HOLDINGS PLC

LVMH MOËT HENNESSY LOUIS VUITTON SE

SHELL PLC


L'humeur du marché

  • Le vert a de nouveau dominé sur les marchés boursiers mondiaux. Les marchés d’actions d’Asie, et les contrats à terme sur indices, aux États-Unis et en Europe, ont progressé après l’annonce que la Chine était disposée à entamer des négociations commerciales avec les États-Unis. Hier, la plupart des marchés boursiers européens étaient fermés, mais l’indice S&P500 (+0,6 %) et le Nasdaq (+1,5 %) ont gagné du terrain, notamment grâce à une poignée de bons résultats technologiques (mercredi et jeudi).  
  • Cette nuit, l'Asie a plus ou moins suivi cette tendance (Taiwan : +2,6 %, Japon : +0,6 %, Inde : +0,6 %, Hong Kong : +1,6 %), même si la « Chine continentale » a décroché. Au vu de l'état actuel des contrats à terme sur les actions allemandes (+1,4 %), on peut s'attendre à des gains en Europe.
  • Ce qui prime, bien sûr, sur le plan politique, c’est la nouvelle que Pékin « évalue » une offre de Washington de mener des pourparlers sur les droits de douane de 145 %. Le ministère chinois du Commerce a cependant fait savoir que les États-Unis devaient éviter de se livrer à « l'extorsion et à la coercition » et qu'ils devaient être prêts à « corriger les mauvaises pratiques » et à « retirer les droits de douane unilatéraux ». Il faut donc que Washington se montre « sincère » dans ces discussions — quel Pékin est disposé à mener.
  • Voilà qui semble annoncer une première possible désescalade dans la guerre commerciale, ce qui, bien évidemment, intéresse les investisseurs. Mais de solution, il n’est pas encore question, ni en Chine ni au Japon. Tokyo a en effet laissé entendre, par l'intermédiaire de son ministre des Finances, que le stock de plus de 1 000 milliards de dollars d'obligations du Trésor américain que détient son pays pourrait être une des cartes à jouer dans ses négociations commerciales avec Washington. Un créancier boudeur est un client difficile.
  • La saison des résultats se poursuit, et les projecteurs se braquent naturellement sur le coût de la politique commerciale capricieuse des États-Unis. Les querelles sur les droits de douane, augmentés un jour et réduits le lendemain, incitent les entreprises du monde entier à réduire, geler ou simplement abandonner leurs prévisions de bénéfice. Dans un tel contexte, les regards se sont tournés hier vers Apple : non seulement la marque à la pomme a décidé de réduire de 10 milliards de dollars son programme de rachat d’actions, elle a également fait savoir que la hausse des droits de douane coûterait 900 millions de dollars rien qu’au premier trimestre. Cela a suffi à refroidir quelque peu l'optimisme qui avait suivi les bons résultats de Microsoft et de Meta Platform.
  • Sur le plan de l’actualité macroéconomique, le rapport US sur le marché de l’emploi est particulièrement suivi. On y trouve entre autres l'évolution des salaires horaires et du chômage en avril. On attend également un aperçu des commandes de l’industrie pour le mois de mars. Hors États-Unis, on aura également un aperçu du chômage (UE, Japon, Belgique), même si ce sont probablement les données d'inflation européennes pour le mois d’avril qui donneront le ton. Le bulletin économique de la BCE pourra ensuite faire office de cerise sur le gâteau.

Wall Street

  • Amazon {{252992, AMAZON.COM INC., AMZN}} : le géant du commerce électronique a déçu les investisseurs, faisant état, pour le premier trimestre, à la fois d'une croissance moins importante que prévu de son chiffre d'affaires « Cloud » et d'un bénéfice d'exploitation inférieur aux attentes. La progression du chiffre d'affaires trimestriel d’Amazon Web Services (la division « Cloud » du groupe) à 29,27 milliards de dollars (+16,9 %) n'a pas répondu aux attentes. En revanche, l’entreprise a annoncé pour le deuxième trimestre une prévision de chiffre d'affaires supérieure aux estimations, ce qui a envoyé un signal rassurant aux investisseurs. Ceci étant dit, pour des détaillants comme Amazon, la hausse des droits de douane sur les produits importés de Chine est une source d'incertitude. Au premier trimestre, clos le 31 mars, le chiffre d'affaires total du groupe s’élève à 155,7 milliards de dollars.  
  • Nvidia {{277381, NVIDIA CORP., NVDA}} : le CEO Jensen Huang a fait part à un certain nombre de membres du Congrès de l’inquiétude que lui inspire les capacités croissantes de la société chinoise Huawei Technologies en matière d'intelligence artificielle. Lors d'une réunion à huis clos avec la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants des États-Unis, il a évoqué les puces d'IA de Huawei et l'impact des restrictions à l’exportation des microprocesseurs de Nvidia en Chine. Ces puces sont essentielles pour le développement de chatbots, de générateurs d'images et d'autres systèmes d'IA, mais elles sont la cible de contrôles à l'exportation de la part des États-Unis. Huawei se prépare à produire et livrer en masse un microprocesseur capable de concurrencer l’offre de Nvidia.
  • Apple {{253929, APPLE INC., AAPL}} : Tim Cook, CEO de la marque à la pomme, a évoqué avec des analystes financiers le fait que les droits de douane pourraient alourdir les coûts du groupe d’environ 900 millions de dollars ce trimestre, alors que l'entreprise ajuste sa chaîne d'approvisionnement pour minimiser l'impact de la guerre commerciale lancée par Donald Trump. Apple a réduit de 10 milliards de dollars son programme de rachat d'actions et prévoit de dépenser 500 milliards de dollars pour accroître sa présence aux États-Unis. Pour le 2e trimestre de l’exercice, le chiffre d'affaires et le bénéfice par action s’élèvent respectivement à 95,36 milliards de dollars et à 1,65 dollar par action, à comparer aux attentes moyennes des analystes, de 94,68 milliards de dollars et de 1,63 dollar par action. Apple prévoit pour le troisième trimestre de l’exercice une croissance des ventes de 4,28 %, assortie cependant d’une marge brute qui devrait retomber entre 45,5 % et 46,5 %. La prévision moyenne des analystes s’élevait à 46,58 %.
  • Reddit {{455207837, REDDIT INC, RDDT}} prévoit pour le chiffre d'affaires du deuxième trimestre une croissance supérieure aux attentes de Wall Street, grâce à l'augmentation des dépenses publicitaires numériques de ses clients. L'entreprise tire profit de son format publicitaire qui permet aux marques de faire de la publicité directement à l’intérieur même des fils de discussion. Le chiffre d'affaires du premier trimestre est en progression de 61 % à 392,4 millions de dollars, ce qui aboutit à un bénéfice par action de 0,13 dollar, alors que les analystes tablaient en moyenne sur 370 millions de dollars et 0,13 dollar par action. Le nombre de visiteurs uniques actifs quotidiens est en hausse de 31 % à 108,1 millions de dollars.  
  • Spotify {{213171913, SPOTIFY TECHNOLOGY SA, SPOT}} a soumis à Apple une mise à jour de son application, assortie cette fois d’un lien externe pour l’achat d’abonnements, à la suite d'une décision de justice selon laquelle Apple doit permettre une plus grande concurrence pour les téléchargements d'applications. Spotify a fait connaître son intention d’apporter des modifications à son application aux États-Unis conformément à cette décision de justice. Apple n'a pas encore répondu aux demandes de commentaires sur la question. La rivalité entre Spotify et Apple porte sur la politique appliquée par Appel dans son App Store et sur de leur impact pour l’activité de Spotify.
  • General Motors {{40410563, GENERAL MOTORS CO., GM}} a revu à la baisse ses prévisions 2025 de bénéfice à la suite des éclaircissements apportés par la Maison-Blanche sur les droits de douane appliqués au secteur automobile. Le groupe prévoit un bénéfice de base ajusté qui se situerait entre 10 et 12,5 milliards de dollars, en ce compris une exposition aux droits de douane de 4 à 5 milliards de dollars. GM travaille avec ses fournisseurs pour accroître sa production aux États-Unis et augmenter la production de modules de batteries américains. Le bénéfice net annuel attendu se situe entre 8,2 et 10,1 milliards de dollars, soit un niveau inférieur à l'estimation précédente, qui se situait entre 11,2 et 12,5 milliards de dollars.

Asie

  • Mitsubishi {{2760103, MITSUBISHI UFJ FINANCIAL GROUP INC., MUFG}} : la maison de commerce japonaise a annoncé vendredi pour l’exercice jusqu’au mois de mars 2026 une prévision de bénéfice en recul de 26 % à 700 milliards de yens (4,82 milliards de dollars). Mitsubishi a enregistré pour l’exercice clos le 31 mars 2025 un bénéfice net de 950,7 milliards de yens, soit une baisse de 1,4 % par rapport à l'année précédente et un niveau légèrement inférieur à la moyenne des prévisions des analystes (957,1 milliards de yens). Pour l’exercice en cours, les prévisions de bénéfice sont également inférieures à la moyenne des attentes des analystes (747 milliards de yens). Berkshire Hathaway, la société de Warren Buffett, qui est un actionnaire minoritaire de Mitsubishi, a augmenté sa participation dans l'entreprise ainsi que dans d'autres sociétés commerciales japonaises.

Benelux

  • ING {{76856, ING GROEP NV, ING}} a réalisé un trimestre solide, caractérisé par un chiffre d'affaires et des charges d'exploitation légèrement supérieurs aux attentes du marché. On notera des commentaires encourageants sur la situation macroéconomique, avec la réaffirmation des lignes directrices retenues pour 2025 et un environnement de crédit toujours très favorable. Un programme de rachat d'actions de 2 milliards d'euros a été annoncé comme prévu ; il devrait se poursuivre jusqu'au 27 octobre, en vue d'une éventuelle annonce supplémentaire à l’occasion de la publication des résultats du troisième trimestre. KBCS maintient sa recommandation « Accumuler » et son objectif de cours de 17,5 euros, même si ING a commencé l'année sous de meilleurs auspices que ce qu’avait prévu KBCS.
  • Aedifica {{15954457, AEDIFICA SA, AED}} a proposé de lancer une offre d'échange conditionnelle volontaire pour toutes les actions Cofinimmo en circulation, à savoir 1,16 nouvelle action Aedifica par action Cofinimmo. Cette offre valorise chaque action Cofinimmo à 80,91 euros, ce qui représente une prime de 20,8 % par rapport au cours de l'action Cofinimmo de 67,00 euros, corrigé de la différence de dividendes bruts proposés pour 2024. KBCS pense que l'offre pourrait être liée à une éventuelle scission du portefeuille de bureaux si l'offre se concrétise. La proposition est non contraignante et conditionnelle ; de nombreuses incertitudes subsistent, et notamment la réaction du cours de l'action d'Aedifica. Le portefeuille de Cofinimmo dans le domaine des soins de santé est un atout stratégique pour Aedifica, en particulier en Espagne, en Finlande et au Royaume-Uni, où l'effet d’échelle est moindre. La difficulté réside dans les actifs non essentiels du portefeuille de Cofinimmo : les bureaux et le portefeuille Pubstone. KBCS suppose qu'Aedifica a déjà eu des discussions avec d'autres fonds pour vendre ces actifs au lendemain de l'acquisition. KBCS maintient sa recommandation « Conserver » et son objectif de cours de 70 euros.
  • Colruyt {{94694, COLRUYT GROUP NV, COLR}} : par communiqué de presse, Colruyt révise ses perspectives pour l'exercice 2024/2025 sur la base de chiffres préliminaires non audités. Le chiffre d'affaires annuel consolidé augmentera moins que prévu, avec une progression qui devrait se situer autour de 1 %. Pour l'exercice 2024/2025, Colruyt s'attend à une légère baisse du résultat d'exploitation et à une baisse significative du bénéfice net. En raison du recul des ventes par rapport aux prévisions, la part de marché consolidée a diminué sur l'ensemble de l'exercice. Toutefois, depuis le début de l'année civile 2025, elle a recommencé à augmenter. Pas d'impact sur la recommandation « Conserver » de KBC Securities ni sur l'objectif de cours de 40 euros.

Europe

  • LSEG {{10324903, LONDON STOCK EXCHANGE GROUP PLC, LSEG}} : l’opérateur boursier annonce un chiffre d’affaires plus élevé que prévu pour le premier trimestre, grâce à la forte croissance de son activité de marché. Le chiffre d’affaires total s'élève à 2,26 milliards de livres sterling, en hausse de 7,8 %, alors que les analystes s'attendaient à une progression de 7,6 %. La division Marchés affiche une croissance de 13,5 % et l'activité de données et d'analyse, une croissance de 5,1 %. LSEG confirme ses prévisions pour 2025 et s'attend à une croissance organique du chiffre d’affaires située entre 6,5 et 7,5 %.
  • Rolls-Royce {{9454664, ROLLS-ROYCE HOLDINGS PLC, RR.}} : l'entreprise s'attend à être en mesure de compenser l'impact mondial des droits de douane, et de rester par conséquent en bonne voie de réaliser son objectif de bénéfice pour 2025, après un début d'année en fanfare. Le groupe ajoute qu'il surveille de près l'impact indirect potentiel de ces mesures sur la croissance économique et sur l'inflation. Pour 2025, Rolls-Royce prévoit toujours un résultat d'exploitation compris entre 2,7 et 2,9 milliards de livres sterling.
  • LVMH {{195773, LVMH MOËT HENNESSY LOUIS VUITTON SE, MC}} : selon le Financial Times, Moët Hennessy, entité qui fait partie du groupe LVMH, va réduire ses effectifs de plus de 10 %, soit environ 1 200 personnes. Les ventes organiques de Moët Hennessy ont chuté de 9 % au premier trimestre en raison d'un ralentissement sur les marchés américain et chinois. Moët prévoit de ramener ses effectifs au niveau de 2019, principalement par une gestion des départs naturels et le non-remplacement de postes vacants. Les droits de douane de 20 % imposés par Donald Trump sur les marchandises en provenance de l'UE pourraient avoir un impact supplémentaire sur l'entreprise.  
  • Shell {{366746199, SHELL PLC, SHEL}} : la compagnie a annoncé vendredi une baisse de 28 % de son bénéfice net au premier trimestre, à 5,58 milliards de dollars, dépassant cependant les attentes des analystes. Shell a maintenu le rythme de son programme de rachat d'actions malgré la baisse des prix pétroliers et malgré des marges de raffinage inférieures à celles de l'an dernier. Le bénéfice net du premier trimestre s'élève à 5,58 milliards de dollars, soit un niveau supérieur à la moyenne des prévisions des analystes (qui était de 4,96 milliards de dollars), mais inférieur aux 7,73 milliards de dollars réalisés l'an dernier.

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