mar. 16 sept. 2025
Le blog de Bernard Keppenne : « L’indépendance de la FED en sursis ! »

Le Comité monétaire de la FED se réunit à partir de demain sur fond de pressions et de volonté de la part de Trump de briser son indépendance, ce qui inquiète de plus en plus.
Match nul
D’un côté, une cour d’appel américaine a refusé lundi d’autoriser Trump à limoger la gouverneure de la FED, Lisa Cook.
Ce qui signifie que, sauf dernier recours, elle pourra participer à la réunion qui démarre demain.
D’un autre côté, le Sénat a confirmé lundi soir, de justesse, le candidat de Trump à un siège récemment vacant au sein du conseil d’administration de la FED.
Cela signifie que Stephen Miran, actuellement président du Conseil des conseillers économiques, participera également à la réunion demain aux côtés de Cook, ambiance garantie.
Et c’est dans ce contexte que le Comité de la FED se réunit et doit prendre ses décisions, normalement sereinement, en tenant compte de l’état de l’économie pour agir au mieux.
Une baisse des taux de 0,25 % est totalement intégrée par les marchés, perspective qui pèse un peu sur le dollar. Décision qui ne plaira pas à Trump qui veut une baisse plus importante des taux, et qui va continuer de s’en prendre à l’indépendance de la Banque centrale.
Cette faiblesse du dollar a été tout bénéfice pour le prix de l’or qui a atteint un nouveau record hier.
Il faut dire que l’or, déjà très recherché, serait encore plus soutenu dans la perspective d’un nouveau cycle de baisse des taux de la part de la FED.
Hausse du rating
Encore un mot sur la baisse du rating de la France, dont je parlais hier, pour souligner que, vendredi, Fitch a relevé la note du Portugal de A à A+ suite à la poursuite de la réduction de la dette.
En effet, la dette est passée de 134,1 % du PIB en 2020 à 96,4 % au début de cette année, et Fitch prévoit qu’elle diminuera à 88,4 % fin 2027.
Et en termes de croissance, et la comparaison va être intéressante avec les prévisions de la Banque de France, Fitch table pour le Portugal sur un taux de 1,8 % cette année et de 2,2 % en 2026.
Et voilà pourquoi le Portugal se finance moins cher que la France depuis plus d’un an.
La Banque de France a, en effet publié, ses prévisions, hier, tout en mettant en garde sur le fait que l’instabilité politique pourrait freiner la croissance en poussant les consommateurs et les entreprises à se replier sur eux-mêmes.
Elle table sur un taux de 0,7 % pour cette année, de 0,9 % en 2026 contre 1 % précédemment et de 1,1 % en 2027 contre 1,2 % précédemment.
Tout en prévenant que « les risques entourant nos prévisions de croissance sont orientés à la baisse après 2025. L’incertitude sur la politique budgétaire en 2026 pourrait renforcer l’attentisme des entreprises et des ménages ».
L’inflation devrait rester une des plus faibles de la zone euro, avec selon la Banque de France, un taux de 1 % cette année, de 1,3 % en 2026 et de 1,8 % en 2027, ce qui devrait soutenir la consommation.
Balance commerciale
Par la force des choses, les chiffres de la balance commerciale sont plus scrutés que par le passé, et cela ne concerne pas uniquement les États-Unis.
Selon Eurostat, la balance commerciale de l’UE a connu un excédent de 12,1 milliards d’euros dans ses échanges de biens avec le reste du monde en juillet 2025, contre un excédent de 15,9 milliards d’euros en juillet 2024.
Le graphique reprend le détail des exportations de biens de l’UE vers ses principaux partenaires, avec un pic vers les États-Unis au mois de mars de cette année.
Il y a une érosion de l’excédent commercial de l’UE puisque ce dernier est tombé à 91,8 milliards d’euros de janvier à juillet 2025 contre un excédent de 108,9 milliards d’euros de janvier à juillet 2024. Les exportations, sur la période, ont augmenté de 3,8 %, alors que les importations progressaient de 5,3 % sur la même période.
Source : Bernard Keppenne, Chief Economist - CBC Banque & Assurances