mer. 17 déc. 2025
Le blog de Bernard Keppenne : « Marchés hésitants face aux signaux brouillés »

Petite déception concernant les indices PMI en zone euro, et une situation assez confuse sur l’état du marché de l’emploi aux États-Unis, avec une hausse quand même assez sensible du taux de chômage.
Marché de l’emploi
Comme attendu, la fermeture du gouvernement américain a entraîné une réduction des emplois au mois d’octobre avec une reprise en novembre, mais les données restent partielles.
Concrètement, les créations d’emplois ont été de 64 000 en novembre, et le mois d’octobre a connu une destruction de 105 000 emplois suite au départ de 150 000 employés fédéraux.
Le taux de chômage est passé de 4,4 % en septembre à 4,6 % en novembre, le taux du mois d’octobre n’étant pas disponible. Mais ce taux est à prendre avec beaucoup de précautions, car le BLS n’a pas eu accès aux informations correctement et ces dernières sont partielles.
Dernière donnée sur le marché de l’emploi, le salaire horaire moyen a augmenté de 3,5 % en novembre, soit la plus faible progression en taux annuel depuis mai 2021, après avoir augmenté de 3,7 % en octobre.
Les ventes au détail sont finalement restées stables en octobre, après une hausse de 0,1 % en septembre.
Les ventes au détail excluant les automobiles, l’essence, les matériaux de construction et les services alimentaires ont augmenté de 0,8 % en octobre, après une baisse de 0,1 % en septembre. Ce qui signifie que ces dernières continuent de soutenir la croissance malgré un marché de l’emploi qui s’affaiblit.
Les marchés ont réagi dans un premier temps en poussant les taux à la baisse ainsi que le dollar, pour finalement revenir à la situation d’avant les chiffres.
Indices PMI
La zone euro a résisté malgré les vents contraires, mais les indices PMI se sont légèrement tassés en fin d’année, tirés vers le bas par l’Allemagne.

L’indice PMI composite pour la zone euro est retombé à 51,9 en décembre, restant toujours en territoire positif, mais tiré vers le bas par la contraction de l’industrie en Allemagne.
L’activité manufacturière qui avait montré des signes de reprise recule de nouveau avec le sous-indice des nouvelles commandes en baisse.
Les services continuent à jouer un rôle important, mais la croissance du secteur s’est ralentie, avec un indice qui est passé de 53,6 en novembre, son plus haut niveau depuis deux ans et demi, à 52,6 en décembre.
Malgré ce léger recul de l’indice composite, la BCE ne va pas modifier sa politique d’un iota, car dans le même temps, les pressions sur les prix se sont accrues, les coûts des intrants augmentant au rythme le plus rapide depuis mars et les frais de production augmentant plus rapidement.
Situation différente
En Grande-Bretagne, où les entreprises britanniques ont fait part d’un regain de dynamisme après des mois d’inquiétude concernant d’éventuelles augmentations d’impôts dans le budget.

L’indice composite est en effet passé de 51,2 en novembre à 52,1 en décembre, dépassant toutes les prévisions.
Pour Chris Williamson, économiste en chef chez S&P Global Market Intelligence, « c’est un grand soulagement de voir que la confiance des entreprises ne s’est pas effondrée comme l’année dernière après la crise budgétaire. Toutefois, le rythme global de la croissance de la production et de la demande reste terne, et l’expansion dépend toujours fortement de la technologie et de l’activité des services financiers, alors que de nombreux autres secteurs de l’économie peinent à croître ou sont en déclin ».
Comme en zone euro, les pressions inflationnistes se sont accrues avec l’accélération des prix des intrants, ce qui ne devrait cependant pas empêcher la Banque d’Angleterre de baisser ses taux demain.
La publication ce matin du taux d’inflation ne devrait pas changer la donne, le taux d’inflation sous-jacent est attendu stable à 3,4 %.
Mais le vote du comité de politique monétaire devrait être serré, car certains responsables politiques s’inquiètent des pressions inflationnistes toujours présentes dans l’économie.
Cependant, le Comité devra aussi tenir compte du fait que le taux de chômage en Grande-Bretagne a atteint son plus haut niveau depuis le début de l’année 2021.
Ce dernier a augmenté à 5,1 % au cours des trois mois précédant octobre, tandis que la croissance des salaires du secteur privé, hors primes, a ralenti à 3,9 %, contre 4,2 %.
Après le chiffre négatif du PIB sur la même période, c’est au tour du marché de l’emploi de montrer des signes assez sensibles de ralentissement.
Après un recul de 22 000 emplois en octobre, le mois de novembre affiche une baisse de 38 000.

Source : Bernard Keppenne, Chief Economist - CBC Banque & Assurances





