Le Nikkei a dépassé les 51 000 points ce matin,  le sterling recule et les inquiétudes sur le marché de l’emploi aux États-Unis augmentent, mais les données objectives font défaut pour appréhender correctement la situation à cause de la fermeture.

Marché de l’emploi

Un premier indice concernant le marché de l’emploi aux États-Unis est l’annonce par Amazon du licenciement de 30 000 personnes, et ce n’est pas le seul, d’autres secteurs devraient également faire des annonces.

Le deuxième indice est la publication de l’indice de confiance des consommateurs américains qui est tombé à son plus bas niveau depuis six mois, en octobre, sur fond d’inquiétude quant à la disponibilité des emplois à court terme.

L’enquête du Conference Board a également confirmé ce que les économistes décrivent comme une économie en forme de K, la confiance diminue chez les consommateurs dont le revenu annuel est inférieur à 75 000 dollars, tandis que les consommateurs gagnant plus de 200 000 dollars par an sont plus optimistes.

Autre point d’inquiétude soulevé par cette enquête, dans les commentaires écrits on peut lire « la fermeture du gouvernement a été mentionnée à plusieurs reprises comme une préoccupation majeure ».

Troisième indice, selon la première estimation préliminaire hebdomadaire de l’ADP National Employment Report, les effectifs du secteur privé américain ont augmenté de 14 250 emplois en moyenne au cours des quatre semaines se terminant le 11 octobre.

Faute de publication sur l’état du marché de l’emploi, ADP a annoncé qu’il publierait une estimation préliminaire, l’objectif étant que « l’estimation préliminaire américaine fournisse une moyenne mobile sur quatre semaines de la dernière variation totale de l’emploi privé, offrant ainsi l’image la plus actuelle et la plus représentative du marché du travail du secteur privé ».

Malgré une inflation plus élevée que son objectif de 2 %, la FED assouplira, ce soir, son taux de 0,25 % compte tenu de ces indices concordants d’un affaiblissement du marché de l’emploi.

Cet après-midi, la Banque centrale du Canada abaissera également son taux de 0,25 % pour le ramener à 2,25 %, niveau proche du taux neutre, ce qui explique le niveau actuel du rendement de l’obligation canadienne à 2 ans.

Fort recul du sterling

Ce dernier est à son plus bas niveau par rapport à l’euro depuis mai 2023, après la publication par le British Retail Consortium de l’évolution des prix en magasins.

Selon cette dernière, les prix en magasins ont baissé de 0,3 % en septembre, la première baisse mensuelle depuis mars, et en particulier, les prix des produits alimentaires ont reculé de 0,4 %, soit la plus forte baisse depuis décembre 2020.

Sur un an, les prix en magasins ont augmenté de 1 % en octobre contre une hausse de 1,4 % en septembre.

Elément important pour la BoE, l’inflation annuelle des prix des denrées alimentaires a également été plus modérée à 3,7 % par rapport à octobre de l’année dernière, en baisse par rapport à 4,2 % en septembre.

Alors que le statu quo monétaire de la part de la BoE semblait acquis jusqu’à présent, ces chiffres sont venus rebattre les cartes et une baisse des taux ne semble plus aussi improbable. Cela explique pourquoi le sterling a sensiblement reculé par rapport à l’euro.

Nikkei au-dessus des 51 000 points

Le Nikkei, comme toutes les bourses asiatiques, a été soutenu par l’évolution de la bourse américaine, grâce à une nouvelle vague d’optimisme sur l’intelligence artificielle, et la perspective d’une baisse des taux de la part de la FED.

C’est en particulier, les annonces selon lesquelles Microsoft prenait une participation de 27 % dans OpenAI, et que Nvidia aurait pour 500 milliards de dollars de réservations pour ses puces d’intelligence artificielle avec la construction de sept superordinateurs pour le département américain de l’énergie, qui ont propulsé le Nikkei à son nouveau record, dans le sillage des  indices américains.

Et comme on attend des résultats solides de Microsoft, Alphabet et Meta qui seront publiés ce soir, cela soutient les cours.

Si en plus la FED, en dehors de baisser son taux, annonce la fin du resserrement quantitatif, cela apportera un soutien supplémentaire aux marchés boursiers.

Le Nikkei profite aussi en plus des attentes du plan de relance du gouvernement, et aussi du fait que la BOJ, demain matin, devrait annoncer un statu quo monétaire.

Ce qui ne devrait cependant pas l’empêcher de prévenir les marchés de son intention de poursuivre son resserrement monétaire, avec une hausse encore cette année ou au début de l’année prochaine.

Baisse des prix des produits alimentaires

Je l’évoquais en parlant des prix en magasins en Grande-Bretagne, mais ce mouvement ne se limite pas à ce pays.

En effet, les contrats à terme sur le sucre brut ont atteint, hier, leur plus bas niveau depuis cinq ans, en raison de l’augmentation de l’offre et des craintes d’un affaiblissement de la demande, tandis que le café arabica et le cacao ont continué à baisser.

Concernant le sucre, la production au Brésil est attendue en hausse, alors que la demande au niveau mondial devrait se réduire grâce au succès des médicaments amaigrissants.

Source : Bernard Keppenne, Chief Economist - CBC Banque & Assurances